Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 21 Juin 2011
Après avoir disparu il y a plusieurs années de cela, Yuma Oda est revenu du futur, amenant avec lui les prémices d'une possible fin du monde. Miho Omori, ancienne camarade de Yuma, a enfin retrouvé la trace de ce dernier, qui lui confirme que le sort du monde dépend de la réussite ou non d'un assassinat dont elle sera la cible sous peu. Mais qui est donc le futur meurtrier de Miho ? Pour le découvrir, la jeune femme va devoir mener l'enquête entre présent et futur, mais la tâche s'annonce d'autant plus difficile que certains de ses proches pourraient être impliqués dans l'affaire, et que sa mémoire lui fait cruellement défaut...
Après un premier volume intrigant, Tokyo fin d'un monde continue sur un bon rythme dans ce deuxième volume, qui commence à dévoiler les enjeux de ce qui se joue et intrigue de plus en plus quant aux desseins de certains personnages, le tout autour d'un incessant jeu dans le temps... et c'est là que le bât blesse.
Les idées du jeu sur le temps, des voyages dans celui-ci et des paradoxes temporels auraient pu offrir à la série une dimension unique et ambitieuse, et y arrivent par instants, mais cela ne dure jamais, la faute à une narration trop chaotique. Sans cesse, Junichi Noujou passe du coq à l'âne, ne prend pas le temps de poser son récit, comme pour mieux perdre le lecteur. Et que cet état de fait soit volontaire ou non, ce sera à chacun de voir s'il adhère ou pas à ce style narratif.
Mais dans tous les cas, ce manque de clarté pose un autre problème, celui de la bonne compréhension de l'histoire et de ses enjeux. Ici, quelques révélations sont présentes, mais le volume se contente surtout d'épaissir le mystère autour de certains personnages, le problème étant que l'on a, en fin de compte, bien du mal à cerner précisément toute la tension des desseins de ceux-ci, tant la narration se fait trop confuse.
Le style graphique de l'auteur n'arrange rien. Séduisant sur le premier volume, il colle beaucoup moins bien au contenu plus vif de ce deuxième opus. Très froid, il ne dégage que de manière très peu expressive les émotions des personnages lors des passages les plus tendus. L'attachement aux protagonistes n'opère pas, ceux-ci paraissent finalement bien lisses, et il devient facile de décrocher à tout moment de leurs aventures.
Avec ce deuxième volume, Junichi Noujou ne fait qu'embrouiller un peu plus le lecteur, qui risque fort de décrocher s'il n'adhère pas aux différents partis pris du mangaka. Une oeuvre assez difficile à juger, qui pourrait toutefois se révéler un peu plus avec son troisième et dernier volume.