Jeux Video Test - The King of Fighters XIII

Nous vous proposons de découvrir notre test de la version Xbox 360 de The King of Fighters XIII, sorti le 30 novembre dernier.




Depuis la fin des années 90, la 3D a eu tendance à envahir l'univers des jeux vidéo, et les jeux de combat n'ont pas fait exception à la règle. De Dead Or Alive à Tekken en passant par SoulCalibur, le résultat s'est avéré plus ou moins concluant, mais a rarement réussi à faire oublier les plus grandes heures de gloire d'une saga comme The King of Fighters, véritable pilier du genre dans les années 90, dont le succès fut enclenché par une société devenue culte dpeuis : SNK Playmore..
Ainsi, depuis quelques années, on constate un retour souvent de bonne facture de la bonne vieille 2D dans les jeux de baston, une réussite comme BlazBlue, par exemple, ne nous contredira pas. Bien décidé à surfer sur ce renouveau après quelques épisodes en 3D peu glorieux, SNK s'était pourtant totalement troué en 2009 avec le douzième opus de la saga, l'un des plus mauvais à ce jour. Désireux de tirer des leçons de cet échec, la société revient avec un KOF XIII alléchant sur le papier, promettant un retour aux sources et un véritable hommage aux meilleurs éléments de la saga... Mais qu'en est-il réellement ?

Commençons donc par le commencement. Une fois le jeu lancé, hors de question pour le développeur de laisser dans la confusion les néophytes... ni même les habitués de la saga, puisqu'eux aussi risquent d'être quelque peu déboussolés par un gameplay totalement revu. SNK nous offre donc, en guise de prélude, un tutoriel, histoire de s'habituer aux commandes se basant sur le nombre faramineux de... quatre boutons. Quatre petits boutons, en plus du pavé directionnel. C'est tout ce dont vous aurez besoin, tout au long du jeu. Sur le coup, on a un peu peur face à ne nouveau système totalement revu. On commence donc à essayer les combinaisons de base présentées par le tutoriel, tout en voyant notre peur augmenter à la vue d'une traduction parfois à la masse. Et rapidement, un constat s'impose pourtant : que ce soit en appuyant sur les différentes touches à la suite, en appuyant sur la même touche plusieurs fois à différents intervalles de temps, ou encore en combinant une touche à une direction, on découvre petit à petit une certaine richesse dans les combos de base, et l'on se met alors à espérer qu'il y en a encore plus. On ne sera pas au bout de nos surprises.

Les commandes de base en main, on peut s'essayer au mode histoire, qui propose de mettre un point final aux révélations sur les origines du personnage de Crimson Ash, déjà entrevues dans King of Fighters 2003. On découvre un scénario assez alambiqué, non aidé par une traduction là aussi pas toujours au point, qui suit de manière assez basique une alternance de combats et de petites cinématiques. Là où l'histoire révèle réellement son intérêt, c'est finalement dans ses embranchements. A plusieurs reprises, le choix de telle ou telle voie est laissé au joueur, ce qui influe évidemment sur le déroulement de l'histoire. Pour découvrir les différentes ficelles ainsi que toutes les cinématiques, il faudra revenir plus tard sur les embranchements non choisis, ce qui a le mérite, en plus d'être une bonne occasion de gagner toujours plus d'expérience, de rallonger un tant soit peu la durée de vie du scénario, du moins pour quiconque souhaite en découvrir la totalité. Dans le fond, l'histoire ne propose rien de foncièrement excitant, et il suffira de faire attention à certaines conversations entre les personnages pour cerner leurs relations et voir certaines vérités se dessiner. Mais de toute façon, l'intérêt de KOF XIII n'est pas dans son histoire. Clairement pas.

Mis en bonnes conditions par le tutoriel, c'est donc avec curiosité que l'on entre dans les choses sérieuses, et même si, à la base, on est un néophyte ou que l'on n'a pas forcément envie de s'attarder sur les différents agencements de l'histoire, on risque bien de se laisser happer petit à petit face à un système de combo qui confirme petit à petit qu'il est la véritable force du jeu.
Bien sûr, au début, si l'on n'y connaît rien, on se contente de marteler les mêmes touches en espérant un résultat. On voit alors quelques combos se dessiner, la curiosité nous gagne, et petit à petit on prend le jeu en main, on essaie différentes combinaisons de touches, d'intervalles, de direction, et l'on découvre "tranquillement" une richesse incroyable, car SNK n'a rien laissé au hasard. Avec seulement quatres touches et les directions, le développeur a réussi le tour de force de nous offrir un  nombre incroyable de combos, et apprendre à tous les maîtriser demandera des heures acharnées de jeu.
Quant aux habitués des jeux de baston et même de la saga KOF, les originalités et innovations de ce système de combo d'une grande richesse risquent bien de leur faire découvrir de nouvelles possibilités, de leur apporter le renouveau qu'ils attendaient tant.
Tout simplement, le système de combos de KOF XIII est un modèle de jouabilité.

Et si les choses s'arrêtaient là ! Car il coule de source que les combos varient selon les personnages. De ce côté-là non plus, SNK ne s'est pas moqué de nous. Au total, on retrouve plus de trente personnages-phares de la saga, et certaines retouvailles font véritablement plaisir et frôlent volontiers le fan-service, à l'image du retour de la ravissante Mai, l'un des personnages les plus appréciés de la saga, qui revient ici plus belle et plus en forme(s) que jamais. Tandis que les nouveaux joueurs découvriront une belle palette de combattants, les anciens prendront un pied fou à retrouver les têtes connues. Rien que pour ça, le retour aux sources est réussi.
La richesse des personnages tient dans leur grande diversité, chacun ayant ses propres spécificités, ses propres talents, et étant bon ou moins bon selon les adversaires. Du gros bourrin à la petite agile en passant par l'as de la technique, la miss au style plus aérien ou le personnage vif comme l'éclair, vous aurez vite fait d'avoir vos petits chouchous. Chacun a ses combos propres, et il vous faudra du temps pour maîtriser totalement chaque personnage et pour découvrir contre quels adversaires il est le meilleur.

Cela, vous aurez tout le loisir de l'expérimenter dans le mode arcade, qui se voit par ailleurs vaguement scénarisé par le biais de petits dialogues qui, en réalité, font plus dans le fan-service pour les vieux de la vieille. Les plus anciens joueurs s'amuseront donc face à certains dialogues qui leur rappelleront peut-être quelques souvenirs. L'hommage à l'ensemble de la saga passe ausis par-là, et prouve que SNK n'a rien oublié.
Le mode arcade sera également celui où vous pourrez le mieux profiter du système propre à KOF opposant deux équipes de trois personnages se relayant jusqu'à ce que l'une des deux équipes soit totalement KO. Un système qui apporte d'emblée de la variété dans un seul et même combat, qui permet de découvrir à un bon rythme les qualités et faiblesses de chaque personnage face à tel ou tel adversaire, et qui, une fois qu'on s'y connaît assez, apporte à l'ensemble un petite dose de stratégie via le choix des combattants.

Pour prolonger le plaisir, vous pourrez également vous frotter à un mode en ligne de bonne facture, histoire de prouver vos talents de castagneur aux joueurs du monde entier.

Une telle richesse de fond, c'est bien beau, mais ça ne suffirait pas à faire un bon jeu sans un travail visuel excellent. Et ça tombe bien, celui de KOF XIII l'est ! On saluera la variété des lieux et leur colorisation riche en nuances selon les cas. De même, le design des personnages, pixellisé dans KOF XII, a été revu et corrigé, nous offre de sprotagonistes plus vivants et charismatiques que jamais, tirant le meilleur parti de leur physique (alala, Mai...), et le tout propose une fluidité exemplaire. La fluidité est d'ailleurs la principale force du visuel : chaque coup est représenté avec une fluidité exemplaire, et le plaisir est d'autant plus présent que ceux-ci sont directs : il n'y a quasiment aucun laps de temps entre le moment où l'on martelle les touches et celui où les coups se déroulent sur l'écran, ce qui offre un dynamisme plus présent que jamais et permet d'enchaîner facilement les combos. Et les plus spectaculaires d'entre eux le sont réellement.
Seule ombre au tableau, quelques problèmes de lag.




Graphismes:
Revus à la hausse, beaucoup moins pixellisés que dans KOF XII, les graphismes sont ici un moteur essentiel du jeu. La variété est au rendez-vous, le design est superbe, l'animation au poil, le dynamisme accru... et Mai plus belle que jamais.

Durée de vie:
En tenant compte du mode scénario aux multiples ficelles, des nombreux combos et personnages à maîtriser, et du plaisir brut que tout cela procure, la durée de vie est, de base, assez importante, et on revient avec plaisir sur le jeu pour quelque parties entre amis.

Jouabilité:
Un modèle de réussite, et la plus grande force du jeu. Le système de combo, simple au premier abord, peut facilement être pris en main par les néophytes et a de quoi satisfaire les vétérans, tant le tout dévoile ensuite une grande richesse et une impressionnante marge de progression. Intuitif, évolutif, que demander de plus ?

Bande-son:
Une bande-son très rock, pêchue, qui colle bien à l'ensemble. Quelques morceaux issus de volets précédents de KOF rappelleront quelques souvenirs aux plus anciens joueurs.

Scénario:
Une histoire alambiquée pas foncièrement passionnante, et qui doit surtout son charme à ses quelques variations et à des dialogues entre personnages qui frôlent parfois le fan-service.

En résumé:
Après un KOF XII catastrophique, on croyait la saga définitivement morte et enterrée. C'était mal connaître SNK Playmore, qui nous offre avec ce King of Fighters XIII un bijou du genre. Le légendaire développeur a su tirer parti des meilleurs éléments de sa saga et offrir des innovations ingénieuses pour nous apporter sur un plateau d'argent un jeu d'une richesse infinie et aux clins d'oeil délicieux envers un passé glorieux qui est ici enfin retrouvé. Un jeu qui ravira néophytes et joueurs de la première heure, et qui a tout d'une nouvelle référence du genre.