A quoi tu joues, Ayumu ?!

Un jeu de séduction entre deux lycéens se livrant à des batailles de shôgi parsemées de mots doux, compliments et déclarations multiples. Tantôt mignon, tantôt un peu gênant, j’ai peur que le lecteur se lasse au bout de quelques tomes si l’histoire ne se renouvelle pas… Cependant, les quelques quiproquos rendent le tout humoristique et l’histoire d’amour inavoué nous tient en haleine… mais pour combien de temps ? Il est aussi intéressant d’avoir quelques notions de shôji présentées dans l’œuvre car c’est un jeu peu connu par chez nous, qui se rapproche pourtant des échecs. Se lit malgré tout très facilement.

Décidément... après Mon amie des ténèbres, nobi nobi! persiste et signe à ne pas vouloir utiliser les expressions d'origines quitte à changer le propos voulu par ses auteurs.

En effet ici le traducteur décide de remplacer le mot senpai par le prénom de l'héroïne. Ça a l'air inoffensif comme ça mais ça se saurait si les Japonais utilisaient des mots pour le fun.

Ici, Ayumu est en 1ère année et Urushi en 2è année. Senpai sert donc à marquer la différence d'ancienneté mais aussi le respect pour son ainée lorqu'il lui parle. En l'enlevant on balaye tout ça. C'est également un marqueur fiable et rapide pour déterminer sans se tromper qui est en même année qu'Urushi et qui ne l'est pas (ex: quand on voit Maki débarquer et dire Urushi on comprend tout de suite qu'elle est aussi en 2è année, pas besoin pour l'auteur de le préciser).

Sans oublier que dans une comédie romantique comme celle-ci, le language sert également à jauger le rapprochement entre 2 personnes ; normalement on devrait passer de senpai à Urushi lorqu'ils seront intimes. Là, le traducteur s'en fout et sans le vouloir (?) brûle toutes ces étapes... On va bien rire quand on arrivera au jour ils seront en couple, le moment où Ayumu devrait enfin l'appeler par son prénom. Par quelle pirouette le traducteur va nous servir ça ?

Le manga vaut 14/20, mais cette traduction rabaisse la note à 10/20.