Ecole bleue (l') Vol.1 - Actualité manga

Ecole bleue (l') Vol.1 : Critiques

Gunjou Gakusha

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Février 2016

Ayant débuté sa carrière dans les années 2000, Aki Irie est une artiste qui s'est rapidement taillée une réputation solide dans le registre de l'illustration, mais il ne s'agit pas là de la seule corde à son arc : elle est également mangaka, carrière professionnelle qu'elle a commencée en 2004 dans le magazine Comic Beam avec l'histoire courte Albertina, qui ferme ce premier tome d'Ecole Bleue.

Ecole bleue, c'est donc une série en 4 tomes proposant tout simplement des histoires courtes, allant, pour ce premier tome, de 20 pages à près de 80, sans qu'il ne s'en dégage un fil conducteur précis. En effet, la mangaka est plutôt une touche-à-tout qui délivre ici des récits très diversifiés : un jeune garçon intrigué par un camarade de classe à queue de renard, une bande de gamins se demandant si leur enseignante porte ou non un soutien-gorge aujourd'hui, les conséquences d'un aphrodisiaque sur un chercheur et sa collaboratrice habituellement très froide et peu féminine, une simple promenade en forêt, le rapprochement difficile entre l'égérie d'un café et un prof négligé...
Les récits peuvent très bien se passer en vile ou en pleine nature, se dérouler dans le présent, dans le passé ou à une époque indéterminée, en Orient ou en Occident. L'un va s'axer sur un humour légèrement coquin, tandis que l'autre va proposer un simple moment de tranche de vie réaliste, teinté de fantastique, voire légèrement dramatique. Il y a de tout, ce qui fait qu'il n'est pas vraiment possible de ressentir la moindre lassitude, bien que le fond soit quasiment toujours très succinct, ne reposant que sur une ou deux idées. Certains récits sont ainsi totalement anecdotiques, tandis que d'autres touchent très facilement, l'intérêt étant que les préférences varieront à coup sûr selon les goûts.

Il y a néanmoins un point commun à tous les récits : la beauté des dessins d'Aki Irie, qui sont ici le réel intérêt. L'auteure propose un rendu qui a pour gros point fort de pouvoir véhiculer en seulement quelques cases des ambiances très différentes. Ainsi, par exemple pourra-t-on rester conquis par la beauté fine de Tina dans le dernier chapitre et par son ambiance tranquille et légèrement amusante de café d'époque, tandis que le récit le plus long, "Feu Blanc", pourra nous faire passer d'une ambiance dramatique à une atmosphère de réconfort légèrement érotique. Le coup de coeur de votre serviteur va au récit "Dans la forêt", chapitre muet mettant en scène une dame âgée ans une forêt en apparence paisible et fourmillant de détails, pour une ambiance qui apparaît littéralement hors du temps.
La qualité vient réellement des dessins très fouillés d'Irie et de son sens de la mise en scène et des angles de vue. L'auteure offre des décors fourmillant de détails, qui sont même parfois au premier plan et volent presque la vedette aux personnages, mais ces derniers ne sont pas en reste : leur physique assez fin leurs visages la plupart du temps bien travaillés font qu'un seul regard sur une case peut suffire pour cerner ce qu'ils ressentent. On peut parler d'une certaine maestria visuelle, qui n'est pas sans rappeler le trait de Kaoru Mori. Il est d'ailleurs intéressant de souligner qu'Ecole Bleue fut prépubliée dans le même magazine qu'Emma, le fameux Comic Beam.

Très inégal, voire très anecdotique, sur le fond, Ecole Bleue a de quoi mettre tout le monde d'accord sur la forme, et c'est sans doute ainsi qu'il faut prendre la lecture. Ici, tout est surtout question d'ambiances, celles instaurées par une patte capable de nous faire changer d'atmosphère du tout au tout en trois fois rien.

Dommage toutefois que la traduction signée Pascale Simon peine parfois à faire ressortir toute l'ambiance que sont censés apporter certains dialogues. Pour le reste, l'édition est dans les standards de l'éditeur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs