Blood parade : Critiques

Ki-oon nous a habitué à nous proposer des séries à la croisée des genres, pas réellement shonen sans vraiment être des shojos, ni des seinens, des titres qui sont un peu tout ça à la fois qu'on puisse difficilement classer dans des cases, à croire que l'éditeur en a fait sa spécialité, et bien souvent ça marche, à l'instar de Undertaker Riddle, Pandora Hearts, Bloody Cross ou d'autres encore.

Il apparaît alors normal que ce soit cet éditeur qui nous propose Blood Parade, un shonen gothique tirant vers le shojo comme les titres prés cités du catalogue. Le titre ne compte que deux volumes, ce qui ne vous ruinera pas, mais qui constitue malheureusement son plus gros défaut...

Gilles Mayford a survécu à une attaque de vampires lorsqu'il était enfant, mais a assisté au massacre de sa famille par la reine de ces créatures, leur mère à tous, la créatrice de la race. Depuis ce jour il s'est juré de se venger. Huit ans plus tard, il est sur le point de devenir un apôtre d'une agence internationale qui traque les vampires, les apôtres étant l'élite de cette organisation, et les seuls capables d'éliminer les vampires.

Pour cela il doit réussir une dernière épreuve : tuer lui-même un buveur de sang. Il sera alors accompagné d'une jeune fille, son « escudo », un partenaire chargé de le protéger durant ses missions. Il n'est pas au bout de ses surprises.

La série nous offre un univers qui a le vent en poupe depuis quelques années : celui des vampires !

Mais ce qui caractérise le titre c'est justement cet univers gothique vampirique renvoyant plus aux vampires d'Anne Rice qu'aux ridicules créatures de Twilight ou encore de Underworld.

Ici nous sommes dans un monde sombre, romantique et gothique où mélancolie et superbe se mêlent.

Le titre donne le ton très rapidement, et avec seulement deux tomes pour aller au bout du récit, c'est bien la moindre des choses. Tout va donc très vite, presque trop vite, mais on se laisse volontiers séduire par les personnages, l'intrigue et surtout cette ambiance si caractéristique.

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire dans les premières pages, les personnages ne sont pas manichéens, nous n'avons pas d'un coté les gentils humains et de l'autre les méchants vampires, et cela l'auteur veut nous le faire comprendre rapidement afin de développer son histoire et rendre ses personnages plus complexes et donc par extension plus intéressants. Rapidement on va alors se poser des questions sur cette extermination de vampires...sont-ils tous mauvais ? N'y a-t-il pas d'autres solutions ? Et que cache la disparition des membres de la famille de Gilles ? Autant de questions que l'auteur nous pose pour mieux susciter notre curiosité avant de brouiller les pistes.

Et rapidement les choses s'accélèrent encore avec l'introduction de nouveaux personnages, des révélations fracassantes, l'intrigue se développe encore...pour nous laisser sur notre faim ! Mais comment pouvait-il en être autrement avec un titre qui ne s'étend pas sur plus de deux tomes ?

Il apparaît clair au vu du développement de l'histoire que l'auteur n'avait pas prévu de s’arrêter si rapidement, sinon pourquoi introduire autant de nouveaux personnages a seulement quelque chapitres de la conclusion : il nous présente tous les membres (ou presque) des apôtres, le sommet de la hiérarchie des chasseurs de vampires et laisse supposer des intrigues liées à ces derniers, pour que quelques pages plus tard la série se termine de manière abrupte sur une pseudo fin à peine ouverte.

Elles ont été citées au préalable, mais Blood Parade rappelle au niveau de l'ambiance bon nombre de séries du catalogue de l'éditeur, en particulier Undertaker Riddle, pour son ambiance sombre et gothique, mêlant horreur et mélancolie...ce qui est le propre des récits de vampires. D'ailleurs on pense également à la « Chroniques des vampires » d'Anne Rice, déjà cité plus haut, tant les points communs sont nombreux : la reine ayant donné naissance à la race, le beau vampire suivi par un clan entier, la jeune fille vampirisée rappelant le personnage de Claudia, et enfin...Paris ! Quelle autre ville se prête mieux à ce genre de récit si on veut donner une ambiance à la fois grandiose et gothique, avec un brin de poésie, une ville tentaculaire où un clan entier de vampires peut se cacher, où les monstres croisent les artistes ? Aucune !

Graphiquement, si le trait est joli, il ne brille pas par son originalité, il est classique, on a l'impression d'avoir ça vue des dizaines de fois, en particulier dans les titres précités. C'est joli, c'est surtout bien mis en scène, le découpage est bien construit, clair et dynamique. C'est déjà pas mal.

On est donc séduit par l'ambiance, et l'histoire se veut suffisamment prenante et intéressante pour donner envie d'aller plus loin (pour peu qu'on aime les vampires). Cela va vite, mais pas trop vite pour qu'on ressente un côté brouillon, les surprises sont nombreuses, même si pas forcément originales…mais tout se termine sans réelle conclusion, sur une fin précipitée visiblement non voulue par l'auteur, et certainement pas par les lecteurs.

Le titre avait clairement un énorme potentiel et il en ressort un terrible gâchis…

Pour le coup je ne sais si je dois conseiller la lecture de ce titre ou pas. D'un côté il serait dommage de passer à côté d'une telle ambiance et d'un univers aussi intéressant, mais d'un autre côté cela implique d'être forcément déçu par cette conclusion, de subir une terrible frustration fort désagréable !

A vous de voir si cela vaut la peine de s'infliger une telle frustration.