Trouble is my business Vol.3 : Critiques

Suite des désastreuses péripéties de Jôtarô Fukumachi. Le privé est toujours aux prises avec des malfrats, tout en essayant de raccrocher ce métier crasseux pour reconquérir son ex-femme.

Toujours à travers des intrigues d’un chapitre, Taniguchi et Sekikawa parviennent un peu mieux à canaliser les aspects humoristique et dramatique de leur série. Ce qui déstabilisait un peu auparavant, c’était la sensation de ne pas savoir si l’on doit rire ou s’émouvoir. Dans ce troisième volume, la comédie et le drame sont mieux distingués. Cela se voit notamment dans les fins de chapitre, qui se concluent toujours de manière nostalgique et désabusée face à la dureté des évènements précédents.

Ici, cela fonctionne donc mieux : on adhère de plus en plus à la psychologie de Fukamachi, ce type qui vit dans une fosse sceptique au quotidien, et qui est confronté sans cesse à des personnes qui lui rappellent que c’est un impossible de changer de métier. Que ce soient ses amis les flics véreux, ou les yakuza, tous disent que c’est leur destin de subsister dans les bas-fonds de la société urbaine japonaise. Et Jôtarô en fait partie. Ce point est particulièrement intéressant parce qu’il est emblématique des films noirs, dont le manga veut absolument faire référence. Cela ne peut que renforcer la crédibilité des auteurs dans cette démarche.

Outre ce ton qui se stabilise, les histoires restent quelque peu simples. Trouble is my business semble devoir rester un manga d’ambiance, et c’est quelque peu dommage que les intrigues ne soient pas plus poussées. Aucun cliffhanger ne semble assez efficace pour sidérer le lecteur.

Cette œuvre d’essai signée Taniguchi reste, pour ce troisième volume, un bon divertissement et un superbe hommage à un type de fiction bien précis. Les défauts se gomment pour proposer une ambiance de plus en plus aboutie.