Bucket list of the dead Vol.1 - Actualité manga
Bucket list of the dead Vol.1 - Manga

Bucket list of the dead Vol.1 : Critiques

Zombie 100 ~Zombie ni Naru Made ni Shitai 100 no Koto~

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Mai 2021

A l'heure où le drama de Netflix a permis une remise en avant bien méritée de son excellente série Alice in Borderland, le mangaka Haro Asô est enfin de retour en France, mais cette fois-ci aux éditions Kana, et uniquement au scénario ! Pour sa nouvelle oeuvre déjantée, l'auteur a effectivement laissé la partie visuelle à Kôtarô Takata, un mangaka déjà connu en France pour sa précédente série Moi, Sherlock qui a été lancée par Soleil Manga en fin d'année dernière.

Zom 100 ~Zombie ni Naru Made ni Shitai 100 no Koto~ (littéralement "Zon 100 ~ 100 choses que l'on veut faire avant de devenir un zombie ~") est une série publiée au Japon dans le magazine Sunday GX de Shôgakukan, où elle est en cours depuis 2018. Pour sa publication française, Kana a repris le sous-titre anglais original de l'oeuvre: Bucket list of the dead.

Bucket list of the dead, c'est l'histoire d'Akira Tendô, 24 ans. Quand, trois années auparavant, il est devenu, employé dans une société de publicité, il était plein d'espoirs: après avoir tout donné dans ses études avec sérieux, il a découvert le premier jour des futurs collègues joyeux, est allé au bar avec eux, a même flashé sur la sublime Saori Ôtori de la comptabilité... Va-t-il allier idéalement travail et vie amoureuse ? Trois ans plus tard, le constat est bien différent. Entre des heures supp' non-payées omniprésentes faisant que personne n'a la force de se plaindre, une ambiance moribonde, la rareté des jours où notre héros a l'occasion de rentrer chez lui, ou encore le fait que son crusch soit en réalité l'amante du patron, pas grand chose ne va pour lui. Il est au bout du rouleau, au point qu'il n'a même plus le temps de voir ses amis et n'a plus le courage de nettoyer son appartement. Le burn-out n'est pas loin... alors, quoi de mieux pour lui qu'une bonne vieille apocalypse zombie pour revivre ?

Un matin, le jeune homme a effectivement la grosse surprise de constater que plein de personnes, par une mystérieuse épidémie, sont devenus des zombies, qui plus est des morts-vivant véloces et, comme la tradition le veut, transformant eux-même en cadavre ambulant quiconque est mordu. Pour Akira, ça aurait dû être la panique, comme c'est sans doute le cas pour la grande majorité des survivants... Et pourtant, le premier truc qu'il ressent, c'est une immense joie: désormais, plus besoin pour lui d'aller à son boulot pourri ! Bien au contraire, et tout en comptant sur ses capacités physiques (il était rugbyman à la fac) pour échapper aux zombies, il compte bien profiter désormais de la vie, du temps perdu, pour accomplir tout ce dont il a envie, que ce soit simplement mater des films en enchaînant les bières, aller sauter en parachuter ou encore déclarer ses sentiments à quelqu'un. C'est ainsi que, petit à petit, il conçoit sa liste des 100 choses qu'il veut faire avant de devenir un zombie. Mais y parviendra-t-il ?

Décalé, déjanté, cynique: tels sont les mots qui semblent le mieux convenir à ce début de série filant à 100 à l'heure. Le décalage, on le ressent évidemment en permanence dans le comportement jovial, fonceur et énergique d'Akira alors que Tokyo n'est plus qu'un champ de zombies. Mais cet aspect décalé s'accompagne donc d'un côté délicieusement cynique, qui se ressent dès les premières pages via la critique de la grosse entreprise faite de façon maligne, mais qui se voit aussi rien qu'au fait que c'est à l'époque où Akira était encore employé là-bas qu'il ressemblait le plus à un zombie, alors que maintenant il revit. Il y a alors, d'emblée, de quoi nous inviter à poser un regard assez acerbe sur notre monde où l'on n'a pas forcément toujours le temps de vivre réellement, et c'est quelque chose qu'Akira ne cessera de nous faire ressentir par ses escapades, ses buts, ses retrouvailles avec son meilleur pote qu'il avait un peu perdu de vue faute de temps... Dans une ambiance moins dramatique que dans Alice in Borderland, Haro Asô pose alors encore, dans une certain mesure, un certain regard critique sur la société, et on attendra alors impatiemment de voir jusqu'où la quête d'Akira ira. Tout comme on attendra d'avoir d'éventuelles infos sur l'épidémie, et de voir le rôle qu'auront certains personnages "secondaires" prometteurs comme la jolie jeune femme croisée à la supérette, dont la façon d'être pour survivre semble bien différente de celle de notre héros.

Côté narration, le rythme trépident et la clarté de l'ensemble font qu'on n'a jamais le temps de s'ennuyer. Et côté visuels, c'est du très bon, en particulier pour les angles que Takata propose afin de mettre en évidence le cadre urbain ainsi que l'omniprésence des zombies. Les designs des morts-vivants sont assez denses et soignés, ceux des personnages humains est très expressif, le dynamisme est bien là... Bref, vraiment pas de quoi bouder son plaisir.

Bucket list of the dead démarre donc sur les chapeaux de roue, porté par son rythme effréné, par son héros qui revit en pleine apocalypse zombie, par son côté déjanté et décalé ainsi que sa part de cynisme régulièrement propice à quelques réflexions... Une entrée en matière très efficace, pour une série qui a toutes les cartes en mains pour devenir vite addictive.

Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique non-corrigée fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs