Veil - Deluxe Vol.3 - Actualité manga
Veil - Deluxe Vol.3 - Manga

Veil - Deluxe Vol.3 : Critiques

Veil

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Janvier 2022

En novembre 2020, la découverte du jeune catalogue manga des éditions Noeve Grafx était synonyme de rencontre avec l'univers graphique et coloré de Kotteri via sa série Veil. Et Veil, c'est l'histoire de « Lui » et « Elle », l'un étant agent de police, et l'autre une nouvelle recrue aveugle, ou du moins qui n'ouvre jamais les yeux. Sur les deux premiers volumes, ce sont leurs instants complices que l'artiste a dépeint via des scénettes garnies des sessions de croquis, épisodes littéraires et salves d'illustrations. Par cette forme, Veil véhiculait des auras toutes particulières, douce par ces moments de tranche de vie innocents entre deux figures aux tempéraments différents, et saisissante par les nuances de ouvrages qui font aussi bien office de manga que d'artbook, le semi grand format proposé Noeve aidant totalement au confort de cette découverte artistique.

Lors que Noeve dévoile Veil, on s'attend alors à une courte œuvre bouclée en deux tomes. Mais l'enthousiasme du lectorat couplé à l'inspiration de Kotteri ont poussé ce dernier à produire un troisième opus, tandis qu'il œuvre actuellement sur un quatrième volet. Les lecteurs que nous sommes avaient tout pour se réjouir tant des retrouvailles avec cet univers ne se refusaient pas. Le troisième opus nous est donc proposé en ce mois de janvier 2021, une période idéale pour le tome est sous-titré « Blanc gracieux », à l'image d'une neige pure pas éloignée de l'hiver tantôt doux tantôt frais qui nous marque cette année. Et pour fêter ces retrouvailles, l'éditeur français a concocté deux éditions distinctes, une classique et une dite collector, sur laquelle nous nous pencherons en fin de chronique.

C'est donc depuis leur contrée froide aux airs d'Europe de l'Est que nous retrouvons nos deux protagonistes, dans une formule quasiment inchangée par rapport aux deux premiers tomes. Si l'accent est essentiellement mis sur leurs petits échanges du quotidien, Kotteri n'en n'oublie pas ce qui fait le charme de son récit si personnel, à savoir les chapitres purement graphiques partagés entre succession d'illustrations et croquis, quand quelques brefs moment de littérature s'emmêlent, bien que ces derniers soient ici très peu nombreux. Néanmoins, un y a bien une évolution que l'auteur reconnaît volontiers : Il fait progresser sa recette via des moments de bandes-dessinée plus longs que d'habitude, permettant de faire durer dans le temps ces échanges anodins mais suffisants pour représenter l'ambiance intimiste, légère et douce du titre. Et si on devait signaler un autre type de progression, c'est peut-être dans les trouvailles de Kotteri, pleine de légèreté, sans compter l'intimité un petit peu plus forte entre « Elle » et « Lui ». Cette petite profondeur supplémentaire, loin d'être insensée, renforce davantage notre immersion dans cette quiétude, aux côtés de deux figures à la fois fascinantes et touchantes.

Il n'en faut finalement pas plus pour nous piquer au vif. Par sa formule, ses airs insouciants et sa magnificence visuelle dès lors que Kotteri s'exprime en visuel, parfois par des styles différents, Veil reste un moment d'évasion alliant douceur et émerveillement. Les retrouvailles avec cet univers coloré se font comme une heure de goûter avec thé et petits biscuits, instants ponctuels que les deux protagonistes aiment partager, et qu'on aime déguster à leurs côtés.

Et pour servir une série aussi délicate, il fallait que le lecteur ait aussi droit à une édition prestigieuse. Noeve avait déjà sublimé les deux premiers tomes de beaux écrins et d'un ravissant coffret, et l'éditeur va encore plus loin avec le troisième opus. Décliné en une version classique (elle-même ravissante au plus haut point) et en un coffret collector, chacun a donc le choix du type d'expérience. En ce qui nous concerne, il était impossible de ne pas craquer pour la version encore plus prestigieuse, un bel objet qui attire l'œil d'entrée de jeu.
Dans un fourreau à la fois sobre et élégant se glissent plusieurs éléments. D'une part, l'opus dans sa version classique, aux nuances de conceptions qu'on retrouvait déjà dans les deux premiers tomes, avec cette fois une illustration de couverture indépendante marquante toute la fraicheur hivernale du volet, et la douceur des rapports entre « Elle » et « Lui ». L'ouvrage est accompagné d'une série de 5 ex-libris qui, à eux seuls, retranscrivent toute la densité du style de l'artiste. La jeune femme y est représentée sous différents angles, innocents ou glamour, le tout sur des cartes au papier de soie brillant, pour des objets qu'on aurait bien plus envie d'encadrer que de laisser rangé dans le fourreau. Et à côté, l'éditeur a la touchante intention de glisser une lettre de Kotteri en personne, remerciant son lectorat francophone, en y mettant tout la forme nécessaire via une enveloppe ornée d'un faut sceau. Enfin, fidèle à lui-même, Noeve accompagne son objet de deux de ses cartes, l'une étant exclusive au coffret. Certaines sont signées de la main du mangaka, mais votre serviteur n'a malheureusement pas eu la chance requise pour tomber sur l'un de ces trophées.
L'objet est donc beau, très beau et prolonge assez idéalement l'expérience de la dégustation du récit atypique qu'est Veil. L'objet a un prix, celui de 26,90€ contre 12,90€ pour le tome simple, mais ravira les amateurs de cet univers et les plus collectionneurs. Veil étant un titre dont nous profiterons que ponctuellement, moins d'une fois par an, prolonger le plaisir par une édition qualitative est un petit luxe qu'on apprécie en ces temps à l'ambiance morose.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs