Yozakura Quartet Vol.22 : Critiques

Même si Shîna semble désormais hors de danger, la situation reste très critique: le quartier est sens dessus-dessous, la barrière anti-yôkai affaiblit nombre d'habitants comme Midoriko ou Kotoha, de leur côté Zakuro et Rin s'épuisent pour protéger Ao de la menace qui pèse sur elle, Shidô cherche partout Kana qui s'est mystérieusement éclipsée, Hime va devoir se préparer à affronter seule l'ennemi... Quant à Akina, il amis la main sur un objet improbable: un disque Blu-ray, inexplicablement là depuis des centaines d'années, et qui pourrait bien provoquer de plus belle certains remous dès lors qu'il sera activé...

On sent que Yozakura Quartet est entré dans une phase importante et donc stimulante depuis quelques volumes, si bien que Suzuhito Yasuda a à coeur de ne jamais laisser retomber la tension, l'intensité et le rythme actuellement. Et cela, même si un chapitre hors-série léger autour de Nadesiko, Julie et Shîna viendra un peu casser tout ça en toute fin de tome, en n'étant pas vraiment placé au moment le plus adéquat au vu des événements. Ici, le mangaka entremêle donc différents petits moments d'action et différents agissements chez certains personnages, et même s'il ne parvient pas toujours à être totalement limpide dans tout ce qui se joue et qu'il a encore et toujours tendance à trop forcer sur du fan-service mal placé (en tête des séquences de tripotage de poitrine forcé, vraiment pas du meilleur goût), l'auteur a toujours pour lui son trait vif, un désir d'exploiter correctement sa vaste galerie de personnages... et surtout, ici, quelques éléments qui interpellent forcément. On pense à ce qui se dévoile du côté de Mizuki, a l'ambiguïté toujours perceptible de Shidare (quel est son but, à celui-là ? ), ou encore à l'escapade de Kana qui finit par avoir une cible bien précise.

Mais s'il y a un personnage qui se démarque dans ce volume, c'est bien celui qui est présenté depuis longtemps comme l'antagoniste: Enjin, toujours là pour semer la pagaille. Pourtant, on a déjà senti, dans certains tomes précédents, qu'il cachait encore autre chose, qu'il y avait peut-être derrière lui un ennemi encore plus imposant et le manipulant. Kana le souligne elle-même dans ce volume: certes il sème le trouble depuis longtemps, mais il ne va jamais au bout, comme si sa conscience l'en empêchait... L'énigme sur Enjin, sur sa vraie identité et sur qui se trouve peut-être derrière lui s'accentue alors soigneusement au fil de ce volume, jusqu'à laisser apparaître des éléments de réponse très intrigants sur lui.

Pas toujours parfaitement limpide et toujours un peu plombé par son léger fan-service de mauvais goût, ce tome séduit pourtant pour son rythme et son intensité soutenus, pour son trait toujours aussi vif, et pour ses enjeux ainsi que ses petites révélations qui entretiennent de plus belle l'intérêt à l'approche du décisif mois sans dieux. Malgré ses limites, Yozakura Quartet continue de suffisamment nous accrocher, en faisant encore monter la tension et les attentes.