Abara Vol.1 - Actualité manga

Abara Vol.1 : Critiques

Abara

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Décembre 2009

Dans une cité futuriste, les Shiro Gauna, des créatures mutantes métamorphes, sèment la mort autour d'eux. Une armure partant de la colonne vertébrale et faite d’ossements indestructibles enveloppe le corps du propriétaire humain contaminé. Cette armure se déploie dans toutes les directions, attaquant et tranchant toute forme de vie à proximité. Une femme et un homme vont tenter de percer les origines de ce mal.

Après le succès de Blame, Tsutomu Nihei retrouve avec Abara, série en 2 tomes, ses genres de prédilection : la science-fiction et le post-apocalyptique. On retrouve dans Abara bon nombre de traits communs avec Blame, tant et si bien que l'on se demande si on a pas affaire à un sous-produit. Cela n'est pas vraiment le cas, mais on ne peut nier que ce premier tome d'Abara présente les mêmes qualités et hélas les mêmes défauts que Blame.

Une qualité incontestable apparaît dans l'aspect graphique en général.
Les dessins sont froids. L'ambiance est oppressante, suscite le dégoût. La débauche de crayonnés déshumanisent les personnages. La violence, la plupart du temps gratuite et excessive, est omniprésente et rend le manga très malsain. Attention, on ne tombe pas dans la facilité des agressions sexuelles ou du fan-service, ce n'est pas le genre de l'auteur ni le thème de ce manga ! Non, ici, c'est désarticulation sauvage de corps et effusions de sang, et ce pour souligner un seul état de fait : les Shiro Gauna sont des monstres, la sauvagerie est leur seule échappatoire. Ainsi Abara pourrait être qualifié de métaphore d'une sauvagerie totalement désincarnée. Pas de raison à la débauche, juste la débauche, une débauche allant de soi. Une débauche simpliste et pourtant juste, parce qu'on parle ici de monstres dans une cité futuriste où la place de l'Homme pose question.
Nihei est sans doute l'un des auteurs maîtrisant le mieux les vues en plongée et contreplongée, même si celles-ci sont trop souvent exagérées. Ainsi le lecteur se surprend-il à éprouver du vertige (c'est quand même original à la lecture d'un manga !), et peut contempler dans certains cases une profondeur de champ impressionnante.
Abara est un chef d'oeuvre graphique permettant de cerner toute la force des contrastes du noir et du blanc propre à la BD japonaise.

Pourtant, face au graphisme, on doit supporter et subir une narration complètement saccadée et une mise en page lourde. Ce premier tome d'Abara n'apparaît donc que comme une expérience graphique dépourvue d'explications scénaristiques. Même en s'accrochant, il est difficile de voir les enjeux du mal. La narration étant aussi froide que le graphisme, on ne dispose que d'indices infimes pour comprendre ce qui se passe sous nos yeux. Dans la pure tradition de l'auteur, c'est au lecteur de se débrouiller. Mais dès ce premier tome, une lassitude s'installe. La question est alors de savoir si cette lassitude est susceptible d'être bousculée dans le tome 2 mettant déjà fin à la série.


Rogue


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs