Jeux Video Test - Shadows of the Damned
Voici le test de Shadows of the Damned par Kiraa7.
Il y a quelques années plusieurs grands noms du jeu vidéo se sont réunis pour faire un soft unique : Shadows of the Damned. Au programme donc, Shinji Mikami (Resident Evil), Suda51 (No More Heroes) et Akira Yamaoka (compositeur des Silent Hill), des personnes réputées pour leurs jeux excellents. Qu'en est-il donc de ce jeu melting-pot ? Must have titanesque ou grosse production qui se targue que par ses noms de réalisateurs ? Un peu des deux...
Si Tarantino avait réalisé un jeu vidéo avec Sam Raimi, ce serait sans doute celui-ci. Il ne faudra pas longtemps avant de remarquer l'ambiance "grindhouse" qui émane du titre avec son aspect complètement décalé qui ne se prend jamais au sérieux. Et c'est d'ailleurs le cas : ne cherchez pas ici un jeu intelligent mais voyez le plutôt comme un film de série B à prendre au second degré.
Après l'annonce de tous ces jolis noms aux commandes du titre, on pourrait se demander à quel genre de jeu nous allons avoir affaire : on ne va pas garder la surprise pendant longtemps, Shadows of the Damned reste dans la lignée de ce qu'on pu faire précédemment leurs créateurs et nous avons ainsi un mélange entre un survival-horror et un jeu d'action/aventure digne de Suda51, tout ceci bourré de références cinématographiques cultes (les fans d'Evil Dead auront reconnu le passage dans la cabane avec le zombie sous la trappe : mythique !). Si vous attendez de ce titre un véritable concentré de frissons vous pouvez déjà partir car ce n'est pas non plus le but du jeu. Non, si l'on devait comparer SOTD à un autre titre au niveau de son gameplay cela serait certainement Resident Evil 5, mais nous reviendrons là-dessus plus tard.
Tout commence lors d'une soirée anodine, où d'une seconde à l'autre des démons pénètrent dans votre appart et dont leur chef, Flemming, capture votre femme sous vos yeux. Pour la sauver, il n'y aura qu'une seule façon : plonger avec eux dans les ténèbres et traverser les limbes jusqu'au château de Flemming afin de sauver Paula, votre bien-aimée. Mais rassurez-vous, votre personnage n'est pas n'importe qui ! Vous incarnez Garcia Hotspur, jeune mexicain qui en a dans le pantalon et qui est toujours fidèlement accompagné de Johnson, tête de squelette parlante qui se transforme en ce qu'elle désire. Ainsi commence votre périlleuse aventure dans les Enfers où vous attendent des démons plus affreux les uns que les autres...
Vous voici perdu dans un monde terrifiant où il est impossible de survivre pour un humain comme un autre. En effet, les enfers sont peuplés de vils démons en tout genre qui malheureusement pour vous n'ont pas l'accueil très chaleureux et feront tout pour vous anéantir une fois que vous serez dans leur collimateur. Il n'y a aucun échappatoire pour vous : vous devez aller au bout de votre quête sans quoi vous vous retrouverez perdu dans les limbes à tout jamais... Ainsi il va falloir faire le plus grand des carnages et montrer que vous avez une paire de "cojones" comme dirait Garcia, et pour cela il n'y a qu'une chose pour vous aider dans cette boucherie : Johnson ! En effet, contrairement à Resident Evil pour ne citer que lui, votre personnage n'est pas du genre à collecter ou à acheter les armes au fur et à mesure de votre aventure, Johnson est une arme suffisante capable de se transformer en 3 guns différents : le Boner, l'équivalent d'un quelconque revolver soit-dit l'arme que vous utiliserez le plus couramment, le Teether, la mitraillette qui crache des dents de démons et le Monocussioner, l'espèce de fusil à pompe idéal pour un bon ménage de printemps. Par une simple pression sur la croix analogique, vous pouvez changer d'arme à tout moment sans passer par un quelconque menu et ceci est un bon point. Sachez qu'au fur et à mesure de votre aventure, vous trouverez des gemmes bleues en battant les boss, elles offriront à Johnson une amélioration non négligeable tel le lancer de grenades collantes, le multiple coup au fusil à pompe ou encore la mitraillette aux balles chercheuses. Là où le délire perdure, c'est dans les munitions des balles qui sont en fait soit des crânes de démons, soit des dents ou soit des phalanges ! Quand on vous dit qu'il ne faut pas prendre le jeu au sérieux... Ces armes sont également à améliorer grâce à l'acquisition de gemmes rouges que l'on trouve dans les recoins du jeu (souvent cachées derrière un lieu dont vous n'aurez pas pensé aller) ou peuvent s'acheter à Christopher, le démon marchand qui quémande lui en échange des gemmes blanches, la monnaie du jeu. Garcia se contrôle donc comme Chris ou Leon de Resident Evil : on vise avec L puis on tire avec R tout en pouvant bouger en même temps. Les améliorations des armes sont plutôt intéressantes et vous promettent des combats variés où changer d'arme régulièrement sera un régal.
Outre votre "multi-flingue", Johnson sert également de torche permettant d'assommer n'importe qui tentant un peu trop de vous faire un câlin : malheureusement, les combats au corps à corps sont mal fait notamment à cause de la caméra capricieuse et d'une IA bête, mais pour cela nous en reviendrons plus tard, sachez juste que rares seront les gens à privilégier ce type de combat là. Enfin, un tir spécial pourra être effectué pour bien des raisons : le tir de lumière. Durant tout le jeu, hormis votre voyage dans les enfers, il vous arrivera souvent de vous retrouver dans les limbes, les vraies de vraies. Là-dedans, vous êtes encore plus faible et votre vie diminue petit à petit jusqu'à zéro, d'ailleurs les ennemis eux sont dans leur élément et sont donc par conséquent invincibles ! Il n'existe qu'un seul moyen de vous sortir de ce calvaire : tirer avec le tir de lumière sur une tête de mouton (oui oui...) afin de ramener la lumière à vos alentours; malheureusement pour vous et sinon ça serait trop simple, certains ennemis ne libèrent leur point faible que dans les limbes tout comme certains interrupteurs à briser visibles seulement dans cette dimension, de plus quelques démons sont tellement friands de ce pénombre qu'ils s'amuseront à ramener les ténèbres même si vous leur en priver ! Autant dire donc que vous n'avez pas fini de trembler dans ces enfers sordides où vous êtes loin d'être le bienvenu... Autre point notable : lorsque les ennemis sortent avec vous des ténèbres, une certaine brume noire les entoure, et ils en resteront invincibles de ce fait si vous ne les éclairez pas avec votre tir de lumière ! Celui-ci permet d'immobiliser vos ennemis un court instant, cela vous permettant souvent de tourner ainsi un combat à votre avantage. Car oui, Garcia en reste tout de même un humain et un coup dans la vraie vie, ça fait mal, vous passerez donc pas mal de temps à vous soigner, votre barre de vie descendant assez vite : pour cela rien de plus simple, il vous suffit de boire...de l'alcool ! Mais il n'y a pas à s'en faire pour notre mexicain au sang chaud, en enfer, l'alcool se boit comme de l'eau et on n'est donc jamais saoul ! Plutôt plaisant ce pays en fait...
Le jeu se révèle intéressant aussi par son gameplay, celui-ci cherche à nous surprendre pour ôter une certaine linéarité qui pourrait s'installer au fil des heures car il faut bien l'avouer, le soft reste tout de même un gros couloir parfois un peu labyrinthique mais dont vous ne serez jamais véritablement bloqué, les énigmes n'étant jamais bien compliquées pour peu qu'on puisse les nommer ainsi et se résumant souvent à trouver un objet à donner à manger aux têtes de bébés greffées aux portes (vous avez bien lu !). Outre votre avancée "classique" va-t-on dire, il vous arrivera parfois de vous retrouver dans des séquences de course-poursuite où un zombie de votre bien-aimée vous coursera après jusqu'à vous donner un baiser mortel : autant dire que cela est carrément terrifiant, surtout quand il vous est nécessaire de fouiller la zone pour trouver un objet ouvrant une porte ! Ce n'est pas tout, une certaine amélioration de votre Boner vous donnera droit à une séquence de shoot face à des démons gargantuesques où les allusions sexuelles fuseront à tout va (vous remarquerez davantage cela si vous comprenez les dialogues en anglais, la traduction française censurant un peu les propos de nos deux protagonistes) et aussi et surtout des séquences en 2D sur un décor aspect "papier" où le gameplay prendra l'allure d'un shoot'em up : cela diversifie le tout et ce n'est pas forcément plus mal ! En bref, entre les multiples sortes de gameplay, le déroulement des missions qui diffère souvent et les ennemis qui requièrent une façon de les battre parfois bien précise, Shadows of the Damned sait se montrer varié sur tous les points et on ne ressent pas cette impression de toujours faire la même chose dans le jeu : autant dire que nous là un très bon point donc !
Malheureusement, le jeu n'est pas exempt de défauts et ceux-ci s'avèrent même assez ennuyants... Explications. Tout d'abord, Garcia manque de fluidité dans ses gestes, et vous vous apercevrez vite qu'il est parfois compliqué de courir comme on le souhaite, chose plutôt gênante quand vous cherchez à fuir l'ennemi. Le titre est également saupoudré de bugs minimes mais qui ensemble ont de quoi vous énerver derrière votre écran, on peut par exemple noter les murs "invisibles" qui vous coinceront parfois lorsque vous serez face à trop d'ennemis, de quoi perdre facilement. En parlant d'ennemi l'IA est d'ailleurs plutôt faiblarde, ceux-ci se contentant de marcher droit vers vous pour vous toucher, ce qu'il fait qu'il est parfois récurrent qu'un démon se coince bêtement devant un obstacle sans que cela est l'air de le gêner. De plus il vous faudra être attentif notamment lorsque vous avez le choix entre deux chemins, car dans SOTD il arrive souvent qu'on ne puisse pas retourner en arrière (en grimpant une corniche qu'on a préalablement sauté par exemple) et cela est très frustrant quand on se dit que dans qu'au bout de l'autre chemin se cachait sans doute une gemme rouge ! Enfin, il semblerait que par mon expérience personnelle j'ai remarqué de véritables soucis techniques, comme une gemme rouge qui a disparu de sa caisse après un premier gemme over, impossible de finir le jeu à 100% donc, ou encore un semi-boss qui est réapparu, chose pas très sympathique surtout quand on voit la taille du colosse ! Malheureusement tout ces petits soucis viennent alourdir votre quête et ça en est bien dommage, une fluidité nettement supérieure aurait rendu le jeu vraiment parfait en tant que gameplay !
Là où le jeu faiblit également, c'est au niveau de sa durée de vie : l'aventure ne vous paraîtra pas spécialement courte mais il vous faudra seulement 9h à peu près pour arriver devant le boss final, et c'est vrai que c'est un petit peu court pour un jeu du genre. De plus la rejouabilité étant quasi-inexistante (pas vraiment d'intérêt à chercher à collecter tout à 100% et seulement 3 modes de difficultés), le jeu n'offre pas de réel intérêt à refaire l'aventure à part par simple envie de rejouer Garcia avec son charismatique Johnson.
Enfin bon, malgré ses défauts pouvant gêner les joueurs les plus pointilleux, Shadows of the Damned reste un titre à prendre à part. Certainement pas tel un "jeu d'auteur", mais il faut voir en ce titre un bon gros délire à prendre au second degré. Tout est là pour vous séduire, les amateurs de gore se régaleront face à ces décors burlesques où le sang en est la principale peinture, l'humour des personnages complètement décalés où les allusions sexuelles fusent à tout va (Johnson aime bien raconter sa vie d'ancien démon et vous vous rendrez vite compte qu'il aimait beaucoup la femme sur toutes ses allures auparavant !), et puis cet aspect grindhouse bien assumé où il ne faut rien prendre au sérieux. Le scénario en pâtit un peu un coup du coup puisqu'il ne faut pas attendre grand chose en terme de retournement de situation et autre, mais là également vous verrez que ce n'est pas ça qui fait la force du jeu. Enfin, quoi de plus fun de voir Johnson et Garcia lire un livre avant chaque boss racontant son histoire tout en prenant des tons théâtraux ?
Graphismes :
Il faut bien l'admettre, SOTD n'est pas le plus beau jeu de la console, loin de là. Ce ne seront d'ailleurs pas les décors qui vous diront le contraire, sans doute pas assez travaillés alors qu'il y avait des idées intéressantes. Après, le cell-shading concernant les personnages fait tout de même son petit effet et ne manquera pas de vous séduire.
Durée de vie :
Sans doute le point faible du jeu... En effet, il ne vous faudra en moyenne que 9h pour aller au bout de votre aventure, aventure qui est d'ailleurs plutôt linéaire et dont la rejouabilité est très faible avec seulement 3 modes de difficultés. Mais bon, l'expérience reste intéressante et vu le prix auquel on peut trouver le jeu désormais, votre porte-monnaie n'en souffrira pas trop.
Jouabilité :
Les amateurs des derniers Resident Evil auront plaisir de retrouver un gameplay similaire en contrôlant Garcia, cependant il faut avouer que celui-ci est moins fluide et plutôt faible au combat rapproché. Outre ce fait, Johnson est une arme redoutable dont on a plaisir à utiliser contre ces satanés démons !
Bande-son :
Bien qu'il n'y ait pas de morceaux véritablement marquants, Akira Yamaoka a fait du bon travail qui colle parfaitement à l'aspect "grindhouse" du jeu. On ressent d'ailleurs que nous avons là le compositeur des musiques des Silent Hill avec des mélodies flippantes lors des combats des demi-boss.
Scénario :
Là ici également on ne peut pas dire que le jeu brille par son scénario : vous devez sauver votre femme dans les enfers et puis voilà, ne cherchez pas un quelconque retournement de situation car il n'y en a pas. Mais bon, le fun du jeu n'étant pas ici principalement, ceci n'en est donc pas vraiment un défaut en soi.
En résumé :
Shadows of the Damned est un bon gros délire. Le jeu pourra être excellent comme moyen en fonction de votre humour et de vos exigences. Encore loin d'être parfait à cause de bugs énervants et d'un potentiel pas assez exploité, le soft aurait très bien pu être un must-have s'il n'y avait pas toutes ses remarques à faire. Malgré tout cela reste un titre unique et il est dommage de voir qu'il ait fait un terrible flop malgré ses beaux noms à l'affiche. Un bon titre en somme qui ravira les gens pas trop exigeants en terme de perfection absolue.
15/20
Il y a quelques années plusieurs grands noms du jeu vidéo se sont réunis pour faire un soft unique : Shadows of the Damned. Au programme donc, Shinji Mikami (Resident Evil), Suda51 (No More Heroes) et Akira Yamaoka (compositeur des Silent Hill), des personnes réputées pour leurs jeux excellents. Qu'en est-il donc de ce jeu melting-pot ? Must have titanesque ou grosse production qui se targue que par ses noms de réalisateurs ? Un peu des deux...
Si Tarantino avait réalisé un jeu vidéo avec Sam Raimi, ce serait sans doute celui-ci. Il ne faudra pas longtemps avant de remarquer l'ambiance "grindhouse" qui émane du titre avec son aspect complètement décalé qui ne se prend jamais au sérieux. Et c'est d'ailleurs le cas : ne cherchez pas ici un jeu intelligent mais voyez le plutôt comme un film de série B à prendre au second degré.
Après l'annonce de tous ces jolis noms aux commandes du titre, on pourrait se demander à quel genre de jeu nous allons avoir affaire : on ne va pas garder la surprise pendant longtemps, Shadows of the Damned reste dans la lignée de ce qu'on pu faire précédemment leurs créateurs et nous avons ainsi un mélange entre un survival-horror et un jeu d'action/aventure digne de Suda51, tout ceci bourré de références cinématographiques cultes (les fans d'Evil Dead auront reconnu le passage dans la cabane avec le zombie sous la trappe : mythique !). Si vous attendez de ce titre un véritable concentré de frissons vous pouvez déjà partir car ce n'est pas non plus le but du jeu. Non, si l'on devait comparer SOTD à un autre titre au niveau de son gameplay cela serait certainement Resident Evil 5, mais nous reviendrons là-dessus plus tard.
Tout commence lors d'une soirée anodine, où d'une seconde à l'autre des démons pénètrent dans votre appart et dont leur chef, Flemming, capture votre femme sous vos yeux. Pour la sauver, il n'y aura qu'une seule façon : plonger avec eux dans les ténèbres et traverser les limbes jusqu'au château de Flemming afin de sauver Paula, votre bien-aimée. Mais rassurez-vous, votre personnage n'est pas n'importe qui ! Vous incarnez Garcia Hotspur, jeune mexicain qui en a dans le pantalon et qui est toujours fidèlement accompagné de Johnson, tête de squelette parlante qui se transforme en ce qu'elle désire. Ainsi commence votre périlleuse aventure dans les Enfers où vous attendent des démons plus affreux les uns que les autres...
