Tokyo Tarareba Girls - Saison 2 Vol.1 - Actualité manga

Tokyo Tarareba Girls - Saison 2 Vol.1 : Critiques

Tokyo Tarareba Musume Season 2

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Novembre 2023

Après nous avoir séduits avec son manga Tokyo Tarareba Girls et son spin-off en un volume sous-titre "Returns", l'illustre Akiko Higashimura est revenue chez Le Lézard Noir au tout début du mois d'octobre avec le premier volume d'un nouvel opus de cette saga, sobrement intitulé Tokyo Tarareba Girls - saison 2. Prépubliée au Japon entre 2019 et 2021 dans le magazine Kiss des éditions Kôdansha, à l'instar de la première série, cette deuxième saison nous conte, en réalité, une histoire indépendante qui n'a pas de lien direct avec la saison 1, puisqu'elle se déroule plusieurs années plus tard et nous fait suivre de tous nouveaux personnages.

En effet, alors que la première série démarrait en 2014, cette nouvelle oeuvre prend place en 2019, un moment un peu charnière du Japon puisque le pays venait alors tout juste de changer d'ère en laissant place à l'ère Reiwa, ce qui a en quelque sorte motivé l'autrice à proposer un nouveau cas de trentenaire célibataire dans un cadre un peu plus moderne, car mine de rien pas mal de choses ont évolué entre 2014 et 2019, par exemple dans les comportements des jeunes adultes et dans les technologies.

C'est donc en 2019 que démarre l'histoire de Reina Hirota, 30 ans, probablement toutes ses dents mais sans copain... et pour le moment, elle le vit plutôt bien. Son parcours est on ne peut plus classique: elle a suivi une scolarité ordinaire à Tökyô, a fait une formation courte à l'université, et continue de vivre chez ses parents tout en vivotant avec des contrats de travail à durée déterminée. Quand elle ne travaille pas, elle passe la plupart de son temps dans le canapé, devant les plateformes de streaming. Et tout ça, elle le vit plutôt bien pour l'instant. On dit bien pour l'instant. Car en commençant à travailler dans une bibliothèque des environs, elle rencontre sa supérieure Shôko Morita, une fonctionnaire de 40 ans qui est célibataire elle aussi, qui le vit bien elle aussi, et qui l'entraîne un soir dans un bar géré par des jeunes et beaux garçons tous appelés Yoshio (Morita craque sur Yoshio n°5, donc mieux vaut ne pas y toucher). A cela s'ajoute, bientôt, une lettre de ses camarades de primaire l'invitant à déterrer leur capsule temporelle contenant leurs rêves d'avenir, et c'est là que Reina prend conscience d'une chose: elle ne se souvient absolument pas du rêve qu'elle avait bien pu écrire à l'époque. Comme si des rêves, elle n'en avait plus aujourd'hui...

Ce premier tome joue alors principalement sur ces deux axes parallèles, des axes qui sont quelque part voués à se croiser pour enclencher une prise de conscience et un début d'évolution en Reina. D'un côté, le cas de la capsule temporelle lui fait mieux réaliser qu'elle a complètement oublié les rêves qui pouvaient être les siens, et qu'elle s'est inconsciemment mise à se désintéresser de pas mal de choses pour simplement vivoter, y compris des hommes puisqu'elle n'en a fréquentés aucun depuis ses 28 ans. Et de l'autre côté, entre son travail à la bibliothèque où même son collègue solitaire Numabukuro a un rêve (aller côtoyer les grenouilles qu'il adore en Amazonie, ce qui est un rêve très respectable comme un autre) et ses virées au "bar à Yoshio", elle se rend compte qu'un coup de neuf dans sa vie serait sans aucun doute bénéfique. Et le déclic viendra alors de la découverte du rêve qu'elle avait écrit pour la fameuse capsule. Un rêve tout classique qu'elle se décide à réaliser, encore plus quand elle songe au bonheur que ça pourrait aussi apporter à ses parents, couple malheureusement devenu morte et ne faisant plus rien.

Si la principale ligne directrice de l'oeuvre (une trentenaire voulant soudainement se trouver un mari et fonder une famille avant que tout ça ne soit hors de sa portée) reste plutôt similaire à celle de la première série, cette saison 2 jouit de suffisamment de spécificités qui lui sont propres pour ne pas trop faire dans la redite: le changement d'époque se ressent assez même s'il n'est que de quelques années (vu que tout évolue si vite de nos jours), Reina a un statut bien différent de celui de Rinko, Kaori et Koyuki (les héroïnes de la saison 1, pour rappel)... et à partir de là, Higashimura déballe sa narration pleine d'expérience pour amener avec logique le début des avancées de son héroïne, tout en dynamisant efficacement les choses par le biais de ses figures secondaires gentiment farfelues, entre l'assez exquise dans son genre Morita en quarantenaire nonchalante mais ayant le béguin pour un petit jeunot, les Yoshio dont certains ont une personnalité extravagante, sans oublier le retour espéré des indispensables mascottes Yaka et Fokon.

Il n'y a plus qu'à attendre de voir comment se développera ce nouveau récit, mais dans l'immédiat on a droit à un bon volume d'introduction, esquissant déjà des pistes intrigantes, et servi dans une très bonne qualité d'édition qui est dans la droite lignée de la première série: le grand format sans jaquette ni rabats typique de l'éditeur est là pour un rendu convaincant, la couverture est soignée, la qualité de papier et d'impression est très bonne, le lettrage est propre, et la traduction effectuée par Miyako Slocombe est aussi impeccable que pour la première série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs