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Jeux Video Test rétro - Resident Evil 4

Lundi, 23 Juillet 2012 à 09h30

Dans le noir, avec un casque sur les oreilles, et en supportant les soirées chaudes qui arrivent avec l'été, la rédaction de Manga-news ne saurait que trop vous conseiller de (re-)jouer à l'un des meilleurs jeux vidéo de la décennie 2000 : Resident Evil 4. Le test suivant réalisé par Rogue Aerith concerne la version Playstation 2 du jeu, sortie en novembre 2005.




Initialement sorti sur GameCube en mars 2005, Resident Evil 4 a fait l'objet d'un portage sur Playstation en novembre de la même année. Véritable succès critique et commercial, le jeu est ensuite sorti sur PC ainsi que sur Wii en juin 2007 en proposant des fonctionnalités inédites utilisant la Wiimote. Enfin, une version HD est parue sur le PSN et le Xboxlive début 2011. Le filon RE4 a été exploité à fond. Et pour cause : en entamant un virage action de façon radicale, en bouleversant totalement le gameplay, mais en maintenant parallèlement quelques éléments de survival horror, RE4 a fait sensation dans le milieu du jeu vidéo lors de sa sortie, à la manière du tout premier épisode au milieu des années 1990.

L'histoire se déroule six ans après les événements de Raccoon City. Leon S. Kennedy n'est plus policier : il est désormais agent gouvernemental, sous les ordres directs du Président des Etats-Unis. Envoyé en mission dans la campagne espagnole, il est chargé de retrouver la fille du président qui a été enlevée Ashley Graham. La cauchemar recommencera pour Leon lorsqu'il découvrira que les villageois sont atteints d'un mal les privant de volonté et les rend extrêmement agressifs. Une secte, « Los illuminados », semble impliquée. Ce quatrième opus introduit quelques nouveaux personnages, comme Luis Sera, scientifique repenti, Ashley Graham, fille du président, ou encore Jack Krauser, ancienne connaissance de Leon. RE4 marque également les retours d'Albert Wesker, dont les véritables motivations restent cependant très floues, et d'Ada Wong, déjà rencontrée dans Resident Evil 2. On ne s'attardera pas davantage sur le scénario, si ce n'est pour vous préciser qu'il s'agit du seul gros défaut du jeu, qui n'en a pas beaucoup. L'histoire est très anecdotique, n'apporte pas vraiment à la mythologie de la saga, et apporte son lot de personnages abracadabrants et excentriques, en particulier chez les méchants. Si le chef du village est plutôt réussi, on ne peut pas en dire autant de Lord Salazar et Osmund Saddler, les big boss, le premier rappelant les pires moments kitsch d'Onimusha 2 et Devil May Cry 2 et 3 (Capcom aime ça), le second s'avérant caricatural (dominer le monde grâce aux « plagas », parasites qui remplacent les virus des précédents épisodes). La seule réussite de ce scénario est l'attention portée sur Leon, qui mérite son statut de meilleur personnage de la saga aux côtés de Chris et Jill, ainsi qu'aux scènes d'action, classes juste comme il faut, ne tombant pas dans la surenchère (le mot est faible) hollywoodienne comme ont pu le faire les épisodes suivants. A noter que la version Playstation 2 comporte néanmoins un mode histoire bonus, appelé « Separate ways », absent de la version GameCube, qui permet de contrôler Ada. Celui-ci , long de quelques heures (4 à 5) approfondit réellement l'histoire, se révélant plus intéressant que le scénario principal en ce qu'il vient apporter de vraies réponses aux rôles de Wesker et d'Ada. On plaint franchement les joueurs GameCube qui ont dû se contenter de la seule histoire principale, très pauvre. Toujours est-il que, « Separate ways » présent ou non, Resident Evil 4 laisse un goût amer en termes de scénario.

Au-delà de la faiblesse du scénario, l'unique gros défaut du jeu, on le rappelle, attardons-nous sur l'essence de cet épisode qui a su construire une sacrée réputation. Le choc produit par ce quatrième épisode, une fois manette en mains, c'est, comme dit précédemment, le gameplay. La célèbre formule des premiers épisodes n'existe plus. Le changement est juste incroyable. Et ce, pour plusieurs raisons.

D'abord, ce Resident Evil 4 laisse son empreinte dans le média jeu vidéo en étant le tout premier jeu à avoir introduit une vraie caméra à l'épaule pour les séquences de tir, reprise désormais dans, allez, disons 90% des jeux d'action contemporains ! Bien sûr, une controverse est née, certains arguant que d'autres jeux étaient passés avant lui pour poser les bases de ce système de caméra à l'épaule, tels que Splinter cell. On parle aussi du fait que les créateurs de chez Capcom avaient eu vent du gameplay d'un certain Gears of War alors en développement, sorti plus d'un an après RE4, et connu pour être l'autre jeu à avoir imposé la caméra à l'épaule si efficace.

En second lieu, Capcom a su concevoir un système très agréable à jouer, en contraste total avec les premiers épisodes. Le tir est très précis, le bestiaire est tout nouveau et impressionnant, l'inventaire facile à utiliser, la carte enfin accessible et vraiment lisible, la sauvegarde n'est plus arbitraire, les temps de chargement sont très discrets, la gestion des coffres devient gestion de mallettes. Certains choix sont plus discutables, comme l'apparition des barres de vie et munitions à l'écran là où les premiers Resident Evil optaient pour une interface allégée et une visibilité de l'état de santé à travers la démarche de votre personnage à l'écran. Enfin, le développeur nippon a agrémenté tout ça de quelques éléments qui, à défaut d'être originaux, débouchent sur un jeu très complet. On songe notamment à l'introduction de l'argent laissé par les ennemis, qui amène l'apparition d'un curieux marchand ambulant, qui permet d'améliorer son arsenal et d'acheter de nouvelles armes, munitions et autres objets...

Troisièmement, Resident Evil 4 brille par un level-design élaboré, ce qui demeurait peu courant sur la précédente génération de consoles. Ce quatrième épisode propose un univers très grand et relativement ouvert, des décors très variés. Le fait de pouvoir élaborer plusieurs stratégies d'approche ou d'emprunter des chemins différents pour parvenir au point marqué sur la carte est une grande force du jeu. Des passages obligés, souvent cultes, la plupart du temps des affrontements contre des boss, ponctuent le jeu. Un court instant, vous pourrez même prendre le contrôle d'Ashley. Durant la seconde partie du jeu, vous devrez coopérer avec elle, sachant que c'est vrai un boulet à sauver tout le temps, mais qu'elle ne vous gênera pas dans votre progression (au contraire de la détestable Sheva dans le cinquième épisode). Le seul point encore perfectible du gameplay reste l'impossibilité de pouvoir courir tout en tirant, ce qui reste encore relativement peu gênant car les ennemis sont peu véloces, bien que pourvus d'une bonne IA.

Maintenant qu'on a pu mettre en avant l'excellence du gameplay, il s'agit de parler de l'esthétique du jeu. Beaucoup craignaient que la Playstation 2 soit à la peine lors du portage. Il n'en est rien. Certes, la version GameCube demeure plus légèrement plus jolie, mais RE4 est sans conteste l'un des plus beaux jeux de la console de Sony avec God of War 2 et Final Fantasy XII, le monolithe noir étant poussé dans ses derniers retranchements. Les graphismes profitent d'effets de lumière saisissants et d'un travail remarquable sur les décors, très détaillés (mention spéciale au château). Le plus beau dans tout ça, c'est que ces graphismes superbes permettent d'instaurer une ambiance malsaine et glauque. RE4 ne fout clairement pas autant les jetons que les premiers épisodes de la série. On aurait quand même apprécié quelques séquences vraiment terrifiantes, tels des ennemis qui surgissent, à la manière de tout survival, mais c'est rarement le cas. Mais cet épisode joue la peur sur un autre niveau, avec des références multiples au cinéma d'horreur américain : le village du début du jeu et le lac font partie des séquences les plus réussies et cultes du jeu vidéo. La campagne espagnole, ses reliefs abrupts, ses chemins caillouteux, le climat changeant, est parfaitement retranscrite. L'aliasing est le seul point vraiment critiquable.




Graphismes :
Les décors sont variés et très soignés, la palette d'animations est très riche, pour un résultat qui force l'admiration (incontestablement l'un des plus jeux Playstation 2) mais demeure inférieur à la version GameCube. Le ton gris et froid des débuts dans la campagne espagnole et le luxe du château forcent l'admiration pour mettre en place une ambiance géniale. La violence est prégnante (explosions de cervelles et membres + parasites dégoulinants à prévoir) et les références très nombreuses. Le jeu est très propre et a bénéficié d'une optimisation pointue, avec des bugs très rares.

Sons :
Le doublage anglais est très réussi, de même que l'ambiance musicale. Les musiques sont d'ailleurs très discrètes, avec des passages silencieux judicieusement choisis, mais plus prévisibles que dans les précédents opus (honnêtement, la bestiole du lac... on s'y attend un peu, non ?). A noter une étonnante coquille sonore : puisque le jeu se déroule en Espagne, les villageois contaminés vous agresseront dans la langue de Cervantes. On souligne le réalisme souhaité par Capcom. Néanmoins, une voix féminine pré-enregistrée, qui revient assez souvent, vous gratifie d'un drôlissime « salut »... pas franchement très espagnol !

