Vertical Vol.10 - Actualité manga
Vertical Vol.10 - Manga

Vertical Vol.10 : Critiques

Gaku - Minna no Yama

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Décembre 2016

Critique 2

Confirmant sa qualité au fil des tomes, la série Vertical célèbre la sortie de son dixième opus en France, avec en guise de couverture un Sanpo en gros plan qui sourit de bon cœur, et dont la bonhomie donne furieusement envie d'ouvrir ce tome.
Comme à son habitude, Shinishi Ishizuka va proposer une suite de petites histoires en un chapitre. Seul le dernier récit s'étalera en longueur puisqu'il est composé de trois chapitres.

Dans sa première partie, ce volume nous invitera à l'évasion avec une réflexion philosophique sur la montagne, en exposant l'attrait qu'elle peut exercer sur certains, sur Sanpo bien sûr, mais aussi sur des personnages secondaires voire même des intervenants ponctuels.
Pour Sanpo, ce tome nous conforte dans l'idée que notre protagoniste "vit et pense" montagne, et que l'alpinisme influe profondément dans ses rapports sociaux, aussi bien durant des contextes normalisés que dans des situations plus conflictuelles. La pratique de l'alpinisme lui a permis de se recentrer sur les besoins les plus fondamentaux, et de rejeter toute forme d'altercation qu'il assimile à un problème d'égo. Dans le fond l'attitude de Sanpo est très proche d'une certaine forme de bouddhisme ascétique. Il appartiendra au lecteur de s'identifier ou non à cette façon de voir les choses.

Enfin, la dernière partie du volume s'intéressera au personnage d'Akutsu, un policier qui revient de façon récurrente depuis quelques tomes. Malgré quelques sauvetages réussis, Akutsu ne peut s'empêcher de se questionner sur son choix de travailler en montagne. Sa profession lui demande en effet beaucoup de temps et d'engagement, tant et si bien que ça devient pour lui parfois difficile de concilier vie professionnelle et vie familiale, d'autant plus lorsqu'un heureux évènement se profile à l'horizon... Mais un sauvetage bien particulier va être pour lui l'occasion de mener une véritable introspection... Trouvera-t-il les réponses à ses questions ?

Toujours aussi agréable à lire, Vertical nous propose une fois de plus un tome savoureux, pour notre plus grand plaisir !


Critique 1

Tout d’abord… cette couverture… plan serré sur le visage de profil de Sanpo, les yeux rivés vers le ciel et la bouche grande ouverte en guise de sourire ; un visage de noir et de blanc sur paysage gravé aux couleurs d’orange-pamplemousse et de jaune sauvage : une mine bien enthousiaste portée par un contraste complètement euphorisant, à l’image de tout ce que peut contenir le présent tome et, de manière générale, la série Vertical elle-même : un petit bonheur !

 

Le fil conducteur du tome semblera incarné dans le personnage de Toshi Akutsu : policier-sauveteur des montages, tout fraîchement débarqué et encore en formation. Il vit une insertion professionnelle quelque peu difficile. Le job est prenant et usant, tant sur le plan physique que psychologique : régulièrement confronté à la rudesse de la montagne, ses dangers et, parfois, la mort. Ses collègues ne le ratent pas, il n’a pas droit à l’erreur : il doit être à la hauteur : de ses aptitudes dépendent la vie de ses coéquipiers et des alpinistes égarés.

 

Toshi Akutsu semble pourtant faire de son mieux, mais il y a toujours une chose qui ne va pas : il oublie régulièrement l’essentiel, n’est pas assez réactif ou sera là sans être vraiment là.  Chez lui, au foyer familial, ce n’est pas trop ça non plus : sa femme lui fait également maints reproches : lui qui passe son temps à jouer aux jeux vidéos sans participer aux tâches ménagères… cela fait  mauvaise impression... un brin stupide… et c’est peu dire… Mais le personnage va évoluer ! Notamment, au travers d’une très belle séquence venant mettre un point final à une histoire s’écoulant sur trois chapitres et clôturant le présent tome : un moment passionnant !

 

Parmi les quelques autres histoires de cet ouvrage, il aura notamment été apprécié le chapitre introductif lors duquel le jeune Naota, dans le cadre de ses travaux scolaires, confectionne, à l’attention de Sanpo, une tasse à café en terre cuite : un objet purement artisanal, unique et au cachet fort touchant qui ne manquera pas d’enthousiasmer le fanatique de café qu’est Sanpo ! Un moment des plus simples, mais renversant de noblesse.

 

Une autre histoire relativement sympathique, bien qu’un peu classique parfois, sera le chapitre lors duquel une ancienne amie rendra visite à Kumi Shiina. D’un côté, ladite amie, urbaine chevronnée et travaillant jusqu’à plus d’heures dans l’une de ces boîtes lambda au point d’en oublier, elle-même, de vivre. Et, de l’autre côté, Kumi, policière sauveteuse en montage, à qui les quelques avantages de la mégapole japonaise manquent parfois plus que tout. Étrangement, les petites demoiselles, venant d’endroits opposés, sembleront posséder des regards bien distincts sur les avantages de leurs situations respectives.

 

Probablement, l’auteur ne se sera jamais autant amusé à méditer le lien qui puisse unir la montagne aux humains, dans leurs différences diverses. Que cela soit du point de vue de la femme contemporaine, incarnée par Kumi Shiina, qui rêve parfois du confort et du consumérisme citadins ; ou encore de choses plus profondes, comme ce qui concerne le fait de mettre son « cœur à l’ouvrage » dans ce qui est entrepris en suivant le personnage Toshi Akutsu ; mais également, et bien évidemment, la relation entre Naota et Sanpo, s’inscrivant dans un héritage amoureux des vastes espaces alpins.

 

 


Critique 2 : L'avis du chroniqueur


16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs