Seven days - Actualité manga

Seven days : Critiques

Seven days

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 26 Février 2016

Seven Days est une petite série de deux tomes, coupant la semaine de sept jours en quatre puis trois jours, afin de créer une idée atypique de chapitre mais surtout de rentrer en accord avec son scénario. Le récit se base ainsi sur la semaine et ses sept jours, pour faire évoluer deux personnes qui vont se heurter un peu par hasard. Shino Yuzuru est un célibataire nonchalant, qui ne sort avec personne mais se fiche un peu de tout, éprouvant la qualité des filles sur des critères très pragmatiques de leur apparence, comme s’il ne voyait que la plastique qui se reflétait aux yeux de tous. De son côté, Seryo Toji est un jeune home ténébreux avec beaucoup de succès qui adopte sans le vouloir une étiquette de tombeur. Chaque lundi, Seryo accepte en effet de sortir avec la première personne qui le lui demandera. Contrairement à ce que l’on pense, ce lycéen n’est pourtant pas quelqu’un de frivole qui se moque de tous et en profite pour savourer les corps amoureux de ses partenaires. Non, Seryo ne fait que chercher l’amour, tente de réveiller des sentiments qu’il a oublié depuis longtemps en quelques jours, multipliant les expériences pour essayer d’approcher d’un peu plus près le bonheur pour oublier les mauvais souvenirs. Mais lorsque Shino rencontre Seryo, que va-t-il se passer si l’un demande à l’autre de sortir avec lui sans y penser ?

En deux tomes, l’auteur nous donne l’opportunité de découvrir un univers absolument magique dans la douceur et la finesse des émotions abordées. Les personnages évoluent presque tous seuls tant la narration est légère, volent de pages en pages en nous entrainant dans un sympathique ballet de tendresse, de doutes, de mauvais souvenirs et d’espoir. A la fois matures et d’une grande naïveté, les protagonistes se débattent comme ils le peuvent au milieu de ce monde qui, pour une fois, n’encense pas l’homosexualité masculine, ce qui est bien plaisant. Toutefois cela relève aussi un défaut : les sentiments des deux jeunes gens sont un peu précipités au vu de leur situation à priori hétéro. Décalage un peu étrange qui donne pourtant ce charme si particulier à la lecture. Parce qu’ils ne se posent pas de question sur la possibilité de sortir ensemble, parce qu’il n’y a là rien d’étrange ou de contre nature. Parce que pour essayer, pourquoi pas ? Sauf que Shino et Seryo ne font pas qu’essayer, justement. Là est bien le problème ! Shino croit que son compagnon ne fait que le manipuler pour passer du bon temps et qu’il n’y a pas une once de sérieux dans cette histoire. Yuzuru est persuadé que pour Seryo, cette histoire de semaine est une règle imposée et inviolable, et qu’il n’est gentil avec lui que pour ces sept malheureux jours. Pour compenser la frustration qui ne manquera pas d’arriver et endiguer la tristesse qui le submergera, le jeune homme devient jaloux, possessif, ne sachant plus comment exprimer le besoin d’être exclusif et rassuré. Il se perd dans des démonstrations en décalage avec ses véritables ressentis, ce qui le rend à la fois touchant et énervant, dans la mesure où l’on brûle d’aider ces deux jeunes gens à se rapprocher enfin.

De l’autre côté, Seryo n’a pas confiance en lui, croit que la désinvolture de Yuzuru est réelle et non pas feinte, et il se persuade qu’il ne peut lui demander qu’une seule semaine, et que ses sentiments enfin germés demeureront à sens unique. Il est passionnant de voir combien ce personnage évolue entre l’assurance, l’aplomb et la timidité, l’incertitude. Seryo en souffre, lui si maladroit dans sa quête désespérée, se verrait comblé vis-à-vis de la seule personne qui ne le prend pas au sérieux et ne tente pas de le séduire. Un véritable jeu du prédateur et de la proie, mais sans rôles aussi définis, c’est ça qu’on aime. Doux, mélancolique et dégageant une grande réflexion sur l’amour, l’acceptation de l’autre et le doute, Seven Days est sans aucun doute l’une des plus jolies surprises de ces derniers mois en matière de Boy’s Love, d’autant qu’aucune scène osée et sensuelle n’est là pour combler un vide dans le scénario ou quelconque envie basique des lectrices de ce genre. Les graphismes reflètent la même délicatesse que la narration, dans le sens où ils sont à la fois très attendus (finesse et bishonens garantis) et surprenants, dans un style propre à l’auteur sur des cheveux ou des visages plus personnels et esthétique, notamment de profil. Dommage que les fonds et les trames ne suivent pas toujours, mettant d’un côté les personnages en avant mais les laissant de l’autre perdus dans leurs pages sans les porter à leur apogée. De même sur l’édition, on regrette la non adaptation des onomatopées qui devient une habitude, et quelques soucis d’encrage à différents niveaux, rendant la page « baveuse ». Toujours est-il que les couvertures font bien leur travail et donne envie d’acheter, surtout qu’on aurait tord de s’en priver ! Seven Days est une véritable bouffée d’air frais dans des lectures un peu trop dures, aux sentiments parfois bafoués ou rapidement expédiés.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,18.00

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