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Evènemen Interview - Belgotaku

Lundi, 18 Avril 2011 à 14h36

Sur le salon Made in Asia était présente tout le weekend durant la communauté Belgotaku qui n'aura cessé d'organiser des animations et autres jeux sur le stand qui lui était dédie. Nous avons eu la chance de rencontrer Kokuho, le fondateur de cette communauté ainsi que Sentai, l'un de ses principaux membres. En plus de nous présenter Belgotaku, ceux-ci nous parlent de l'organisation d'un stand sur une convention telle que la MiA et de leur ressenti sur cette troisième édition.
 


Manga-news: Tout d'abord, pouvez-vous nous expliquer ce qu'est Belgotaku et comment cette communauté a vu le jour ?
Sentai: Belgotaku, c'est une communauté mais pas une secte. On préfère préciser parce que le terme communauté peut prendre un sens étrange, mais là où le terme prend tout son sens, c'est lorsqu'on explique que le groupe essaye de se baser sur un principe d'entraide générale. Tout le monde participe à la prospérité et au bon fonctionnement de celle-ci, mais chacun avec les moyens dont il dispose.
En réalité, nous sommes un groupe de personnes motivées désirant mettre en place une série d'activités tournant autour du thème du Japon et plus précisément les mangas et la japanimation. Bien sûr, nous abordons énormément d'autres thèmes tels que la culture musicale asiatique, le drama et la culture au sens plus large.
En ce qui concerne la naissance de Belgotaku, je pense que Kokuho sera mieux placé que moi pour en parler.

Kokuho: La question de la manière dont la communauté a vu le jour semble intriguer pas mal de monde ! C'est tout bête, une française en Belgique m'a un jour demandé si une communauté manga existait dans notre pays. Le lendemain, je lui ai répondu qu'il en existait désormais une!
Je dirais également que le forum ne nous sert que de plate-forme de discussion constante, mais le but n'est pas de dire "voilà, on a des otakus", le but est que nous puissions nous voir fréquemment, que nous puissions tisser des liens entre nous, en bref, que nous formions un groupe réel, et pas simplement quelques lignes de codes sur un espace virtuel.
Ca fait très poneys magiques au pays des bisounours, mais si on est nombreux à avoir les mêmes centres d'intérêts, il n'y a pas de raisons que nous ne soyons pas amis. Et comme nous vivons à une époque où les mangas et les jeux vidéo sont encore diabolisés par les médias, il n'est pas toujours facile pour l'otaku standard et intimidé de se faire des amis, nous sommes également là pour ça et ça me semble fonctionner très bien.


Maintenant, parlons un petit peu de l'organisation d'un stand à une convention telle que la MiA. Pour un groupe comme le votre, comment se déroule la période pré-salon ?
S : C'est un vrai capharnaüm, une fourmilière dans laquelle on tape et je vous parle même pas de notre "reine" qui se met à paniquer comme pas deux ! Mais chacun y met du sien et, au final, on s'en sort. Il reste que notre implication à la MiA a pris de l'ampleur en un an, c'est donc à chaque fois un nouveau défi.

K :  Alors, c'est assez particulier. Je dois d'abord commencer par parler de  l'année passée. Le forum était presque à l'abandon et prêt à mourir. L'annonce du Made In Asia m'a permis de faire un peu de publicité pour nous et nous a ramené du monde. En dernière minute, nous avons finalement décidés d'être présent sur le salon en exposant. On avait contacté Sebastien (l'organisateur du salon) quelque chose comme deux semaines avant le salon pour lui demander s'il lui restait une place. Le temps de faire la bannière, d'imprimer des cartes de visite, de préparer rapidement l'activité DDR, choisie pour le coté manga, japon et actif, et nous étions présents et prêts à mettre le feu !
Cette année, ça a été différent. Voyant le salon se profiler en septembre, nous étions prêts à nous ruer sur les formulaires d'inscriptions pour avoir un beau stand et une belle place, quitte même à payer un supplément pour avoir quelque chose de bien. Et nous avons été devancés par Sébastien lui même qui nous proposait une scène a animer en plus de notre stand. Donc pas de réservation réelle, nous avons juste dû indiquer nos desiderata avant que les inscriptions ne commencent.
Vint ensuite la période de préparation des activités. Je m'y suis pris fort en retard mais, au final, il ne s'agissait que d'imaginer des activités de préférence un tant soit peu originales et de créer les quiz qui allaient avec. Après, on devait essayer d'avoir nos t-shirts, il y a eu pas mal de stress car certains répondaient en retard, d'autres ne répondaient pas et d'autres demandaient des tarifs astronomiques. L'organisation du staff devait également se faire. La gestion et la vérification de notre playlist DDR et d'autres plus petites choses qui ne me reviennent pas en tête.

Arrive alors le grand jour. L'ordi, c'est moi qui l'ai. La TV, c'est moi qui l'ai, les disques durs avec le DDR et les quiz/activités, c'est moi qui l'ai. La banderolle, c'est moi qui l'ai, sans oublier nos vêtements de rechange et autres... Et je n'ai pas de voiture. Je suis donc parti le vendredi midi, un sac de 20kg sur le dos, télé entre les mains, valise avec les vêtements et j'en passe. Direction la gare qui n'était pas loin, encore une chance. Arrivé à Bruxelles j'ai heureusement pu compter sur Sentaï pour nous prendre en voiture. Ca n'aurait pas été possible sinon.
Arrivés sur place, courir pour avoir les papiers, pour avoir les badges, pour mettre le matériel en place, pour briefer nos partenaires pour notre concours des boules de cristal et pour plein d'autres choses encore. Au final, on était prêt à temps et heureux d'enfin y être. Enfin surtout moi, car prêt ou pas prêt, je ne pouvais plus rien modifier


Et une fois les portes du salon ouvertes ?
K : Le vendredi c'était encore sympa, nous avions mis notre DDR sur scène et les gens arrivaient d'eux même. C'est le samedi que ça a été éprouvant. De l'ouverture jusqu'à midi, absolument personne de présent chez nous, même le DDR était vide. C'était tout simplement affolant. Après quoi les gens ont commencé à arriver et nous avons pu commencer nos activités l'esprit libre.

S : Une fois qu'on a monté le stand et que tout est en place, on se chauffe comme on peut. on va dire qu'en général on se trouve toujours un moment pour déconner et décompresser par du DDR ou des bêtises !



Pour les visiteurs, ces mêmes portes s'ouvraient à 10h le samedi pour se refermer à 21h. Pour un exposant, l'horaire doit être nettement plus conséquent, non ?
S : Oui ! Carrément en fait ! Cette année j'ai dû dormir 6h maximum sur tout le week-end et je n'ai rien mangé entre le vendredi midi et le dimanche soir. Mais bon, on fonctionne à l'adrénaline et au plaisir qu'on retire en animant la convention ! Puis bon, le public ne sort jamais à l'heure prévue, puis après il faut démonter, faire le débriefing et surtout rentrer, car on habite pas tous près du Heysel.

K :  Comme on ne gagne rien financièrement l'impact n'est que sur notre fatigue. Mais, personnellement, je n'ai pas été plus fatigué en finissant samedi à 21h qu'en finissant a 18h un autre jour ou a une autre convention.


Cette année, le record d'affluence a été égalé dès le samedi et il est vrai que les allées étaient pleines à craquer. Cela s'est-il également ressenti au niveau de la fréquentation des stands ?
K : Dans le sens où il y avait vraiment des moments où il n'y avait personne devant notre scène, je pense qu'on pourrait faire rentrer encore plus de monde facilement. Je ne me suis pas souvent déplacé dans la convention, mais j'ai jamais eu a devoir marcher sur quelqu'un pour passer ou autre.

S : Joker, je n'étais pas là une partie de la journée de samedi,  je n'ai donc pas vu le monde de samedi avant mon arrivée à 17h. Toujours est-il que du monde, lorsque j'étais là, oui il y en avait et au niveau de la scène cela se ressentait assez fort !


De nombreuses animations étaient proposées ça et là et notamment chez vous. Le public a-t-il joué le jeu et participé aux activités proposées ?
S: Au niveau de la scène, carrément oui ! Puis je crois que le fait que l'orga de la MiA nous fournisse des lots à faire gagner aide beaucoup. Outre des activités amusantes, les lots offrent aussi au public un souvenir, même minime, qui fait plaisir ! Mais ce qui est vraiment amusant, c'est de voir que, durant les activités, il y a un public de participants et un public de spectateurs très attentifs !

K: Pour certaines activités, en effet, le public s'est bien prêté au jeu, pour d'autres pas du tout.
C'était vraiment très aléatoire. J'en ai même parfois été très déçu de ce public, mais bon, au moins Belgotaku se forge doucement un nom, l'année prochaine on devrait réussir à faire participer encore davantage les gens.
Concernant le concours de danse, par contre, j'ai été étonné de voir le monde qui s'amassait autour de nous. Ca faisait vraiment plaisir à voir !


Et de manière générale, comment était l'atmosphère durant cette troisième édition de la MiA ?
S: L'atmosphère est très conviviale, surtout quand on connaît un peu les gens des stands alentours. C'est un peu comme une grosse famille et je crois que beaucoup de personnes, exposants comme spectateurs, viennent à la MiA pour cette raison !

K: Personnellement, j'ai trouvé que l'ambiance était différente de l'année dernière, très différente même. Autant l'année dernière j'avais vraiment l'impression d'être dans l'antre de l'otaku taille XXL, autant cette année j'avais plus l'impression d'avoir des curieux qui étaient venus voir ce que c'était plus que de vrais otakus. Maintenant, une personne qui était sur notre stand DDR aura peut-être une impression différente, je ne sais pas.


D'année en année, le salon gagne en ampleur. Avec un palais entier cette année, il donnait presque l'impression d'avoir doublé de volume. Que pensez-vous de l'évolution de celui-ci par rapport aux années précédentes ?
K:   J'ai trouvé que l'espace jeux video était mal géré, limite même peut-être trop grand. Et j'ai également eu l'impression qu'une partie de l'atmosphère intimiste de l'année précédente a disparu avec la place gagnée.

S: Un palais doublé oui, des sponsors aussi. Et, c'est vrai, j'ai entendu beaucoup de critiques concernant la place que prenaient les jeux vidéo sur le salon. Dans cette optique, c'est un peu chacun son avis. Personnellement, je crois qu'il y a du bon et du moins bon à prendre dans cette évolution. Mais c'était la première fois que la MiA disposait d'autant d'espace, je suppose qu'ils feront bien mieux l'année prochaine. Pensons à la disposition de la partie culturelle qui, placée au milieu, rendait sourd la moitié du palais.
 


Et tant qu'on est dans les changements, y a-t-il quelque chose que vous voudriez voir modifié dans les années à venir ?
S: Comme dit auparavant, la partie culturelle et le bruit qu'elle provoque, mais on ne peut pas satisfaire tout le monde non plus. Nous savons qu'il y a eu des problèmes concernant l'offre alimentaire, mais là aussi, les contraintes imposées par le Heysel ne doivent pas devenir des critiques envers la MiA. A mon avis et à notre niveau, je pense qu'on pourrait imaginer que les 2 groupes d'animation ne soient pas l'un en face de l'autre, cela éviterait de créer un brouhaha généralisé composé d'un mix entre musique d'anime et karaoké. On pourrait ainsi mieux profiter de la sono mise à disposition par la MiA !

K: Supprimer les Taiko ? Non, je plaisante. Mais peut-être ne pas avoir droit a une démonstration chaque heure. Je dirais aussi peut-être pouvoir mélanger un peu tout. Avoir un coté jeux video, un coté marchant, un coté culture, oui, ok, c'est beau, c'est bien, c'est... militaire ?
Mais si on mélangeait tout à mon avis on aurait une plus grande homogénéité du public, ça pourrait ajouter un certain charme. Je pense en tout cas, je ne suis pas certain. Je fais confiance a Sébastien et son équipe, de toute manière, pour apprendre des erreurs qui ont été faites.


On le sait, cette année 2011 marque l'arrivée en Belgique de la Japan Expo et donc d'un concurrent de taille pour la MiA. Selon vous, qu'est ce qui rend la MiA unique en son genre ?
K: Je vais être cash, ils ne le font pas pour l'argent. De l'argent, il en faut. S'ils ne sont pas en perte, ils sont en bénéfice. Et des bénéfices c'est toujours bon a prendre, mais ils n'organisent pas ça pour se mettre un max de thunes en poche. Il veulent permettre aux otakus de Belgique de rêver le temps d'un week-end et ils y arrivent très bien. En cela ils sont véritablement uniques par rapport à tout ce que l'on a pu voir en Belgique.

S: D'un point de vue des exposants, je crois qu'il est assez facile de souligner que les tarifs ne sont pas les mêmes. Ensuite, il faut aussi voir l'image de marque qui colle aux deux organisations. La JE c'est un événement monumental qui existe depuis quelques années maintenant, mais qui, je crois, a perdu de son intérêt en devenant trop commercial et en s'éloignant d'une image assez "proche de son public", ce qui se ressent même au niveau de l'offre sur le plan culturel. La MiA reste très à l'écoute de ses exposants et de son public, c'est une grande famille avec un public fidélisé qui ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des années et je crois que c'est en conservant cette optique là que Made in Asia restera, pour nous en tout cas, la convention à ne pas manquer durant l'année.


Pour terminer, une anecdote à nous raconter ? 
S: euuuh... Kokuho ?

K:  Oui ! D'après les gens de sécurail, les télés 32 pouces sont interdites dans les trains et sont susceptibles d'être confisquées ! Heureusement, ce ne fut finalement pas le cas !


Merci !
 
 
Interview réalisée par Shaeden et Sorrow.

commentaires

Belgotaku

De Belgotaku [1 Pts], le 26 Octobre 2011 à 13h45

Ha tiens, je n'avais pas vu le dernier commentaire.

Et bien écoute Kahio, nous sommes toujours ouvert à la discussion si il y a un soucis. Tu peux toujours contacter un admin par MP via le forum ou par message via FaceBook, mais je n'ai pas souvenir avoir vu une censure concernant un avis différent (je suis le premier a prôner le fait que sur un forum, on échange des avis, on ne l'impose pas), et je n'ai pas non plus souvenir de n'avoir jamais banni quelqu'un.

 

Si tu as donc quelques chose contre nous, n'hésite pas à venir nous en parler :) 

Kahio

De Kahio, le 27 Août 2011 à 01h53

Ce qui se cache derrière les administrateurs de BGO, ce sont des dictateurs. Ils ont la gachette facile sur la censure, tous ceux qui sont contre eux et ou qu'ils exposent un avis contraire sont automatiquement censuré ou banni de leur forum. La liberté n'exite pas chez eux.

Sheejhaumn

De Sheejhaumn [2046 Pts], le 19 Avril 2011 à 09h56

J'aime bcp l'honnêteté des réponses, la franchise. Vive la Belgique !!

mcseagull

De mcseagull [390 Pts], le 18 Avril 2011 à 23h51

Ha la tite communauté sur mon site préféré =)

Koiwai

De Koiwai [12693 Pts], le 18 Avril 2011 à 23h33

Très très intéressant, sans langue de bois.

Don don pachi

De Don don pachi, le 18 Avril 2011 à 16h56

C'est sur.

Et ça nous change des eternels "ça va bien" politiquement correct.

Belgotaku (Kokuho)

De Belgotaku (Kokuho), le 18 Avril 2011 à 16h10

Si on ne dit pas ce qu'on pense, on ne peut pas changer les choses non :)

Don don pachi

De Don don pachi, le 18 Avril 2011 à 15h17

Le franc parler belge, j'adore...

Jamais des organisateurs français n'auraient parlé de façon si peu consensuel dans une interview.

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