Zettai Karen Children Vol.60 : Critiques

Les Children tombent des nues en découvrant que le nouvel ennemi se dressant sur leur route n'est autre que Matsukaze, et qu'il a emmené Dorothy avec lui jusqu'au repaire des Black Phantom. Espérant que celui qui était leur ami est simplement manipulé par l'ennemi, elles s'élancent jusqu'à la base des Black Phantom, évidemment accompagnées de Hyobu, de Minamoto et de Sakaki. Leur but est à la fois simple sur le papier et très délicat concrètement: parvenir à pénétrer dans la base sans se faire repérer puisqu'ils enfreindront là la loi, retrouver Matsukaze et Dorothy pour les vaincre sans les tuer, et mettre une bonne fois pour toutes Gilliam hors d'état de nuire, le tout avant que le Comérique se retourne contre eux...

A quatre volumes de la fin de la série, il ne fait désormais aucun doute que Zettai Karen Children est entrée de pleins pieds dans sa dernière phase avec le précédent tome où, grâce au pouvoir de téléportation d'Aoi, le petit groupe est tout juste parvenu à s'infiltrer dans la base de leur pire ennemi sans se faire repérer. Mais il va de soi que l'infiltration ne pourra pas continuer de se dérouler si facilement, dès lors que les deux anciens camarades de nos héros se présentent face à eux: pendant que Shiho et Sakaki se confrontent à Matsukaze, plus en avant Kaoru, sous l'oeil de ses camarades, se retrouve vite à devoir faire face à Dorothy.

Le tome est donc, forcément, très orienté action, mais de l'action à la sauce Takashi Shiina, où l'auteur se concentre moins sur le rendu des coups et des pouvoirs que sur l'intensité et l'intérêt qui s'en dégage via la manière dont ses personnages vivent la bataille. Même s'il pourra sembler parfois un peu lourd de vivre pas mal de phases du conflit sous les nombreux commentaires/pensées des personnages, l'auteur sait toujours en profiter pour tirer des choses intéressantes de son casting.
Côté affrontement contre Matsukaze, on a une efficace mise en avant de Shiho dans son désir de protéger ses camarades même si son pouvoir n'est pas le plus idéal pour ça, ainsi qu'un bel abord de son lien si particulier avec Sakaki. Un lien où, derrière l'habituel humour à base de domination/soumission entre ces deux-là, on ressent surtout le soutien que le jeune homme peut apporter à cette Children qu'il connaît et comprend peut-être mieux que n'importe qui d'autre, lui qui est aussi un psychométricien.
Et côté duel de Kaoru contre une Dorothy qui a bien grandi (Kaoru ne manquant pas de le faire remarquer de façon rigolote, avec son habituelle obsession pour les seins...), Shiina joue assez bien à la fois sur la grande puissance des deux filles (Kaoru semblant être la seule apte à vaincre Dorothy), sur volonté de Dorothy de devenir la partenaire de Minamoto, puis sur le rôle pris par Yûri : l'impact qu'elle a pu avoir sur l'évolution des Children depuis qu'elles sont au lycée, l'impact de ses anciennes personnalités qui ne sont pas oubliées...

En résulte une phase assez prenante dans l'ensemble, même s'il ne s'agit que d'une étape avant l'arrivée de choses plus intrigantes dans les dernières pages: entre la proposition de Theodor qui surprend forcément nos héros, la possibilité d'une alliance contre-nature avec l'ennemi d'hier pour éliminer Gilliam, l'impact que ça a sur Yûri, l'énigme sur le sort de Matsukaze et de Dorothy, les petits détails inquiétants sur l'avenir de Hyobu, et une Kaoru assumant de plus en plus son statut de Reine, Takashi Shiina parvient à étonner quelque peu en évitant de prendre totalement une voie toute tracée, ce qui promet beaucoup pour les trois ultimes opus de cette longue saga.