Nibun no ichi - Actualité manga

Nibun no ichi : Critiques

1/2 Nibun no ichi

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 17 Décembre 2012

L’histoire prend racine à Colored Park, un campus étudiant comprenant toutes les infrastructures nécessaires aux études, dont un pensionnat. Au sein de cette cité universitaire, on peut trouver toutes sortes d’élèves vivant une petite vie tranquille, profitant souvent d’avantage des loisirs du campus que des cours. C’est dans la catégorie « glandeurs » que l’on apprend à connaître toute une petite troupe insolite : Shiu, d’abord. Très intelligent, il ne daigne pas aller en cours et préfère ne rien faire, quelque part dans son coin. Viennent ensuite Jiggy et Maggy, deux jumeaux ne pouvant vivre ensemble : deux âmes, un seul corps. Lorsque l’un ouvre les yeux, l’autre tombe dans un profond sommeil. Et, bien qu’ils soient en permanence reliés par leurs cinq sens, ce mode de vie limite les relations frère - sœur. Leur souhait ? Pouvoir exister en même temps. Enfin, on rencontre Neil, Rei et Juliette, le robot - canard de Shiu. Sur tous ces personnages, aucun ne peut être considéré comme normal, et KIKI annonce rapidement la couleur : ce sera un manga humoristique. Leurs différents pouvoirs ne sont en effet pas véritablement source d’interrogations profondes et de mystère insoupçonnable : en trois tomes, on a vite le temps de tout comprendre sans trop se poser de questions. Ce don vient en effet de leur point commun, et on se doute bien que le campus doit être truffé d’individus aussi bizarres que nos compères.

Ce surnaturel ne fait alors que servir l’humour du manga, par de nombreuses situations comiques liées aux aptitudes des personnages. Par exemple, Jiggy et Maggy sont souvent sollicités pour leur don afin de faire rire le lecteur. Les autres buts de l’auteur, à savoir l’importance d’être ensemble et l’impact que le mot « grandir » peut avoir, sont bien plus distillés dans la narration, tant et si bien qu’il faut s’y prendre à plusieurs fois pour les cerner. Ce qui fait tout le talent de la mangaka, c’est donc bel et bien de savoir s’amuser de l’étrange. En soi, l’histoire de nibun no ichi n’est ni compliqué ni prenante. Elle est juste extrêmement légère et sans conséquence, un simple moment d’évasion et d’imaginaire. Cela permet de s’intéresser au quotidien de ces phénomènes de foire, sans s’attarder véritablement sur le pourquoi du comment de leur existence. Seul le troisième et dernier opus de la série s’attarde sur cette question, ce qui rend la lecture moins magique et bien moins sympathique. On perd quelque chose en revenant à des explications terre à terre, qui sont en plus tirées par les cheveux. L’invraisemblable ne dérange pas mais le caractère faussement sérieux de cette conclusion gâche quelque peu tout le travail de la mangaka fait en amont. Alors que tout le monde, personnages comme lecteurs, se fichait d’avoir une explication concrète, voilà que KIKI nous en sort une de derrière les fagots, tombant du ciel comme un cheveu sur la soupe. On préférait quand le surnaturel paraissait trivial tandis que le quotidien prenait des airs mystérieux et insondables. Une inversion totale de la perception des choses, voilà ce qu’on aime par-dessus tout dans la série.

Visuellement parlant, on retrouve le style de Love me tender avec un tout petit moins de sérieux dans l’ensemble de l’ambiance. Le dessin reste très sobre, rien n’est superflu et les fonds sont peu chargés afin de faire ressortir les personnages de manière plus marquée. De plus, cela permet de faire passer d’avantage d’humour car la mise en valeur des expressions des protagonistes est en elle-même un des moteurs du titre. Les graphismes de KIKI sont toujours minimalistes, sans être simplets ni expédiés trop rapidement : les différents personnages sont facilement identifiables, et un certain charisme insoupçonné se dégage de chacun d’eux. Enfin, la dynamique du manga est assez calme et épurée, au diapason de la narration très simple qui suit le quotidien des jeunes gens. Sobriété, simplicité, pertinence. Voilà comment l’on pourrait résumer le travail de la mangaka. Enfin, Taïfu Comics nous offre une traduction satisfaisante, qui prend même en compte les onomatopées. Par contre, les nuances ne ressortent pas toujours suffisamment sur le papier trop fin, et le changement de texture pour la couverture du tome 3 de la série est vraiment désagréable. Les deux premières étaient beaucoup mieux ! Un manga intéressant, qui ne se prend pas au sérieux et qui plaira facilement à un large public. Moins poussé que son confrère Love me tender, Nibun no ichi reste une valeur sûre, malgré ses quelques défauts.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

18.00,18.00,16.00

Les critiques des volumes de la série