Vous voici perdu dans un monde terrifiant où il est impossible de survivre pour un humain comme un autre. En effet, les enfers sont peuplés de vils démons en tout genre qui malheureusement pour vous n'ont pas l'accueil très chaleureux et feront tout pour vous anéantir une fois que vous serez dans leur collimateur. Il n'y a aucun échappatoire pour vous : vous devez aller au bout de votre quête sans quoi vous vous retrouverez perdu dans les limbes à tout jamais... Ainsi il va falloir faire le plus grand des carnages et montrer que vous avez une paire de "cojones" comme dirait Garcia, et pour cela il n'y a qu'une chose pour vous aider dans cette boucherie : Johnson ! En effet, contrairement à Resident Evil pour ne citer que lui, votre personnage n'est pas du genre à collecter ou à acheter les armes au fur et à mesure de votre aventure, Johnson est une arme suffisante capable de se transformer en 3 guns différents : le Boner, l'équivalent d'un quelconque revolver soit-dit l'arme que vous utiliserez le plus couramment, le Teether, la mitraillette qui crache des dents de démons et le Monocussioner, l'espèce de fusil à pompe idéal pour un bon ménage de printemps. Par une simple pression sur la croix analogique, vous pouvez changer d'arme à tout moment sans passer par un quelconque menu et ceci est un bon point. Sachez qu'au fur et à mesure de votre aventure, vous trouverez des gemmes bleues en battant les boss, elles offriront à Johnson une amélioration non négligeable tel le lancer de grenades collantes, le multiple coup au fusil à pompe ou encore la mitraillette aux balles chercheuses. Là où le délire perdure, c'est dans les munitions des balles qui sont en fait soit des crânes de démons, soit des dents ou soit des phalanges ! Quand on vous dit qu'il ne faut pas prendre le jeu au sérieux... Ces armes sont également à améliorer grâce à l'acquisition de gemmes rouges que l'on trouve dans les recoins du jeu (souvent cachées derrière un lieu dont vous n'aurez pas pensé aller) ou peuvent s'acheter à Christopher, le démon marchand qui quémande lui en échange des gemmes blanches, la monnaie du jeu. Garcia se contrôle donc comme Chris ou Leon de Resident Evil : on vise avec L puis on tire avec R tout en pouvant bouger en même temps. Les améliorations des armes sont plutôt intéressantes et vous promettent des combats variés où changer d'arme régulièrement sera un régal.
Outre votre "multi-flingue", Johnson sert également de torche permettant d'assommer n'importe qui tentant un peu trop de vous faire un câlin : malheureusement, les combats au corps à corps sont mal fait notamment à cause de la caméra capricieuse et d'une IA bête, mais pour cela nous en reviendrons plus tard, sachez juste que rares seront les gens à privilégier ce type de combat là. Enfin, un tir spécial pourra être effectué pour bien des raisons : le tir de lumière. Durant tout le jeu, hormis votre voyage dans les enfers, il vous arrivera souvent de vous retrouver dans les limbes, les vraies de vraies. Là-dedans, vous êtes encore plus faible et votre vie diminue petit à petit jusqu'à zéro, d'ailleurs les ennemis eux sont dans leur élément et sont donc par conséquent invincibles ! Il n'existe qu'un seul moyen de vous sortir de ce calvaire : tirer avec le tir de lumière sur une tête de mouton (oui oui...) afin de ramener la lumière à vos alentours; malheureusement pour vous et sinon ça serait trop simple, certains ennemis ne libèrent leur point faible que dans les limbes tout comme certains interrupteurs à briser visibles seulement dans cette dimension, de plus quelques démons sont tellement friands de ce pénombre qu'ils s'amuseront à ramener les ténèbres même si vous leur en priver ! Autant dire donc que vous n'avez pas fini de trembler dans ces enfers sordides où vous êtes loin d'être le bienvenu... Autre point notable : lorsque les ennemis sortent avec vous des ténèbres, une certaine brume noire les entoure, et ils en resteront invincibles de ce fait si vous ne les éclairez pas avec votre tir de lumière ! Celui-ci permet d'immobiliser vos ennemis un court instant, cela vous permettant souvent de tourner ainsi un combat à votre avantage. Car oui, Garcia en reste tout de même un humain et un coup dans la vraie vie, ça fait mal, vous passerez donc pas mal de temps à vous soigner, votre barre de vie descendant assez vite : pour cela rien de plus simple, il vous suffit de boire...de l'alcool ! Mais il n'y a pas à s'en faire pour notre mexicain au sang chaud, en enfer, l'alcool se boit comme de l'eau et on n'est donc jamais saoul ! Plutôt plaisant ce pays en fait...
