Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 17 Novembre 2025
La cérémonie de la minorité bat son plein. Mais ce qui devait être un moment de fête devient un champ de bataille effréné quand Sanda, sous son apparence de Père Noël, vole au secours de Yagiuda, aux prises avec Fumi Namatame de la redoutable 4e 10. En tant que sauveur des enfants, Sanda est en proie aux dilemmes durant ce combat… jusqu’à ce que la solution apparaisse à lui !
Toujours brillante par ses degrés de lecture et sa finesse d’écriture, alors que Paru Itagaki marche parfois sur un fil de fer tant le sujet est sensible, la lecture de SANDA atteint encore un cap avec ce cinquième volume décisif. Un opus clairement important par les arcs qu’il conclue, et par son final qui donne l’impression d’une fin de première partie, un peu comme Beastars l’a autrefois fait via le duel opposant Legoshi à Riz.
Les affrontements sont légion dans cette suite, mais ne prenne pas toujours la forme à laquelle on s’attend. Plus que nous proposer des duels démesurés, la mangaka apporte du sens à ces dualités, renforçant par la même occasion des discours sur l’enfance, l’opposition aux adultes, et renforçant sans cesse la très jolie interprétation de la figure du Père Noël. Le combat contre Fumi joue plutôt dans la mélancolie candide, là où le second acte face au perfide directeur Hifumi Oshibu a quelque chose de plus grandiloquent. Et dans tous les cas, l’autrice montre une vraie inspiration visuelle, dans son trait comme dans les compositions de ses planches qui donnent du sens aux sujets abordés et aux émotions soulevées, et de l’impact aux moments clés et aux échanges de coups les plus viscéraux.
Puis, vient un véritable coup de poignard que nous assène l’opus. Difficile de trop en dire pour ne pas éveiller le moindre spoil, on se contentera donc l’habilité de Paru Itagaki de clore un certain arc après avoir minutieusement préparé le terrain. La mangaka profite de l’occasion pour souligner son message sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, dans une émotion particulièrement puissante qui résonne jusque dans les dernières pages du tome. C’est aussi brillant que bouleversant, ce qui renforce toute la belle aura que développe le manga tome après tome. SANDA nous prouve plus que jamais ses qualités, et Itagaki la maîtrise de son récit.
06/11/2025