Vagabond Vol.26 : Critiques

L’heure est venue ! Musashi va commencer son combat le plus dur, tant physiquement que psychologiquement. Il est seul, et face à lui se dressent soixante dix hommes, soixante dix bretteurs aguerris bien décidés à venger leurs deux maîtres ! Nul question de bushido ici, l’honneur n’a plus sa place, ces hommes sont prêts à tout…
Aussi étrange que cela puisse paraître, Musashi est calme, il n’affronte pas soixante dix hommes en même temps, de son point de vue il fait soixante dix duels, il lui suffit simplement de tous les remporter !

Ce tome est sans nul doute le plus sanglant et le plus violent de la série, mais c’est aussi le plus fascinant. Les corps sont tranchés de mille façons, certaines coupes apparaissent écœurantes, mais on ne peut s’empêcher d’être subjugué par ce qui se déroule sous nos yeux. Plus que jamais la force est beauté. Au milieu de tous ces anonymes qui vont s’effondrer sans vie dans la boue, l’auteur s’attarde sur certains d’entre eux, pas longtemps, mais suffisamment pour leur donner vie, vie qu’il va reprendre aussi tôt par la lame de Musashi ; ainsi ces morts ne sont pas anodines, elles ne laissent pas indifférent, et c’est tout le génie de l’auteur.

De son coté Musashi est comme en transe, son sabre bouge malgré lui, ses mouvements sont au delà des réflexes, et au milieu de cette sauvagerie, il trouve le temps de faire son introspection, ses pensées le submergent, il se pose des questions, mais son corps n’est plus le sien, à tel point que quand il reçoit un coup de sabre il est incapable de dire l’étendu de sa blessure avant de la constater visuellement. Cela a quelque chose de subjuguant de le voir s’avancer sans craindre la mort…il sait ce qu’il attend mais c’est lui qui va à la rencontre de ces soixante dix hommes, un peu comme si il allait à la rencontre de sa propre mort sans autre regret !

Ce tome, véritable ballet sanglant, est tout simplement exceptionnelle, un point d’orgue dans cette série grandiose ! Il laissera des traces assurément !