Born To Be On Air ! Vol.2 - Actualité manga
Born To Be On Air ! Vol.2 - Manga

Born To Be On Air ! Vol.2 : Critiques

Namiyo Kiite Kure

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Mars 2017

A la ramasse financièrement et sentimentalement, Minare a trouvé refuge chez Mizuho Namba, la gentille assistante à MRS, et pour subvenir à ses besoins elle continue son job au restaurant "Voyager" en tant que remplaçante temporaire du patron. Et tandis qu'elle doit essayer de repartir sur ces bases dans sa vie personnelle, ses débuts à la radio semblent sur le point de décoller ! Car Matô est bien décidé à tirer parti de son éloquence et à la former comme il le souhaite, loin de tout formatage. Ainsi, les vrais débuts de la jeune femme seront aussi particuliers que risqués : son 1er one woman show aura lieu à 3h du matin, sans générique, sans pub ni sponsors, et retransmis depuis 7 points de relais. Ce programme semi-fictif doit sortir des concepts formatés, rester flottant et s'adapter aux impulsions du moment, alors autant dire que le sens de la tchatche et de l'improvisation de Minare va devoir être au top, qu'elle le veuille ou non (parce qu'évidemment, Matô ruse pour la pousser à improviser). Le résultat sera là, et peut-être encore plus que ce qu'aurait pu imagine Minare...

Le moins que l'on puisse dire est que cette première émission est captivante à suivre, Minare étant passionnante à écouter et à regarder déblatérer son texte avec ses impros et ses nombreuses mimiques. D'autant que le tout, faisant écho à son ancien petit ami Mitsuo, réveille en elle des souvenirs qui la poussent à se lâcher toujours plus, et que ce passage radio aura des conséquences insoupçonnées en sauvant la vie d'un homme, et pas n'importe qui.

Le pouvoir de la radio peut être grand, surtout quand on a une fille comme Minare derrière le micro, et Samura nous le prouve bien dans les conséquences de ce passage au bout duquel notre héroïne voit ressurgir dans sa vie l'homme qu'elle a aimée et qui l'a trahie en partant avec ses 500 000 yens. Entre le réveil que quelques sentiments et la douleur de le voir revenir, ce n'est alors plus seulement la percée de la demoiselle à la radio qui nous est contée, ni même son quotidien plus ou moins mouvementé, mais ce sont aussi ses doutes en tant que femme qui sont testés, mis à mal. les retrouvailles avec Mitsuo ont tout d'un piège pour le coeur de Minare, derrière sa grande gueule on cerne alors encore plus que dans le tome 1 ses fragilités et ses tourments... mais elle n'en reste pas moins une femme de caractère, qui ne se laisse pas faire, et qui va le prouver avec toujours autant de puissance. Instinctive, naturelle, spontanée, n'ayant jamais sa langue dans la poche, cette héroïne est fichtrement séduisante. Et elle risque fort de continuer à bousculer son monde, que ce soit dans son entourage avec Nakahara, Makie et son père, ou à la radio avec la complicité de Mato pour une fin de volume qui prend une tournure surprenante.

Bien sûr, l'incursion dans les coulisses de la radio reste présente, on pourra notamment découvrir un peu le travail de bruiteur via les dénommés Kakô-ton et Kakô-en et leur dégaine particulière, mais cet aspect, après deux tomes, reste finalement un élément parmi d'autres, et l'équilibre est bien dosé.
On pourra s'amuser à retrouver les diverses petites références glissées par l'auteur. Par exemple à la Guerre des Mondes, roman qui a été lui-même adapté en feuilletons radiophoniques (dont une version d'Orson Welles qui défraya la chronique en 1938). Sans oublier celle à Makie de L'habitant de L'infini, qui fera plaisir aux fans de longue date de Hiroaki Samura.
Toujours aussi expressif et immersif, le trait de l'artiste reste un grand plaisir, avec quelques merveilles de noirceurs et d'angles de vue.

Il faut une nouvelle fois saluer le travail de traduction et d'adaptation d'Anaïs Koechlin et de Martin Berberian de B.L.A.C.K Studio. Forcément, une série sur la radio et sur une héroïne grande gueule, où les paroles ont donc une très grande importance, devait demander un travail d'orfèvre, et après deux tomes on l'a clairement. Le parler de Minare a vraiment quelque chose de très oral et de naturel, avec bon nombre de réparties et d'expressions parfaitement trouvées. On est totalement dedans.

Ce deuxième tome confirme donc. Entre plongée dans le monde de la radio, déboires sentimentaux et autre d'une héroïne de caractère, comédie pêchue et tranche de vie, on reste sur un excellent cocktail qui mérite largement qu'on s'y intéresse.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs