Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 26 Avril 2024
Après sa victoire sur Katô pour venger Shin et Shôgo, Yû s'est laissé aspirer par la spirale des ténèbres: le jeune garçon est devenu plus violent que jamais, et a commencé à s'en prendre à tous les voyous croisés sur son chemin. Inquiets pour lui, Shin et Mai ont alors entrepris de demande de l'aide à Masaki, mais pour quel résultat ? Quand Yû se retrouve face à celui qu'il voit comme un exemple, il poursuit sa quête de violence engageant le duel. mais par rapport aux autres gars qu'il a mis à terre, Masaki est d'un tout autre niveau...
Le moins que l'on puisse dire est que Kouji Mori a su faire monter de fortes attentes dans le tome précédent, pour faire de ce duel entre Yû et Masaki un moment important dans l'oeuvre, puisqu'il confronte notre héros à celui qu'il a pris en exemple, ce qui dit tout de sa perdition actuelle. Pour le remettre sur de bons rails, Masaki n'a pas d'autre choix que de faire parler les coups, lui aussi, pour un résultat qui reste très prenant dans la première partie de ce 6e volume: non seulement l'auteur fait bien ressortir la puissance des deux combattants, mais en plus il cristallise assez bien le lien à-part qui existe entre ceux-ci.
Après ça, le principal intérêt est, alors, de voir les conséquences de ce duel sur Yû, et elles sont assez nombreuses. D'un côté, notre héros entrevoir chez Masaki un passé douloureux qu'il n'aurait jamais imaginé: celui qu'il a pris en exemple aurait-il lui-même été, par le passé, faible au point d'avoir tenté de se suicider ? D'un autre côté, il y a la question des gens s'inquiétant pour Yû: à l'heure où il s'égare, des figures comme Shin et Mai pourraient bien lui rappeler d'accorder une importance suffisante aux gens qui sont là pour lui, quitte à même revenir au lycée. Et enfin, derrière tout ceci, il y a surtout l'image d'un Yû qui reste dans le doute, continuant à traîner à Shimokita en ne sachant plus trop pourquoi, ne pouvant s'extirper du monde de la nuit puisqu'il y aura désormais toujours des racailles pour le prendre à parti, n'arrivant plus à gagner le moindre combat comme si ses coups de poing étaient devenus plus faibles qu'avant... Alors, que recherche-t-il désormais ? La réponse pourrait peut-être se trouver auprès de Masaki, dans une fin de tome assez intrigante en vue de la suite.
Holyland reste sur une bonne dynamique. On sent que Kouji Mori réfléchit beaucoup sur le sens du parcours de Yû dans cet univers des combats de rue, pour un propos existentiel restant d'autant plus captivant que l'auteur y accorde aussi toujours une grande importance à l'aspect technique des différents arts du combat qu'il aborde: la boxe, le judo, leur application dans le combat de rue...