Master Class de Tetsuya Saruwatari- Actus manga
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Manga Master Class de Tetsuya Saruwatari

Vendredi, 20 Juillet 2012 à 17h00 - Source :Tonkam / Japan Expo

Avant de vous proposer l'interview de Tetsuya Saruwatari, nous vous invitons à lire notre compte rendu de la Master Class du mangaka, créateur de la série Free Fight, qui s'est déroulée à Japan Expo le dimanche 08 juillet de 13h00 à 14h00.

La Master Class s'est tenue en trois temps. En guise d'ouverture, Takanori Uno, coordinateur des relations avec les éditeurs japonais chez Tonkam, a posé quelques questions à l'auteur. Par la suite, ce sont de jeunes dessinateurs, sélectionnés via divers concours par l'éditeur et des sites partenaires (dont Manga-News), qui ont posé des questions relatives au travail graphique.
Enfin, la Master Class s'est achevée par un dessin de l'auteur.
Durant tout l'évènement, c'est Laurent Latrille, le traducteur de la série Free Fight, qui s'est chargé de la retranscription en japonais des questions posées par l'assemblée.
 
 


On commence donc avec une petite sélection des questions de Monsieur Uno:

Combien avez-vous d'assistants ?
J'ai actuellement trois assistants qui travaillent pour moi en permanence, et deux assistants qui peuvent me rejoindre de façon occasionnelle, en fonction de mes besoins.
 
Qu'est-ce que vous utilisez pour dessiner?
J'utilise principalement des stylos à encre, mais aussi des crayons classiques pour papier. Je n'utilise pas de produits particuliers...

Avant de devenir mangaka, vous êtes-vous beaucoup entraîné à dessiner?
En fait, j'ai appris un peu sur le tas, sans prendre de cours particuliers.
 
 
 
Voici ensuite une sélection des questions posées par les jeunes dessinateurs:

Comment vous organisez-vous pour dessiner les planches de Free Fight ? Regardez-vous des vidéos, des photos ou illustrations ?
Je ne regarde pas particulièrement de vidéos. Par exemple pour retranscrire un combat, je vais d'abord le visualiser mentalement avant de le dessiner. Pour certaines scènes clé, je peux me servir de photos ou de documents extérieurs pour appuyer mon travail. De façon générale, j'imagine mentalement la trame narrative avant de la coucher su papier.
 
   
TOUGH © 2003 by Tetsuya Saruwatari/SHUEISHA Inc.
 
 
Quelle est la technique que vous employez pour la mise en couleur des couvertures?
J'utilise de la peinture acrylique pour la réalisation des couvertures.
 
Toujours concernant les illustrations couleur, je voulais savoir si vous utilisiez des photos, notamment pour le travail concernant les ombres et les muscles.
Effectivement j'utilise bien souvent des photos pour travailler sur les reflets, et aussi pour accentuer le réalisme du corps.

Comment recrutez-vous vos assistants ? Quelles qualités et compétences doivent-ils avoir ?
La plupart du temps, on demande aux assistants d'avoir un domaine dans lequel ils sont spécialisés, par exemple la réalisation de véhicules, de paysages ou encore d'animaux... Moi, je leur demande de savoir tout dessiner, à part bien évidemment les personnages sur lesquels je travaille. En fait, la qualité essentielle que je demande est la polyvalence.

Parmi vos assistants, est-ce que vous recrutez exclusivement des passionnés de sports de combat ?
Pas nécessairement. Mes assistants actuels ne sont pas vraiment fans d'arts martiaux.

Faites-vous vous-même vos trames ou déléguez-vous ce travail à vos assistants ?
Je confie généralement ce travail à mes assistants. Pour être honnête, ça fait des années que je n'ai pas réalisé moi-même des trames ! (rires de l'auteur)

Le processus de tramage est-il complètement informatisé pour Free Fight ?
Non, pour ma part je demande à mes assistants de réaliser les trames de façon manuelle. De temps en temps nous pouvons recourir à un ordinateur, mais c'est très très rare.

Quelles sont vos astuces pour rendre un combat dynamique ?
J'utilise surtout les lignes de force et les lignes de vitesse qui me permettent d'accentuer le dynamisme de certaines planches. Si je veux donner un effet très rapide à un objet ou un personnage, je ne le dessine pas, ainsi le lecteur pensera que la rapidité est telle qu'elle ne peut pas être distinguée à l’œil nu.

L'auteur, aidé de Takanori Uno va alors montrer une scène de combat d'un exemplaire de Free Fight pour illustrer son idée de ne pas retranscrire un objet ou une partie du corps pour en accentuer la rapidité. L'auteur nous montre une planche où un adversaire de Kiichi donne un high-kick tellement rapide que la jambe n'apparait pas.

  
 
Pouvez-vous nous décrire le processus de conception d'une planche ?
De manière générale, je commence à élaborer les cases, définir le découpage. Puis je détermine la place des différentes actions dans les vignettes et la taille de ces dernières. Après la réalisation de tout ceci, je vais poser les bulles. Contrairement à la plupart des mangaka, je pose les bulles à la fin du processus.
Concernant la part du travail au sein du studio, je demande à mes assistants d'élaborer les décors et les arrière-plans, tandis que je m'occupe des personnages. Nous travaillons en fait sur deux planches, l'une avec les décors, l'autre avec les personnages.

Quand vous avez commencé votre carrière, étiez-vous seul pour dessiner les décors et les personnages ?
Avant de commencer à publier de façon hebdomadaire, je réalisais mes séries entièrement seul. Mais la publication hebdomadaire implique un rendement assez élevé qui nécessite l'emploi d'assistants.

Avez-vous été vous-même assistant ?
Oui j'ai été assistant (de Shinji Hiramatsu et Hiroshi Motomiya, ndlr). A cette époque on me demandait de tout dessiner, aussi bien les décors que les personnages, mon travail était très complexe... Mais grâce à cela je suis très vite devenu un dessinateur polyvalent, et finalement je suis moi-même devenu mangaka à part entière en un an et demi, ce qui est assez rapide !

Si un scénariste vous proposait de dessiner une histoire complétement différente de ce que vous faites actuellement, comme par exemple un récit d'heroïc fantasy, pourriez-vous accepter cette proposition ?
Si c'est vraiment un excellent scénario, amusant et intéressant, pourquoi pas ? J'aime relever les défis ! (rires)
En fait, on ne dirait pas comme ça, mais le style vers lequel je tends aujourd'hui, ce sont les comédies romantiques !! (rires)



Tout à l'heure, vous nous expliquiez que vos assistants travaillaient sur une planche consacrée aux décors, tandis que de votre côté vous élaboriez une planche destinée aux personnages. Comment assemblez-vous ces deux planches ?
Je vais recourir à l'infographie pour rassembler les deux planches.

Vous dessinez en grande majorité des hommes dans vos séries en cours. Avez-vous des difficultés pour dessiner des femmes ?
Je dessine peu de femmes en effet... mais je fais de mon mieux ! (rires)
Mon prochain objectif sera de dessiner de façon plus adroite les personnages féminins ! (rires)
 
Pourquoi ne pas dessiner des combattantes dans Free Fight, alors même qu'il y actuellement beaucoup de pratiquants féminins dans les dojos du monde entier ?
En fait, je n'aime pas trop voir des femmes en train de se battre... Cela m'attriste et en conséquence je ne dessine pas ou très peu des personnages féminins adeptes des arts martiaux dans mes séries.

Quelle est votre plus grande source d'inspiration ?
Mes premières grandes sources d'inspiration ont été mes maîtres, Messieurs Hiramatsu et Motomiya. De façon plus générale, j'ai énormément de sources d'inspiration... tout mon environnement est susceptible de m'inspirer !

J'ai pu lire que vous mettiez trois mois pour réaliser un tome de Free Fight, ce qui est un délai très court... Cette information est vraie ?
Oui c'est vrai ! J'essaie toujours de travailler le plus rapidement possible, pour avoir des marges de temps suffisantes pour corriger des planches avant leur rendu.
En général, les mangaka réalisent 80 pages par mois dans le cadre d'une publication hebdomadaire. Dans mon cas, lorsque je travaillais sur Kizudarake no Jinsei en même temps que Free Fight, je rendais environ 120 pages par mois. Cette série étant aujourd'hui terminée, je suis revenu au niveau d’exigence standard de 80 pages... ce qui est un vrai bonheur pour moi ! (rires)
Il y a plusieurs années, je suis même parvenu en un mois à faire 300 pages ! Cette période a été infernale, tellement qu'à la fin j'en ai perdu tous les poils de mon corps ! (rires du mangaka et de toute l'assemblée)
 
   
 
 
Vous n'avez donc jamais été en retard pour le rendu de vos planches à votre éditeur ?
Non, je n'ai jamais rendu mes planches en retard ! C'est bien la seule chose pour laquelle je peux me vanter !! (rires)
 

Par la suite, Tetsuya Saruwatari a réalisé un splendide dessin de Kiichi sur paperboard. ensuite la Master Class s'est terminée par une séance photos durant laquelle les dessinateurs français ont pu échanger quelques mots et remettre des dessins au mangaka.
A chaque instant, Monsieur Saruwatari s'est montré disponible et sympathique avec les participants de la conférence, rendant cette dernière particulièrement agréable à suivre !

commentaires

shinob

De shinob [127 Pts], le 10 Août 2012 à 08h38

L'interview sera publiée en septembre.

nahoj59

De nahoj59, le 09 Août 2012 à 11h14

A quand la date de publication de l'entretien avec Tetsuya Saruwatari ? 

Merci beaucoup. 

nolhane

De nolhane [6581 Pts], le 24 Juillet 2012 à 21h10

Cette Master class a vraiment l'air de s'étre bien passer! Tetsuya Saruwatari a vraiment l'air sympathique

IchigoSan

De IchigoSan [998 Pts], le 23 Juillet 2012 à 18h38

Excellent

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