Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 18 Avril 2024
Kurô, Hibi et leurs acolytes ont entamé leur attaque du lycée Yankî, où ils ne se doutent pas encore que leur plus dangereuse adversaire ne sera autre que la belle Mitsuki Yamada. Mais dans le même temps, quelque chose de bien plus grave s'apprête à avoir lieu au lycée Kôdan, U.N. avait effectivement prévu d'attaquer l'établissement pendant l'absence de notre héros et de ses compagnons, et envoie alors sur place Saruta, qui lui a fait allégeance et qui a pris soin de s'entraîner sur la victime de la supérette. Vêtu de sa combinaison à la pointe de la technologie et lui permettant de devenir invisible, le jeune garçon, à la fois pour accomplir sa mystérieuse mission et pour assouvir sa vengeance personnelle envers le lycée, est prêt à découper quiconque se trouvera sur sa route. Le N.I.N., qui a deviné que cette attaque orchestrée par U.N. aurait lieu, pourra-t-il compter sur ses éléments sur place ainsi que sur ses renforts pour éviter le pire ?
Bien que très sympathique à lire jusqu'à présent, Under Ninja ne donnait pas encore l'impression d'avoir vraiment passé la vitesse supérieure pour décoller. Cela semble désormais pleinement le cas avec ce septième tome qui, très vite, nous fait entrer dans le vif du sujet, via le véritable massacre méthodique que Saruta entame de façon à la fois terrifiante et cynique. Terrifiante, car absolument tout le monde semble susceptible d'y passer, élèves comme professeurs, sales types comme purs innocents. Et cynique, car certaines situations permettent à Kengo Hanazawa de renouer un petit avec quelque chose qu'il avait déjà montré dans I am a Hero: le côté très "formaté" des japonais même dans des situations dangereuses qui sortent totalement de l'ordinaire, à l'image ici de la façon dont aucun élève de la classe ne prête tout de suite attention au fait que leur professeur ne soit plus qu'une tête volante.
Hanazawa met en scène cette barbarie de façon très soignée et impactante: en plus de jouer sur l'invisibilité de Saruta et sur la façon dont nombre de vie s'éteignent de façon sanglante (décapitations et démembrements sont légion) alors que l'entourage des victimes ne distingue pas la menace, le mangaka propose souvent des angles de vue cinématographiques assez millimétrés. A cela s'ajoute une tension et une folie supplémentaires à travers l'irruption d'une figure comme "Cube", un immense robot en carton, et la possibilité que "TON" soit utilisé par le labo si tant est que quelqu'un du N.I.N parvienne à donner la localisation du tueur en s'approchant de lui, ce qui reviendrait éventuellement à devoir mourir.
Dans cette optique, il va de soi que pas mal de personnages vont avoir leur rôle, leur importance, leur moment. De Suzuki à Mako en passant par l'expert en junpûji, Onikôbe et surtout Shion sur qui on apprend certaines choses, on assiste à des alliances, des affrontements et des sacrifices assez forts, Hanaza semblant prêt ici à bel et bien faire disparaître certains visages qui s'étaient plutôt confortablement installés dans son oeuvre, pour un résultat garanti. Et si, du côté du lycée Yankî, les choses sérieuses semblent tout juste commencer en fin du volume, on attendra forcément la suite avec impatience.
Nous voici donc face à un tome très violent dans son genre, faisant fort bien monter la tension, les enjeux et les attentes, et semblant faire enfin décoller pleinement un manga jusque-là très sympathique mais auquel il manquait encore un petit quelque chose pour pleinement nous happer. Under Ninja est sur une très bonne voie, et on espère que ça durera !