Maniabilité :
Au tout nouveau système de jeu avec caméra à la mi-taille puis au-dessus de l'épaule lors des phases de tir s'ajoutent des mouvements spéciaux, comme s'échapper d'une maison assiégée en sautant par la fenêtre, utiliser des objets du décor ou faire des coups de pied retournés. RE4 s'inspire également de Metal Gear Solid 3 en proposant des cinématiques interactives à grands coups de QTE. Alors que la maniabilité a toujours été le gros point faible de Resident Evil, elle devient maintenant son point fort ! Mais pas pour longtemps, car si l'absence de tir en courant n'est pas gênante dans cet épisode, les opus suivants seront totalement à la rue de ce côté-là.

Durée de vie :
Capcom a considérablement amélioré cet aspect par rapport aux précédents épisodes en portant l'aventure principale à quelques 20 heures de jeu, auxquels il faut rajouter quelques heures en plus pour le mode exclusif à la version Playstation 2, « Separate ways », comprenant de nouvelles cinématiques et beaucoup de décors inédits (du coup, les joueurs GameCube avaient une vraie raison de jouer au portage PS2). Deux autres modes bonus sont à débloquer, en plus de « Separate ways » et des traditionnels costumes et armes pour l'aventure principale. Il y a d'abord un mode assez peu intéressant (sauf pour les hardcore) qui vous permet de contrôler Ada lors d'une mission en temps limité, à la manière du mode The 4th survivor de RE2. L'autre mode est bien plus intéressant, vous permettant de contrôler jusqu'à 4 personnages pour dézinguer le maximum d' ennemis en temps limité dans 4 arènes différentes, avec décors inédits à la clef et pour objectif d'atteindre le score le plus élevé possible. Bourrin au possible mais jouissif, ce mode a depuis été repris comme mode de jeu principal dans Resident Evil The mercenaries sur 3DS.

Scénario :
Les superbes cinématiques tendent vers Hollywood, sans encore en faire trop. Globalement, hélas, le scénario de cet épisode laisse franchement à désirer, n'étant même pas une bonne transition vers l'après-Umbrella, car les motivations des personnages sont trop floues. Heureusement, le mode « Separate ways » apporte une plus-value.

En résumé :
Grâce à sa réalisation superbe et le changement radical opéré dans le gameplay, Resident Evil 4 est au jeu d'action ce que le premier Resident Evil était pour le survival horror : à la fois une révolution et un modèle. Délectez-vous de ce quatrième opus, car l'action est encore savamment mélangée à une ambiance gore et sinistre comme on les aime. Les épisodes suivants, malheureusement, bafoueront cet équilibre en versant dans le trop plein de bourrinage sans âme...

L'avis du chroniqueur
RogueAerith

Lundi, 23 Juillet 2012
18 20

commentaires

L

De L, le 04 Août 2012 à 14h17

pour ceux qui veulent un retour au source tout en conservant le nouveau gameplay je leur conseille resident evil revelatation sur 3ds. chris et jill. l'endroit de l'histoire est unpaquebot de luxe que l'on peut comparer au manoir spencer en terme d'environnement luxueux. un coequipier qui se revelerat etre un traitre et le boss final un tyran. vraiment tout pour nous rappeler RE 1

 

onishiro

De onishiro [377 Pts], le 23 Juillet 2012 à 21h16

L'episode qui signa la fin des vrais resident evil.

RogueAerith

De RogueAerith [395 Pts], le 23 Juillet 2012 à 19h57

Et oui, la PS2, c'est déjà du retrogaming ^^"

Alala, les cheveux blancs !

shinob

De shinob [127 Pts], le 23 Juillet 2012 à 15h47

L'un des meilleurs RE !

retro-man

De retro-man, le 23 Juillet 2012 à 13h16

RE4 est retro???  et surtout sur ps2 ... Je viens de me prendre un sacré coup de vieux -_-'

shawurai

De shawurai [851 Pts], le 23 Juillet 2012 à 10h30

Le meilleur RE après RE2 pour moi. Leon est un personage que j'aime bien.

ginji

De ginji [2148 Pts], le 23 Juillet 2012 à 10h20

Un jeu plus orienté action qu'horreur par rapport aux précédents mais qui reste, pour moi, le meilleur de la série.

drakang

De drakang [376 Pts], le 23 Juillet 2012 à 09h54

C'était un bon jeu de la série avec le retour de l'angoisse de manquer de vie et de munition. Le meilleur moment du jeu c'est quand même lorsque l'on est dans la cabane et qu'une bonne vingtaine de zombie arrivent.

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