Violence Action Vol.1 - Actualité manga
Violence Action Vol.1 - Manga

Violence Action Vol.1 : Critiques

Violence Action

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Mai 2022

Kei Kikuno, 20 ans, est a priori une jeune étudiante comme les autres. Avec son physique mignon tout plein, son look vestimentaire et ses cheveux roses légèrement ondulés, elle dégage quelque chose de très cool qui pourrait sans nul doute plaire à un paquet de ses camarades. Ce qui, bien sûr, ne l'empêche aucunement d'être très sérieuse dans ses études en comptabilité, entre ses révisions qu'elle enchaîne dès qu'elle a un peu de temps libre, et le petit boulot qu'elle exerce pour financer sa vie étudiante. Mais sur ce dernier point, le job que la jeune femme effectue est pour le moins un peu particulier et peu courant parmi les siens, puisqu'elle est tueuse à gages, ni plus ni moins. Et non seulement elle fait déjà figure de légende dans le milieu en étant considérée comme la numéro 1 grâce à son extrême agilité, à sa vélocité incroyable et à son sang-froid, mais en plus elle s'évertue, sous l'égide de son supérieur « Moumoute » qui lui confie ses missions, à n'assassiner que des vrais méchants, ceux qui ont commis tant de méfaits qu'ils ont attiré sur eux certains désirs de vengeance...


Les manga d'action un peu décalés, sans grosse prise de tête mais dotés d'une réelle efficacité, ça ne court plus forcément les rues en France ces derniers temps. Mais Pika Edition, en ce mois de mai, semble avoir décidé de changer un peu la donne en amenant dans notre langue un pur représentant du genre : Violence Action, dont rien que le nom veut déjà tout dire !


Dans ce début de série, on suit donc une héroïne telle qu'on les aime puisque, derrière son joli minois et son statut d'étudiante, elle se révèle être en réalité une badass tueuse qui exécute toujours ses contrats à la perfection, et que l'on va prendre beaucoup de plaisir à voir ruser un peu, utiliser ingénieusement certains gadgets (pour forcer une porte bien sécurisée, par exemple), manier toutes sortes d'armes avec aisance (couteaux, flingues...), et surtout bondir avec rapidité et agilité dans tous les sens, en exploitant généralement bien le terrain, pour atteindre ses proies. Autant de choses que le dessinateur Renji Asai, mangaka qui met ici en images une histoire originale de Shin Sawada et que l'on connaît déjà en France pour la version manga du Garçon et la Bête de Mamoru Hosoda, croque fort bien : si son dessin reste globalement assez simple et son découpage reste généralement standard, l'ensemble jouit d'une grande limpidité pour décortiquer les moments les plus mouvementés, en particulier les déplacements agiles de Kei. Quant au côté violent, s'il est bien présent puisque les morts sont au rendez-vous, il a le mérite de beaucoup moins jouer sur les surenchères de gore que sur le côté assez soudain des mises à mort, généralement sous l'impulsion d'une héroïne assez implacable. Enfin, toujours sur le plan visuel, il y aura de quoi apprécier des designs de personnages toujours bien différents, chacun ayant une allure voire une « gueule » qui lui est bien propre.


Concernant la construction, les auteurs se contentent surtout ici de premières missions indépendantes et de facture assez classique, ce qui ne les empêche pas de bien les gérer à grand renfort, entre autres, de quelques petits retournements de situation où les premières cibles de Kei pourraient même devenir parfois, au final, des alliés. Mais s'il n'y a rien de bien surprenant dans ces premiers contrats, la recette reste toujours prenante, en particulier grâce à deux aspects.


Tout d'abord, le décalage qui existe forcément entre le statut de jolie étudiante sérieuse et celui de tueuse implacable de Kei, un décalage qui se ressent en profondeur jusque dans les missions d'assassinat en elles-mêmes puisque la jeune femme, voire parfois ses cibles, on parfois un comportement et un sens des priorités délicieusement étonnants. Par exemple, il ne faudra pas s'étonner de voir notre héroïne effectuer certaines missions comme des broutilles en ayant l'esprit plutôt ailleurs, et ne rater aucune occasion de réviser même au cœur du danger, y compris en faisant de l'une de ses cibles initiales son professeur du moment !


Ensuite, un background qui, petit à petit, ne manque pas de s'étoffer. Les auteurs, en premier lieu, n'oublient pas de mettre un petit peu en avant les principaux compagnons de Kei dans ses missions, on pense ici surtout aux quelques apparitions d'un « Moumoute » dont la chevelure semble cacher plus d'un secret. Mais les moments de vie étudiante eux-mêmes ne sont pas négligés au détour de certaines courtes séquences, ce qui permet d'installer doucement mais sûrement quelques figures dotées d'un certain potentiel à commencer par Watanabe, un camarade de promo un peu timide et frêle mais ayant le béguin pour notre héroïne, et qui risque bien de gagner en importance au vu des dernières pages du tome. Enfin, le background tire aussi son intérêt de Kei elle-même, bien sûr : même si Asai et Sawada n'en font pas grand cas pour l'instant, il y a forcément de quoi se demander comment une petite étudiante en compta sérieuse comme elle a pu devenir la surentraînée tueuse numéro 1 du milieu.


Si la recette a de quoi facilement séduire de par son efficacité graphique, ses côtés décalés et ses élans d'action brute que ne renierait peut-être pas un cinéaste comme Tarantino, une interrogation pourrait toutefois titiller le lectorat averti, et elle concerne le rythme de publication japonais : lancée au Japon en toute fin d'année 2016 dans le magazine en ligne Yawaraka Spirits des éditions Shôgakukan, l'oeuvre compte à ce jour seulement 6 tomes dans son pays. Et si le rythme fut assez soutenu au départ en aboutissant à une parution assez régulière des premiers tomes, le fait est qu'il s'est ensuite allongé toujours plus, au point que le tome 6, le dernier en date, est paru en juillet 2020, il y a quasiment deux ans donc. La série ne semble toutefois pas abandonnée ni disparue des mémoires puisqu'une adaptation en film live verra le jour au Japon cet été.


Malgré ce détail, ne boudons donc pas notre plaisir devant ce divertissement rondement mené ! Quant à l'édition française, elle est globalement soignée avec une traduction d'Ilan Brunelli assez claire, un travail très propre de l'équipe de B.L.A.C.K. Studio (Catherine Bouvier et Céline Olive pour l'adaptation graphique, et Tom « spAde » Bertrand pour la couverture), et une qualité d'impression honorable sur un papier légèrement crème mais sans transparence et assez souple.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs