Tora & Ookami Vol.1 - Actualité manga

Tora & Ookami Vol.1 : Critiques

Tora to Ôkami

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Mars 2014

Panini nous sort une nouvelle série, qui surfe dans l’air du temps avec une héroïne qui va s’attacher au boy’s love de tous les jours. Tora & Ookami, c’est la nouvelle série de l’auteur de Cat street qui est disponible en France. Mii Torisawa est une lycéenne. Elle est élevée par sa grand-mère depuis le décès de ses parents. Celle-ci a toujours tenu un restaurant, qu’elle a fondé il y a 50 ans. C’est un établissement qui prône la cuisine traditionnelle japonaise, avec le goût et le respect des recettes ancestrales. Tout y est proprement excellent et d’un équilibre rare. Pourtant, le restaurant est menacé par l’implantation d’immeubles. Le responsable est un promoteur immobilier qui rachète peu à peu le quartier, causant beaucoup de souci à la grand-mère de Mii. Notre héroïne n’a que peu d’amis à l’école, puisqu’on la charrie pour le coup de main qu’elle donne à sa grand-mère, et l’odeur de vinaigre et de sauce qui se dégage immanquablement d’elle à force de cuisiner. Elle ne sort pas comme les jeunes de son âge, et passe son temps au restaurant. Un jour, deux beaux étudiants, Toraji Sengoku et Ken Okami, débarquent dans l’établissement et réclament à manger, l’un des deux se sentant mal. Cette fan de boy’s love va immédiatement les imaginer ensemble, entre le doux Tora et le désagréable Ookami qui protège son cher et tendre en lui parlant à elle de manière fort peu élégante. Elle est persuadée qu’il n’est gentil qu’avec Tora, et à force de persévérance elle va se faire de ces deux jeunes gens des amis. A grands renforts de cuisine et de persévérance, surtout avec Ookami qui n’est pas facile à vivre.

Le côté fujoshi de l’héroïne n’est pas développé à l’extrême comme dans Otaku Girls, et c’est tant mieux. On profite simplement de ses sous-entendus, partagés par de nombreuses lectrices de shojo. Elle écrit d’ailleurs des fictions sur ses deux nouveaux amis, et là la plupart du public féminin se reconnaitra. Il est facile de s’identifier à cette héroïne timide, gaffeuse mais persévérante. Elle n’a que cela pour elle, et fait preuve d’une décontraction exemplaire, même quand ses deux amis parlent d’arrêter de venir… jusqu’à ce qu’elle craque, terrifiée à l’idée de perdre les deux seuls soutiens qu’elle avait réussi à obtenir dans son quotidien rempli de travail et de sérieux que les jeunes de son âge ne soupçonnent pas. Elle va d’ailleurs les retrouver plus près qu’elle ne le pense. Le récit est facile, coule de source et les retournements de situation ont beau être un peu gros, l’auteur réussit à les faire passer pour des évidences. On ne s’ennuie pas à la lecture, et on profite même avec plaisir du caractère de notre héroïne qui n’abandonne rien et veut à tout prix soulager sa grand-mère. Les plats proposés nous mettent l’eau à la bouche, alors que les deux grands gaillards qui entrent dans la vie de Mii nous distraient par leurs caractères très complémentaires. On se doute bien que l’histoire d’amour n’est pas loin, et pourtant c’est actuellement surtout l’histoire d’une jeune fille un peu seule, mise à l’écart, qui va tenter de conserver son amitié avec deux étudiants qui comprennent ses efforts au quotidien.

Un beau début de série, donc, que le trait de Yoko Kamio ne fait que sublimer. Son trait, fin et personnel, contribue à la bonne humeur qui se dégage de la lecture. Il s’impose au fur et à mesure, malgré des yeux bien plus ronds mais sans fioritures qu’à l’ordinaire, et une simplicité dans les personnages banaux comme l’héroïne qui fait plaisir à voir. L’aspect épuré du dessin permet par ailleurs de mettre en avant les attraits majeurs de la série, comme la beauté de nos deux jeunes hommes ou la simplicité de Mii. Les expressions sont bien rendues, et l’on s’amuse beaucoup de suivre les changements d’humeur chez Mii, ainsi que les exagérations faites pour se moquer un peu de sa naïveté. Les décors sont bien remplis, et chargés juste assez pour nous occuper l’œil. Quant à l’édition, la qualité d’impressions de Panini reste décevante. Les pages, cartonnées, rigides, jaunes et désagréables nous gâchent quelque peu la lecture. Le manque d’adaptation des onomatopées est récurrent, mais c’est surtout ces pages qui nous affligent. Un jour, Panini sortira un shojo dans de bonnes conditions d’édition. On y croit.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs