Yuzu, la petite vétérinaire Vol.6 : Critiques

Yuzu et Naomi ont fini par apprendre la triste vérité sur ce qu'il est advenu de Yanagi, l'ancien maître du chien Alan: loin d'avoir été un mauvais maître, celui-ci est malheureusement décédé soudainement, en laissant derrière lui un animal peinant à faire son deuil, ce qui explique notamment pourquoi Alan garde toujours la serviette de Yanagi dans sa gueule et pourquoi il ne se laisse pas approcher par son nouveau maître. En ayant cela en tête, Yuzu et Naomi espèrent bien trouver une solution pour aider Alan à repartir de l'avant... mais quand ils rentrent enfin de leur excursion, il découvrent que le chien s'est enfui ! Parviendront-ils à le retrouver ? Entamée dans le dernier chapitre du tome précédent, l'affaire Alan avait le mérite d'aborder la délicate question du deuil chez les chiens, ces derniers étant généralement très attachés à leur maître. Occupant encore environ un quart du tome ici (soit le premier chapitre), ce problème reste honnêtement traité avec sa part d'émotion, car même si la mangaka cède à quelques rebondissements plutôt gros pour essayer de rendre encore plus poignant ce récit auprès du jeune public, elle parvient surtout à cristalliser l'affection qu'Alan pouvait avoir pour son ancien maître, ainsi que ce que le chien a apporté au défunt Yanagi qui était plus taciturne avant de l'adopter.

Les deux chapitres suivants reviennent à des formats plus courts avec deux nouvelles histoires indépendantes.
Dans l'une, Yuzu rencontre une jeune fille qui rêve d'être policière et de voir son petit chien devenir lui aussi un chien policier... mais est-ce seulement possible quand maîtresse et chien ont tous deux une toute petite taille ? Les fonctions de chien policier sont-elles réservées à des races de grande taille comme les bergers allemands par exemple ? Même si elle va vite en besogne, Mingo Ito évoque assez efficacement certains éléments comme les cours de dressage (vraiment juste évoqués) ou les différentes sortes de chiens policiers.
Et dans l'autre, notre héroïne croise la route de deux jumelles aux personnalités opposées, adorant se faire passer l'une pour l'autre, et dont le seul être capable de les reconnaître immédiatement à chaque fois est.. leur hamster ! Sur la base de nouveaux petits problèmes classiques (même s'ils sont l'occasion d'évoquer la fragilité des hamsters et autres animaux de compagnie de ce type), l'autrice aborde notamment le besoin de transmettre ce qu'on ressent pour être compris des autres, ais on aurait sans doute apprécié un travail un petit peu plus développé sur les spécificités du hamster, un type animal qui n'avait pas encore été mis en avant dans l'oeuvre.

Enfin, le dernier quart du tome entame un nouveau récit un peu plus long, propulsant Yuzu pendant ses vacances d'été dans un cadre bien différent de d'habitude: la campagne, et plus précisément une ferme. Ce sera l'occasion de mettre un peu en avant quelques caractéristiques du métier de vétérinaire rural, mais aussi de commencer à évoquer le travail à la ferme et le soin des vaches à travers une jeune fille s'appliquant à la tâche mais souffrant aussi de l'image injustement négative que peut parfois renvoyer ce type de travail.

La lecture, dans l'ensemble, reste sympathique, en permettant à un jeune public d'apprendre encore diverses petites choses sous couvert de petite péripéties très classiques. On appréciera notamment que Mingo Ito sorte un peu de l'ordinaire (chiens/chats) pour évoquer des animaux comme les hamsters et les vaches, même si l'on pourra aussi pourra regretter qu'elle n'aille pas un petit peu plus en profondeur.