Twin Star Exorcists Vol.14 : Critiques

Le tournoi du château Hadarae touche à sa fin avec le duel opposant Shimon Ikaruga à Tenma Unomiya, le plus puissant des Généraux célestes. Alors que les deux adversaires semblent rivaliser de puissance, c'est une issue dramatique qui attend la compétition, et l'un des deux adversaires en ressort avec des cicatrices inéluctables.

De son côté, Benio a accepté l'impensable : s'en remettre à Kamui, l'assassin de ses parents, pour rencontrer le Basara originel, le seul à même de lui faire regagner ses pouvoirs...

Plutôt frustrant au départ, mais ayant évolué vers une direction prenante, l'arc du tournoi touche à sa fin en début de volume, avec un résultat digne de la seconde moitié de la compétition, à savoir riche en intensité dramatique. Chose habile, la fin du précédent opus nous a appris à apprécier le personnage de Tenma (ou au moins à lui vouer une certaine empathie), mais voilà que cette suite nous apprend à le mépriser. Un coup dur, mais pas autant que ce qu'on éprouve pour Shimon, une figure réellement attachante dont on attend maintenant de voir l'éventuel sursaut après un pareil coup du destin.

Voilà qui marque la fin d'un arc, ce qui se suit d'une transition permettait d'apprécier les retombées du tournoi, notamment du côté de la famille Enmadô. C'est même un événement très attendu qui est offert à Rokuro, une récompense logique tant par rapport aux prouesses du héros qu'au déroulé du scénario, et qui promet forcément une suite d'une grande intensité.

Pourtant, l'arc suivant ne sera pas centré sur Rokuro, mais bien sur Benio. Privée de pouvoirs et éclipsée de l'intrigue depuis le passage sur l'île de Tsuchimikado, il est logique et bienvenu de la revoir briller, d'autant plus que son sort ne semblait pas absolu. Chose intéressante, son arc (qui s'achèvera dans le tome suivant) fut même prépublié en tant que mini série totalement indépendante au Japon, avant d'intégrer la numérotation classique des chapitres et des volumes. Preuve que Yoshiaki Sukeno faisait alors miroiter un moment charnière... et l'artiste n'avait pas menti !

Le voyage de Benio a beau répondre au classicisme inhérent à la série, l'auteur continue de maîtriser les ficelles avec habilité, de manière à enrichir non seulement la deuxième des Étoiles jumelles, mais aussi son univers avec un grand "U". L'arc de Benio est l'occasion d'enrichir la portée du monde de "Twin Star Exorcists", lui donner des nuances attendues, lui apporter de nouvelles possibilités, et redéfinir la dyade de protagonistes en la reliant directement aux enjeux de l'opposition entre onmyôjis et impurs. Depuis l'entrée en scène de certains Basara, on pouvait se douter que le manichéisme de l'œuvre allait se retrouver fissuré à un moment donné. Moment qui arrive, pour le meilleur et pour... le meilleur. Car jamais l'univers proposé par Sukeno n'avait été aussi intéressant et prometteur, remettant en question pas mal de notions de ce monde d'exorcisme, ce qui aura aussi un impact sur bon nombre de personnages, indéniablement. Si seulement l'auteur pouvait éviter de nous exposer Benio dénudée comme objet de pur fantasme à chacun de ses passages à Magano, on serait encore plus satisfaits.