Le jeu se révèle intéressant aussi par son gameplay, celui-ci cherche à nous surprendre pour ôter une certaine linéarité qui pourrait s'installer au fil des heures car il faut bien l'avouer, le soft reste tout de même un gros couloir parfois un peu labyrinthique mais dont vous ne serez jamais véritablement bloqué, les énigmes n'étant jamais bien compliquées pour peu qu'on puisse les nommer ainsi et se résumant souvent à trouver un objet à donner à manger aux têtes de bébés greffées aux portes (vous avez bien lu !). Outre votre avancée "classique" va-t-on dire, il vous arrivera parfois de vous retrouver dans des séquences de course-poursuite où un zombie de votre bien-aimée vous coursera après jusqu'à vous donner un baiser mortel : autant dire que cela est carrément terrifiant, surtout quand il vous est nécessaire de fouiller la zone pour trouver un objet ouvrant une porte ! Ce n'est pas tout, une certaine amélioration de votre Boner vous donnera droit à une séquence de shoot face à des démons gargantuesques où les allusions sexuelles fuseront à tout va (vous remarquerez davantage cela si vous comprenez les dialogues en anglais, la traduction française censurant un peu les propos de nos deux protagonistes) et aussi et surtout des séquences en 2D sur un décor aspect "papier" où le gameplay prendra l'allure d'un shoot'em up : cela diversifie le tout et ce n'est pas forcément plus mal ! En bref, entre les multiples sortes de gameplay, le déroulement des missions qui diffère souvent et les ennemis qui requièrent une façon de les battre parfois bien précise, Shadows of the Damned sait se montrer varié sur tous les points et on ne ressent pas cette impression de toujours faire la même chose dans le jeu : autant dire que nous là un très bon point donc !
Malheureusement, le jeu n'est pas exempt de défauts et ceux-ci s'avèrent même assez ennuyants... Explications. Tout d'abord, Garcia manque de fluidité dans ses gestes, et vous vous apercevrez vite qu'il est parfois compliqué de courir comme on le souhaite, chose plutôt gênante quand vous cherchez à fuir l'ennemi. Le titre est également saupoudré de bugs minimes mais qui ensemble ont de quoi vous énerver derrière votre écran, on peut par exemple noter les murs "invisibles" qui vous coinceront parfois lorsque vous serez face à trop d'ennemis, de quoi perdre facilement. En parlant d'ennemi l'IA est d'ailleurs plutôt faiblarde, ceux-ci se contentant de marcher droit vers vous pour vous toucher, ce qu'il fait qu'il est parfois récurrent qu'un démon se coince bêtement devant un obstacle sans que cela est l'air de le gêner. De plus il vous faudra être attentif notamment lorsque vous avez le choix entre deux chemins, car dans SOTD il arrive souvent qu'on ne puisse pas retourner en arrière (en grimpant une corniche qu'on a préalablement sauté par exemple) et cela est très frustrant quand on se dit que dans qu'au bout de l'autre chemin se cachait sans doute une gemme rouge ! Enfin, il semblerait que par mon expérience personnelle j'ai remarqué de véritables soucis techniques, comme une gemme rouge qui a disparu de sa caisse après un premier gemme over, impossible de finir le jeu à 100% donc, ou encore un semi-boss qui est réapparu, chose pas très sympathique surtout quand on voit la taille du colosse ! Malheureusement tout ces petits soucis viennent alourdir votre quête et ça en est bien dommage, une fluidité nettement supérieure aurait rendu le jeu vraiment parfait en tant que gameplay !
Là où le jeu faiblit également, c'est au niveau de sa durée de vie : l'aventure ne vous paraîtra pas spécialement courte mais il vous faudra seulement 9h à peu près pour arriver devant le boss final, et c'est vrai que c'est un petit peu court pour un jeu du genre. De plus la rejouabilité étant quasi-inexistante (pas vraiment d'intérêt à chercher à collecter tout à 100% et seulement 3 modes de difficultés), le jeu n'offre pas de réel intérêt à refaire l'aventure à part par simple envie de rejouer Garcia avec son charismatique Johnson.
Enfin bon, malgré ses défauts pouvant gêner les joueurs les plus pointilleux, Shadows of the Damned reste un titre à prendre à part. Certainement pas tel un "jeu d'auteur", mais il faut voir en ce titre un bon gros délire à prendre au second degré. Tout est là pour vous séduire, les amateurs de gore se régaleront face à ces décors burlesques où le sang en est la principale peinture, l'humour des personnages complètement décalés où les allusions sexuelles fusent à tout va (Johnson aime bien raconter sa vie d'ancien démon et vous vous rendrez vite compte qu'il aimait beaucoup la femme sur toutes ses allures auparavant !), et puis cet aspect grindhouse bien assumé où il ne faut rien prendre au sérieux. Le scénario en pâtit un peu un coup du coup puisqu'il ne faut pas attendre grand chose en terme de retournement de situation et autre, mais là également vous verrez que ce n'est pas ça qui fait la force du jeu. Enfin, quoi de plus fun de voir Johnson et Garcia lire un livre avant chaque boss racontant son histoire tout en prenant des tons théâtraux ?
Graphismes :
Il faut bien l'admettre, SOTD n'est pas le plus beau jeu de la console, loin de là. Ce ne seront d'ailleurs pas les décors qui vous diront le contraire, sans doute pas assez travaillés alors qu'il y avait des idées intéressantes. Après, le cell-shading concernant les personnages fait tout de même son petit effet et ne manquera pas de vous séduire.
Durée de vie :
Sans doute le point faible du jeu... En effet, il ne vous faudra en moyenne que 9h pour aller au bout de votre aventure, aventure qui est d'ailleurs plutôt linéaire et dont la rejouabilité est très faible avec seulement 3 modes de difficultés. Mais bon, l'expérience reste intéressante et vu le prix auquel on peut trouver le jeu désormais, votre porte-monnaie n'en souffrira pas trop.
Jouabilité :
Les amateurs des derniers Resident Evil auront plaisir de retrouver un gameplay similaire en contrôlant Garcia, cependant il faut avouer que celui-ci est moins fluide et plutôt faible au combat rapproché. Outre ce fait, Johnson est une arme redoutable dont on a plaisir à utiliser contre ces satanés démons !
Bande-son :
Bien qu'il n'y ait pas de morceaux véritablement marquants, Akira Yamaoka a fait du bon travail qui colle parfaitement à l'aspect "grindhouse" du jeu. On ressent d'ailleurs que nous avons là le compositeur des musiques des Silent Hill avec des mélodies flippantes lors des combats des demi-boss.
Scénario :
Là ici également on ne peut pas dire que le jeu brille par son scénario : vous devez sauver votre femme dans les enfers et puis voilà, ne cherchez pas un quelconque retournement de situation car il n'y en a pas. Mais bon, le fun du jeu n'étant pas ici principalement, ceci n'en est donc pas vraiment un défaut en soi.
En résumé :
Shadows of the Damned est un bon gros délire. Le jeu pourra être excellent comme moyen en fonction de votre humour et de vos exigences. Encore loin d'être parfait à cause de bugs énervants et d'un potentiel pas assez exploité, le soft aurait très bien pu être un must-have s'il n'y avait pas toutes ses remarques à faire. Malgré tout cela reste un titre unique et il est dommage de voir qu'il ait fait un terrible flop malgré ses beaux noms à l'affiche. Un bon titre en somme qui ravira les gens pas trop exigeants en terme de perfection absolue.
15/20
De shinob [127 Pts], le 07 Février 2013 à 19h50
Wow !! le screenshot qui illustre ce test (à gauche) fait bien flipper !
De Garvi [118 Pts], le 06 Février 2013 à 14h01
Akira Yamaoka *.*
Sinon ça fait un moment que je n'ai pas acheté de jeu xbox, et j'avoue que des jeux avec des durées de vie si courtes me gènent un peu :/.
C'est le genre de jeu que je laisse filer à sa sortie et que je suis capable d'acheter dans un an/ un an et demi quand on le trouvera à 20 euros.
De Kimi [3391 Pts], le 06 Février 2013 à 12h40
Je suis dans le même cas que Koiwai. ^^
De Dim12 [4930 Pts], le 06 Février 2013 à 11h52
J'ai vue un ami y joué, le systeme de jeu ressemble fortement a resident evil, le mode de visé surtout ^^'
De Koiwai [12807 Pts], le 06 Février 2013 à 11h14
Un jeu qui me fait envie depuis un bout de temps, ça se confirme avec ce test ^^