Totally Captivated - 1re édition Vol.5 : Critiques

Avant dernier volume de la série, c’est là que l’auteur décide de compliquer légèrement les choses dans la relation entre nos deux héros. En effet, après s’être sortis d’une mauvaise passe Ewon et son patron recommencent une relation symbiotique, possessive et sans limite qui, peu à peu, détruit le jeune homme. Mais le réel coup de théâtre sera, pour l’innocent et confiant adolescent qu’il est encore presque, la relation malsaine qu’entretient Mookyul avec son propre patron, le big boss de l’organisation très attaché à son petit poulain favori. Ewon s’en doutait certes un peu, mais il ne pouvait deviner l’ampleur que cela prenait et l’importance pour Mookyul de cette figure paternelle, même complètement faussée par un désir de possession et d’entretien peu approprié entre un père et son fils. Il ne pouvait non plus appréhender la jalousie qui allait le prendre à bras le corps, dans une réaction tout à fait logique et pertinente. Il est d’ailleurs rare de voir, dans un yaoi, un couple aussi réaliste dans leurs accrochages, leurs différents et les disputent qui les séparent. Ewon n’attend que peu de chose, dont la fidélité, et ne pas l’avoir lui parait alors inconcevable.

Le jeune homme réagit alors de façon adaptée à la gravité de la situation, tente d’ouvrir les yeux de celui que, malgré tout, il aime encore. Il est de plus assez touchant de voir Mookyul partagé, déchiré entre deux amours différents qu’il peine à assumer dans le même temps. Va-t-il continuer à montrer son allégeance et sa reconnaissance à un patron abusif ou se laissera-t-il porter par l’innocence, la spontanéité et l’attitude sincère et sans artifice d’Ewon ? C’est un choix compliqué, que l’on suit avec plaisir dans une narration remplie de sentiments justes et appropriés, dans un très bon tome qui revient sur la qualité principale de ce manga, au-delà de son univers particulier et addictif : la dualité du sentiment amoureux, les obstacles à surmonter pour des caractères qui, au naturel, se repoussent. On retiendra essentiellement la perdition d’Ewon, le jeu auquel il s’abandonne sans plus de honte ni de pitié pour lui-même, prêt à tout pour oublier, tourner la page. Même à se perdre au passage et à refuser de voir la réalité de son comportement en face. Régression très parlante, c’est l’un des meilleurs moments du manga.