Totally Captivated - Actualité manga
Totally Captivated - Manga

Totally Captivated : Critiques

Totally Captivated

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 03 Septembre 2012

Ewon est un étudiant coréen, homosexuel et très volage. Il sort avec Jiho, mais rapidement, malgré son amour pour lui, il le trompe avec un garçon de passage. Seulement, Jiho n’accepte plus ce genre de comportement, malgré l’insistante d’Ewon à se faire pardonner et à lui jurer son amour. Et la seule chose que le jeune homme récoltera en harcelant Jiho pour qu’il revienne, c’est devenir l’esclave du nouveau copain de Jiho : Mookyul. Voilà comment Ewon se retrouve à devoir faire le ménage dans le QG d’un groupe de la mafia coréenne car, bien évidemment, son nouveau patron a séduit son ex. Emporté dans un monde pas vraiment fait pour lui, menacé dès que son regard se pose sur un autre homme, Ewon vit un vrai cauchemar. Surtout que son boss est particulièrement beau pour un homme … De la serpillère, le jeune homme essaie bien de monter en grade pour aller faire le créancier et réclamer de l’argent impayé, mais c’est avec quelques difficultés qu’il arrivera à satisfaire son patron d’un travail qui a mis un peu trop de temps. On a beau avoir Ewon en héros, c’est surtout le quotidien et les habitudes de Mookyul que l’on découvre au fil des pages, notamment son attirance pour d’autres hommes que Jiho, la grandeur d’âme d’Ewon se réveillant à ce moment là, comme par enchantement …

Les personnages ont une classe folle, sont caractériels et charismatiques et ont surtout des statuts qui sortent de l’ordinaire (le héros en balayeur …). Le récit est dynamique, avance bien entre les sentiments, quelques scènes sensuelles et beaucoup de rires, avec une pointe de sérieux. La décontraction teintée d’humour qui règne sur ce monde mafieux a quelque chose, en soi, de comique. Mais Ewon en rajoute régulièrement, parfois avec l’aide de son boss, en donnant aux lectrices et lecteurs une bonne dose de rire : maladresses, quiproquos et stupéfaction, tout est bon à prendre pour nous amuser. Ceci dit, il ne faut pas oublier l’importance de certains points, plus sérieux : le passé entraperçu de Mookyul, les regrets larmoyants d’Ewon et la jalousie de Jiho. Le triangle amoureux avance donc bien, en remplissant son rôle d’exploiter correctement les sentiments des différents protagonistes : Mookyul se montre jaloux, possessif et fier, Jiho assume ses sentiments et accepte de se retrouver de nouveau seul tandis qu’Ewon rumine le tout et s’enferme dans un carcan de culpabilité. Ceci dit, ce dernier reste irrésistiblement attiré par son patron, le voyant comme une friandise qui l’aurait frustré dans son enfance, et qu’il admirait pourtant avec convoitise. Il refuse toutefois, et ce en dépit des souvenirs de son enfance qui remontent enfin à la surface, de faire face à ses sentiments et d’accepter de se mettre en danger auprès de Mookyul, qui peut se lasser de lui à n’importe quel moment.

C’est alors une course aux émotions mais aussi au sexe qui commence, puisque l’impatient Mookyul se voit toujours refuser l’accès au corps d’Ewon, qui marchande tant bien que mal pour ne pas céder, d’autant plus qu’il n’est pour ainsi dire pas habité à endosser le rôle du passif … Cependant, la concrétisation de ce délicieux moment n’en est que plus belle, toute en finesse et en suggestion. Bref, une fable romantique bien épicée, avec beaucoup de caractère et de dynamisme. Mais avant tout, un très beau yaoi qui s’instaure ici, dans cette licence tant attendue par les fans. Dommage que, sur la fin, l’auteur se perde un peu dans un schéma décevant et presque redondant qui affaiblit un peu l’impact de la lecture, pourtant excellente le reste du temps. Les débordements physiques ne sont pas excessifs, on s’amuse bien, les personnages ont de l’intérêt ... Tout pour plaire ! Mais un des plus grands bons points pour ce titre, c’est le dessin. A la différence de certains traits coréens uniques et marginaux, Yoo Hajin rentre dans les codes de l’esthétique tout en mettant sa touche personnelle par les SD, les regards très expressifs et le look assez particulier de certains personnages. Les corps sont longilignes, un peu cassants mais plutôt agréables à regarder, sans que les proportions soient démesurées (un trait d’humour illustre d’ailleurs bien ce détail), les personnages se différencient assez facilement … Mais surtout, le tout est très beau, tout simplement. Les jeunes hommes mettent facilement l’eau à la bouche, les décors sont là, le cadrage est dynamique et le tout permet de bien faire passer toutes les idées de l’auteur. L’édition de Samji manque peut être d’un peu de niaque dans la traduction (parfois un peu trop douce) et ne met pas en valeur les onomatopées, seulement traduites. Pourtant, comme d’habitude, le format est agréable, la couverture très réussie et le tout ne souffre d’aucune faute flagrante. Bref, une bonne initiative de l’éditeur qui, après avoir perdu l’excellent Summit avait tout intérêt à porter son regard sur cette série, reconnue et très appréciée.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

17.00,15.00,17.00,15.00,17.00,15.00

Les critiques des volumes de la série