Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 28 Avril 2022
La tension est à son comble à Séoul, où les Jeux Olympiques ont lieu: dans le dernier carré de la compétition de judo toutes catégories, la canadienne Jody, précieuse amie de Yawara, va affronter la froide et terrifiante machine russe Tereshkova, mais avant ça notre héroïne est elle-même en train d'en découdre contre la redoutable belge Berckens, qui part favorite. Seulement, en dehors des tatamis, un autre "combat" a lieu: celui de Matsuda pour rattraper Kojirô, qu'il est parvenu à débusquer dans les tribunes avant que l'homme ne prenne la fuite. Parvenant à rattraper le père de Yawara, le journaliste (et le lecteur par la même occasion) a enfin l'occasion d'avoir face à lui cet ancien champion qui a soudainement disparu de la circulation plusieurs années auparavant. Et l'heure est alors venue pour cet homme d'en dévoiler plus sur son parcours: pourquoi il a arrêté le judo autrefois, pourquoi il passe son temps à fuir et à n'observer Yawara que de loin, le don naturel qu'il voit en sa précieuse fille... Rien que pour ça, on a donc déjà un volume assez riche et important, mais il faut y ajouter une mise en garde de Kojirô concernant une certaine adversaire que Yawara risque fort de très vite rencontrer...
C'est un fait, Naoki Urasawa est notamment réputé pour son immense talent quand il s'agit d'entremêler plusieurs axes scénaristiques, plusieurs parcours de personnages, chose qu'il fait encore très bien de nos jours avec sa dernière série en date Yawara!. Eh bien, avec ce tome 7 de Yawara! on peut confirmer qu'il s'agit d'un don que le mangaka, dès ses oeuvres de jeunesse, avait largement, tant plusieurs choses s'entremêlent avec brio: la suite et fin du duel prenant entre Yawara et Berkens, la demi-finale Jody/Tereshkova certes assez prévisible mais passionnante dans ses retournements de situations où Jody donne tout pour tenir sa promesse tandis que Tereshkova pratique un judo d'un autre style et bien plus fourbe, suite à ça les sentiments de revanche et l'implication décuplée de notre héroïne en vue de la finale, la sorte de compte à rebours pour que Matsuda parvienne à transmettre à temps la lettre de Kojirô avant la finale, la finale elle-même qui est d'une intensité remarquable en jouant sur différentes choses (les enjeux qui se sont intensifiés bien sûr, mais aussi le travail de narration et de mise en scène pour faire ressortir la tension et rythmer les choses, ou tout simplement les différentes réactions de supporters à commencer par Hanazono et Fujiko). Tout est fait intelligemment par Urasawa pour qu'il soit impossible de lâcher ce tome avant de connaître la conclusion de ces Jeux Olympiques.
Et après toute cette phase menée de main de maître, l'après J.O. ne laisse pas vraiment les choses retomber, en entretenant efficacement les choses pour la suite. Ici, on pourra s'amuser de quelques situations (à l'image du rapprochement sympathique entre Hanazono et Fujiko). Là, Jigoro fait encore des siennes malgré les résultats des jeux qui ne lui conviennent pas. Bien sûr, Sayaka ou encore Kazamatsuri sont toujours là en attendant leur heure. Mais on restera également très intéressé par les doutes de notre héroïne: concernant son rapport au judo: a-t-elle raison en pensant qu'elle ne doit plus jamais faire de judo car ce serait ce sport qui a séparé sa famille ? Y a-t-il autre chose derrière ? Matsuda, lui, sait bien ce qu'il en est mais ne peut aucunement le dire, alors il tâche comme il peut d'épauler notre héroïne, cherchant même à protéger Yawara de certains buzz journalistiques, quitte à s'écarter toujours un peu plus de son travail de journaliste sportif pour confirmer de plus belle ses sentiments...
Il y aurait encore pas mal de chose à dire sur ce tome, qui constitue une charnière dans le récit, en plus d'être une merveille de rythme et d'intensité pendant toute la dernière partie des J.O.. La suite de l'oeuvre, fort logiquement, va sûrement rebaisser un peu en intensité, mais en attendant de découvrir ça Naoki Urasawa livre ici l'un des meilleurs tomes de la série à ce jour, si ce n'est le meilleur, tant il conclut à merveille toute une première phase.
C'est un fait, Naoki Urasawa est notamment réputé pour son immense talent quand il s'agit d'entremêler plusieurs axes scénaristiques, plusieurs parcours de personnages, chose qu'il fait encore très bien de nos jours avec sa dernière série en date Yawara!. Eh bien, avec ce tome 7 de Yawara! on peut confirmer qu'il s'agit d'un don que le mangaka, dès ses oeuvres de jeunesse, avait largement, tant plusieurs choses s'entremêlent avec brio: la suite et fin du duel prenant entre Yawara et Berkens, la demi-finale Jody/Tereshkova certes assez prévisible mais passionnante dans ses retournements de situations où Jody donne tout pour tenir sa promesse tandis que Tereshkova pratique un judo d'un autre style et bien plus fourbe, suite à ça les sentiments de revanche et l'implication décuplée de notre héroïne en vue de la finale, la sorte de compte à rebours pour que Matsuda parvienne à transmettre à temps la lettre de Kojirô avant la finale, la finale elle-même qui est d'une intensité remarquable en jouant sur différentes choses (les enjeux qui se sont intensifiés bien sûr, mais aussi le travail de narration et de mise en scène pour faire ressortir la tension et rythmer les choses, ou tout simplement les différentes réactions de supporters à commencer par Hanazono et Fujiko). Tout est fait intelligemment par Urasawa pour qu'il soit impossible de lâcher ce tome avant de connaître la conclusion de ces Jeux Olympiques.
Et après toute cette phase menée de main de maître, l'après J.O. ne laisse pas vraiment les choses retomber, en entretenant efficacement les choses pour la suite. Ici, on pourra s'amuser de quelques situations (à l'image du rapprochement sympathique entre Hanazono et Fujiko). Là, Jigoro fait encore des siennes malgré les résultats des jeux qui ne lui conviennent pas. Bien sûr, Sayaka ou encore Kazamatsuri sont toujours là en attendant leur heure. Mais on restera également très intéressé par les doutes de notre héroïne: concernant son rapport au judo: a-t-elle raison en pensant qu'elle ne doit plus jamais faire de judo car ce serait ce sport qui a séparé sa famille ? Y a-t-il autre chose derrière ? Matsuda, lui, sait bien ce qu'il en est mais ne peut aucunement le dire, alors il tâche comme il peut d'épauler notre héroïne, cherchant même à protéger Yawara de certains buzz journalistiques, quitte à s'écarter toujours un peu plus de son travail de journaliste sportif pour confirmer de plus belle ses sentiments...
Il y aurait encore pas mal de chose à dire sur ce tome, qui constitue une charnière dans le récit, en plus d'être une merveille de rythme et d'intensité pendant toute la dernière partie des J.O.. La suite de l'oeuvre, fort logiquement, va sûrement rebaisser un peu en intensité, mais en attendant de découvrir ça Naoki Urasawa livre ici l'un des meilleurs tomes de la série à ce jour, si ce n'est le meilleur, tant il conclut à merveille toute une première phase.