Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 14 Décembre 2023
Maintenant que Khara est devenue une alliée face à la menace grandissante que représentent les Ghika dans leur désir de s'emparer du glaive légendaire, Ichika et Aria reprennent leur quotidien, entre petites activités et rapprochement physiques dus au besoin de la vampire de boire du sang mais peut-être aussi aux sentiments qui semblent petit à petit se renforcer entre elles. Ici, Aria doit prendre soin que son entourage fait d'humains "classiques" (dentiste, médecins) ne découvre pas l'existence des lilû en l'auscultant. Là, les jeunes filles participent à une petite fête de quartier. Elles s'adonnent également à diverses petites choses comme un passage à la piscine, des parties de jeux vidéo en compagnie de Khara ou une partie de cache-cache avec des enfants. Et puis surtout, elles ne manquent aucune occasion de "tâter le terrain" entre elles, que ce soit quand Ichika veut aider Aria pour des petits problèmes (un mal de ventre, par exemple) ou quand la jeune humaine offre son sang à sa vampirette bien-aimée, pour un résultat où Akili joue volontiers sur une légère part d'érotisation de ses héroïnes dès qu'elles sont ensemble: la joie presque perverse d'Ichika en voyant sa chère Aria en maillot de bain, de brefs instants de nudité troublants, des baisers assez baveux, pas mal de sous-entendus... Et c'est peut-être sur ce point précis que l'oeuvre continuera de diviser le plus, car même si l'on comprend bien que ces petits moments-là sont en partie faits pour cristalliser la part de désir tout à fait naturelle d'Ichika envers celle qu'elle aime, une part du lectorat pourrait éventuellement être rebutée par cette manière d'érotiser des filles somme toute assez jeunes, et ça peut être d'autant plus creepy quand on se rappelle que l'auteur, dans le domaine du manga et sous son autre nom d'auteur Show Higashiyama, est avant tout connu au Japon pour ses mangas pour adultes assez hards mettant en scène de très jeunes filles.
Derrière cette facette de la série qui paraîtra mignonne ou un peu glauque selon les goûts, il faut bien avouer qu'une nouvelle fois, il ne se passe pas grand chose de très concret dans le récit, les possibles événements un peu plus amples étant rapidement évacués, à commencer par l'entrée en scène du dénommé Arthur, un vampire initialement embauché par les Ghika pour faire pression sur nos héroïnes en vue de s'emparer du glaive légendaire, mais dont les péripéties tournent court et de manière somme toute très facile. Reste alors ce que cet homme évoque très succinctement sur le passif d'Al-Khamil Ghika, et les toutes petites bribes d'informations sur la façon dont se sont connues Aria et la grand-mère d'Ichika... mais ne nous mentons pas, ces éléments sont tellement minimes que l'ensemble reste très maigre sur le plan scénaristique.
Même s'il y a possiblement de quoi apprécier le travail visuel objectivement clair et fluide, l'ambiance un peu nonchalante et la tonalité régulièrement légère même si l'humour fait plus ou moins mouche, il serait temps, après déjà quatre tomes, qu'Akili propose des enjeux un peu plus prégnants, y compris dans la relation de ses deux héroïnes qui, en réalité, évolue peu. Il ne se passe pas grand chose ici, et c'est bien dommage, car le petit univers de Vampeerz a son charme et a de quoi montrer plus de choses.