Critique de la série manga
Publiée le Mardi, 25 Août 2015
Girlfriend, une petite série composée de cinq tomes, est le fruit de la collaboration entre le scénariste Masaya Hokazono et le dessinateur Betten Court. Quelle belle alliance! Ainsi, ils nous offrent un travail bien soigné. Les dessins sont vraiment magnifiques; d'ailleurs, les couvertures mettent très bien en avant ce talent. Très alléchantes bien souvent, elles nous laissent facilement deviner l'ambiance de la série. Au début de chaque tome, les premières pages, toutes en couleurs, nous laissent admirer pleinement les héroïnes qui vont rythmer notre lecture. Ces images sont sur un format assez grand (il vous suffit juste de déplier la page afin de les voir dans leur intégralité). Le scénario, toujours plein de surprises, décroit un peu en qualité au fil des tomes. Cet aspect est très dommage, car Girlfriend avait beaucoup de potentiel. Tout d'abord amusante, surprenante, drôle et intéressante, au fur et à mesure de la lecture voilà que l'aspect ludique perd de sa valeur. La lecture de Girlfriend ne procure plus autant de plaisir. Il est presque facile de deviner ce qui se passera à la page suivante, et ce à quoi pensent les personnages. Cette perte est assez fâcheuse, et elle découragera alors peut-être quelques lecteurs. Néanmoins, on peut se dire que cinq tomes, c'est très peu, et on se demande toujours ce que les auteurs nous réservent jusque la fin.
Girlfriend est constituée de bribes de vies de plusieurs couples. On assiste à un combat sans merci entre la raison et les envies. Bien sûr, ce sont souvent les envies et la passion qui gagnent haut la main cette lutte sans merci. Se sentir attirer par quelqu'un qui nous est opposé en tout, par un ou une inconnue rencontrée dans la rue, aimer lorsque sa petite amie se déguise, apprécier qu'un regard extérieur espionne nos moindres faits et gestes, des amours interdits... Voilà Girlfriend.
Les filles ont parfois un rôle tout puissant, ce sont celles qui décident, malgré elles quelquefois, du sort de leur partenaire. On observe des garçons totalement sous le charme, ou plus encore, sous l'emprise de ces bouts de femmes qui ne demandent qu'à faire taire leurs envies, ou parfois, à dominer encore plus. Certaines sont alors ravageuses, d'autres plus réservées se montrent tout aussi attirantes, car très mignonnes et attendrissantes. Les sentiments amoureux sont parfois là, très perceptibles, et à d'autres moments, voilà que seule l'excitation, le désir de se satisfaire soi-même et de combler l'autre prend place. L'être humain sert ses envies irrépressibles, il veut à tout prix étancher sa soif, son appétit de sensations est sans cesse grandissant lorsqu'il n'est pas assouvi.
Girlfriend nous montre des couples, des garçons et des filles, attirés l'un envers l'autre. Ce sentiment, qui n'est jamais contrôlé les guides, et c'est alors qu'ils suivent cette route, aveuglés par l'autre, en se débattant parfois, et sans retenue d'autres fois. Cette route vers un équilibre, ce chemin emprunté par toutes et tous est semé d'embûches, des obstacles placés ci et là par la société, celle qui dit “stop” aux pulsions animales de l'homme, “stop” aux envies les plus osées et extravagantes, “stop” au désir charnel injustifié.
On pourra souligner l'ambiance bon-enfant prodiguée par les auteurs. Ils interviennent à plusieurs reprises, et laissent la paroles aux girlfriends. Elles profitent alors d'un morceau de page pour s'exprimer, nous faire part de ce qu'elles aiment, et se présenter en détail. Malgré la baisse d'intérêt qu'on pourrait ressentir au cours de la lecture, Girfriend est tout de même une série qui garde du charme, et qui sort un peu du lot. Parfois mignonne, parfois osée, elle nous montre des facettes tabou des hommes, des côtés passés sous silences des femmes, les désirs les plus profonds de chacun. Les représentants des deux genres en ont tous pour leur grade, et personne ne s'échappe sans se mouiller au moins un peu.
