Under Grand Hotel Vol.1 - Actualité manga

Under Grand Hotel Vol.1 : Critiques

Under Grand Hotel

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Juillet 2011

UGH. Une prison fédérale appelée Under Ground Hotel, enterrée plusieurs mètres sous terre pour empêcher les plus dangereux criminels d’Amérique de s’échapper. Et de voir la lumière du jour, accessoirement. Certains la surnomment Under Grand Hotel, et ce qui s’y passe n’a rien d’une partie de plaisir ... Sen est le héros de cette histoire. Condamné pour meurtre à 80 longues années de prison, il comprend rapidement qu’il est la cible des pervers du coin, légèrement en manque et dans une perspective de ne jamais remonter vivant à la surface. Il y rencontre Swordfish, le shutcall (chef) de la prison, qui contrôle à peu près tout et notamment le trafic de drogue tout en sachant se faire respecter. Sen devient la cible prioritaire de Sword, et très vite le seul japonais de la prison comprend que pour se protéger de tous les autres il doit accepter d’offrir son corps à Sword, de devenir sa prostituée particulière et de subir viol sur viol. Seulement, quelque chose finit par naitre dans la fusion de leurs deux corps, de bien différent à la haine ou à la rancœur, voire l’obligation. Sen va chercher à comprendre un peu mieux son bourreau tandis que ce dernier tentait simplement de ne penser à rien d’autre qu’au plaisir, qui fait passer le temps dans cet univers où rien d’autre n’est possible.

Pour les connaisseurs, on associe très vite ce premier tome à un univers connu dans la série américaine « Oz ». Le contexte de la prison sous haut contrôle, les lockdown, l’extinction des feux, la salle de musculation, le détenu musclé qui finit par tomber amoureux du « fragile » meurtrier soumis. Et puis la rébellion de ce dernier, les agressions à son encontre, les plans machiavéliques d’assassinat ou de viols programmés et planifiés par de plus hautes instances, le directeur qui essaye de se mettre les prisonniers influents dans la poche ... Très ressemblant. Et pour ceux qui ne connaissent pas, il suffit de se laisser entrainer par un univers que l’on imagine somme toute assez représentatif de la prison quelques décennies en arrière, voire actuellement pour certaines. Si le logo interdit au moins de 16 ans est clairement justifié, il ne faut pas s’arrêter aux scènes de violences sexuelles ni à la présence très importante voire quasiment omniprésente de scènes de ce genre. En effet, on imagine bien que dans cette prison rien d’autre n’a valeur de pouvoir et que la majorité d’entre eux n’ont rien d’autre à faire. De plus, le viol est alors ici bien représenté et justifié, pas comme dans toutes ces histoires minables à la sauce mature shojo. Les personnages sont rapidement forts en caractère et on en apprend autant sur leur anatomie que sur leur histoire (ou presque). C’est même un délice de voir un instant le début de toute cette histoire par les yeux de Sword, ou même leur évasion, porteuse de sens et emplie d’intérêt.

De plus, malgré l’aspect assez intriguant de ce yaoi, on se prend rapidement d’affection pour l’histoire et ses protagonistes, d’autant que les sentiments de nos héros sont particulièrement soignés dans leur évolution, progressive et logique. Les émotions ne sont pas les mêmes à UGH et à l’extérieur, aussi l’on comprend rapidement que ce petit monde à part se développe tranquillement dans un huit-clos passionnant et haletant, au moins autant qu’il est sensuel ou parfois gênant, devant la violence de certaines scènes. Si ce premier tome d’une courte série de deux n’est pas à mettre dans toutes les mains, il est étonnamment réussi et son aspect rebutant au premier abord n’est qu’une qualité supplémentaire à l’ambiance malsaine mais passionnante du manga. D’autant qu’il n’est jamais gratuitement repoussant et que chaque page a son importance. Vraiment, on apprécie étonnamment la lecture et c’est avec impatience que l’on ira lire le prochain et dernier volume ! Enfin, notons que les scènes de sexe sont bien représentées, quand il y a des sentiments ou quand il n’y en a pas. En effet, on comprend la douleur tout autant que le plaisir et c’est véritablement la distinction entre ces deux passages qui rend le manga intéressant et pertinent de ce point de vue là.

Les dessins de la mangaka, quant à eux, sont un régal pour les yeux. Si les personnages principaux ont tous une part de beauté, on ne tombe jamais dans le côté bishonen longiligne et au visage fin, sauf pour Sen qui a la caractéristique de devoir être ainsi représenté. Les différents protagonistes sont rapidement identifiables, même les secondaires ; les décors présents et les expressions merveilleusement bien mises en valeur. Enfin, la dynamique du trait est indéniable et l’on profite pleinement des détails et de l’attention que porte Mika Sadahiro à son travail. A propos de l’édition, pas de souci au niveau de la lecture avec une traduction fluide, une qualité de papier acceptable et sans erreur majeure, sauf peut-être les onomatopées non adaptées entièrement. Seule interrogation : on ne comprend pas vraiment le format de cette série, si différente des autres œuvres de l’éditeur. Cela posera problème pour le rangement dans une bibliothèque et n’apporte rien au manga. Souci de respecter l’édition japonaise ? Etrange, en tout cas, et pas forcément dans le bon sens du terme étant donné que le tome est beaucoup plus petit -et compact- qu’à l’ordinaire. Mais dans l’ensemble, une bonne surprise malgré la réputation du tome, à ne lire que si l’on sait à quoi s’attendre, néanmoins. Ce n’est pas interdit au moins de 16 ans pour rien ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs