5 centimètres par seconde - DVD (Kaze) - Actualité anime
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5 centimètres par seconde - DVD (Kaze) : Critiques

Critique du dvd : 5 centimètres par seconde - DVD (Kaze)

Publiée le Lundi, 24 Janvier 2011

Ce film d’une heure propose trois courts-métrages se suivant mais ne se ressemblant pas, avec pour personnages principaux Tohno Takaki, qu’on suivra plus particulièrement, et Akari Shinohara. Le premier chapitre de l’histoire de leur vie racontera comment un amour de jeunesse peut être violemment brisé par l’espace et la distance que la vie amène parfois à mettre entre certaines personnes. Takaki, avant de déménager trop loin de la nouvelle ville de son amie, va se décider à aller la voir une dernière fois. Récit d’un voyage périlleux, seul un jour de neige. La suite reprendra Takaki à l’ère du lycée, où il vit une existence tranquille avant de partir à Tokyo étudier en université. Le destin place sur ses pas une jeune fille dynamique et très intéressée, mais la pauvre Kanae sent bien que le regard de celui qu’elle aime est attiré bien ailleurs, dans un monde qu’elle n’appréhende même pas. Enfin, le dernier et plus court chapitre nous fait faire un dernier bond dans le temps, alors que Takaki a bien grandit et qu’il est à présent un homme, même s’il n’a jamais totalement oublié un amour de jeunesse qu’il semble impossible de retrouver. Voilà, c’est le seul scénario de ce film, de tendres sentiments unissant deux enfants grandissant loin l’un de l’autre. C’est l’histoire de l’amour, du temps, des souvenirs, surtout. Et de tout un symbole, puisque 5 cm par seconde c’est le temps que met un pétale de cerisier pour s’écraser à terre. Ou un flocon de neige, au choix. Après tout, les deux se ressemblent tellement ... C’est avant tout un film sur les changements de la vie, sur le temps qui passe et qu’on ne peut rattraper, pas plus que la chute ne peut s’arrêter pour un pétale de fleur. La lenteur de la vie passée séparés mais également le lointain souvenir d’une relation chérie à jamais.

Les émotions passent particulièrement bien, et ce dans chaque histoire mais surtout la première. Rien que les voyageurs de trains comprendront aisément la détresse de Takaki d’être en retard sans moyen de prévenir celle qui l’attend peut être encore. Les heures passent, longues, sans qu’il ne puisse rien faire pour avancer le temps ou faire aller le train plus rapidement. Il n’y a qu’à attendre, et c’est sans doute l’un des sentiments humains les plus insupportables. Dans la deuxième partie, on appréciera plus particulièrement le point de vue extérieur que l’histoire se donne, grâce à l’introduction d’une Kanae bienvenue. C’est par elle que l’on apprendra à connaitre et comprendre une facette supplémentaire du personnage de Takaki, c’est par son intermédiaire seulement que le spectateur peut se faire une idée plus précise de la maturité et du détachement du jeune homme, qui regarde bien au-delà des préoccupations de sa camarade de classe. Une partie extrêmement intéressante, par la tristesse qu’elle amène et, en même temps, le message plein d’espoir qu’elle sait procurer. De par son courage et sa force de caractère, Kanae expose également ses faiblesses, son désir de fuite et la grande clarté de jugement qu’elle pose sur Takaki.

Sur la troisième partie, c’est un peu triste de voir que la fatalité reprend le dessus, que puisqu’ils se sont éloignés alors c’est fini, malgré les nombreux moyens que nous, on peut envisager pour les faire se retrouver. De ne le faire que par hasard alors qu’il est évident que l’un et l’autre ont désiré le faire plus d’une fois, c’est une facilité un peu surprenante, d’autant plus que cela ne fait que raviver souvenirs et mélancolie. Que personne ne combat. Le destin s’est enfin décidé à les réunir, et pourtant l’on est bien triste pour ces deux personnes qui pensent tant l’un à l’autre, sans avoir fait le nécessaire, d’avoir vécu dans le passé avec complaisance dans leurs souvenirs. C’est probablement inévitable mais un poil fataliste. Il suffirait peut-être d’un rien pour renverser toute cette histoire ... peut-être. Message d’espoir mais aussi d’une résignation quant à la séparation, à la loi du temps et à la soumission humaine qui ne peut lutter contre l’évidence d’un adieu, 5 cm par second est un chef d’œuvre graphique soutenu par une émotion constante et pertinente.

Visuellement, c’est un véritable enchantement. A plusieurs reprises, on a vraiment l’impression de suivre une caméra tant les mouvements sont fluides et les plans mobiles. Toutefois, on se résonne lorsque l’on prend conscience qu’il est absolument impossible que le monde soit aussi beau. L’animation, les décors, les détails sont alors d’une magnificence évidente, et le monde peint dans un simple film touche à lui seul les cœurs des spectateurs, comme une toile particulièrement soignée nous émouvrait de la même façon. C’est alors plus affaire de douce contemplation que de mélancolie, les paysages aidant fortement, dans leur luminosité et leur force, à ne pas tomber dans les travers du film que seraient la tristesse et la mélancolie profonde. Toutefois, on pourra noter quelques défauts graphiques comme la fusée qui monte dans la deuxième partie, scindant l’image en deux de façon un peu brutale et peu agréable, l’exagération étant trop portée sur ce passage-là. Le seul regret se porte alors sur les personnages, un peu simplistes dans leur élaboration, avec des traits peu soignés par endroits. Les décors sont bien plus pertinents que les personnages et ce sont eux qui donnent la profondeur au film, ne l'oublions pas !

La musique et les effets sonores accompagnent merveilleusement bien les sentiments imposés au spectateur, en douceur toutefois et comme une plate évidence. Le son est également d’excellente qualité, avec une netteté appréciée des bruitages tels que le vent, les ailes d’oiseaux, la tombée de la pluie ou un simple carillon d’horloge. Au niveau du doublage, les voix françaises ont quelque chose de bien plus dynamique, alors que les originales suivent peut-être un peu trop le ton de la narration : une qualité, mais à double tranchant puisque leur timbre parait trop plein de tristesse et que l’on ne ressent plus alors avec autant de force le simple message des images.

En une phrase comme en cent, le temps évolue, les amours demeurent-ils ?

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs