Abara - Actualité manga

Abara : Critiques

Abara

Critique de la série manga

Publiée le Mercredi, 23 Juin 2010

Dans une cité futuriste, les Shiro Gauna, des créatures mutantes métamorphes, exterminent toute forme de vie humaine. Les Shiro Gauna sont en réalité des humains contaminés, dont la colonne vertébrale s'est changé en une armure composée d’ossements indestructibles Cette armure se déploie dans toutes les directions, attaquant et tranchant toute forme de vie à proximité. L'inspecteur Sakijima et Mademoiselle Tadohomi tentent de comprendre les origines de ce chaos.

Auteur de Blame, Tsutomu Nihei reprend ses genres de prédilection pour cette courte série de 2 tomes qu'est Abara. Malheureusement, l'on peut observer qu'Abara présente les mêmes défauts que Blame, sans pouvoir développer et exploiter les mêmes qualités.

Graphiquement, la qualité est bel et bien présente, avec un style très personnel et une représentation ultra-réaliste des visages (marqués, fatigués, presque maladifs).
Les décors industriels sont hostiles, insalubres, l'ambiance inhospitalière. Le chaos en est réduit à sa plus simple expression. La violence exacerbée à travers des jets de sang multiples et une débauche visuelle inspirent l'écoeurement. Contreplongées, plongées, sentiment de vertige, mise en perspective abyssale, sorte d'immeubles dévastés en forme de phallus. Côté graphismes, il y a bien une identité, même si l'ensemble prend trop souvent une apparence brouillonne, trop de détails nuisant la richesse générale. L'aspect graphique ne sert pas un propos puisque l'on doit supporter une narration décousue et un scénario nébuleux. Un parallélisme peut être observé entre graphismes et scénario : bruts, animaux, spontanés.

L'auteur reprend néanmoins pas mal de codes du cyber-punk. Abara se rapproche de la science-fiction américaine : plongée dans un univers totalement perdu, absence de règles, place de l'humain indéterminée, absence de dialogues, le lecteur devant s'habituer, ne disposant d'aucune aide de l'auteur pour bien s'insérer dans ce monde.

Malgré une intelligence de traitement certaine et des graphismes particuliers, Abara peine à plaire réellement. Pauvre en rebondissements dignes de ce nom, finalement linéaire, ennuyeux, lassant, ne sachant choisir le genre dans lequel il doit s'illustrer (enquête, cyber-punk pur, simple expérience graphique), Abara plaira aux fervents adorateurs du genre mais fera fuir tous les autres.

Dommage, car une meilleure narration pour déployer, étoffer et fortifier un scénario prometteur (même en deux tomes seulement) aurait pu rendre la lecture plus agréable.


Rogue


Note de la rédaction
Note des lecteurs
14/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,11.00

Les critiques des volumes de la série