Toilet-Bound Hanako-kun Vol.1 - Actualité manga
Toilet-Bound Hanako-kun Vol.1 - Manga

Toilet-Bound Hanako-kun Vol.1 : Critiques

Jibaku Shônen Hanako-kun

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Juillet 2021

Le genre de la comédie représente toujours un petit risque sur notre sol, d'autant plus quand il s'agit d'un titre ayant dépassé la quinzaine de tomes. Après Iruma-kun via nobi nobi!, un titre certes dans un registre différent, les éditions Pika prennent pourtant le risque de proposer chez nous le manga Toilet-Bound Hanako-kun dès cet été 2021, un récit qu'on n'attendait pas forcément dans nos librairies, mais dont l'arrivée est plus que bienvenue. A savoir que la découverte du public francophone avec l’œuvre s'est d'abord faite début 2020 via l'adaptation animée dirigée par Masaomi Andô au sein du studio Lerche, disponible chez nous via Wakanim.

Le manga est né de la main d'AidaIro (ou Aida Iro), un binôme composé d'une scénariste et d'une dessinatrice dont la carrière professionnelle débuta dès 2011 avec plusieurs histoires courtes ainsi qu'une participation au visual novel Narisokonai Snow White. En parallèle à plusieurs contributions à des anthologies, notamment autour de Touken Ranbu et Osomatsu-san, les deux artistes lancèrent dans leur plus grand succès à l'heure actuelle : Jibaku Shônen Hanaku-kun. Publié dans le Gfantasy des éditions Square Enix depuis 2015, le manga a atteint les 15 volumes au Japon et a même eu droit à un spin-off des mains du duo en 2018 : Hôkago Shônen Hanako-kun. En France, les éditions Pika ont logiquement opté pour le titre anglophone international : Toilet-bound Hanako-kun.

L'histoire nous projette au sein d'un collège, l'école Kamome. On dit que celle-ci abriterait sept mystères, et qu'un événements se produirait lorsque ces derniers seraient résolus. Parmi ces légendes urbaines, il y a celle de Hanako, l'esprit d'une fille qui hanterait les toilettes du troisième étage du plus vieux bâtiment de l'établissement, et que le fantôme exaucerait le souhait de la personne qui viendrait quérir son aide. C'est ce que compte faire Nene Yashiro, une adolescente plutôt frêle et timide, qui craque pour un garçon du collège sans espérer une seule seconde pouvoir conquérir son cœur. Elle se rend alors dans ces fameuses toilettes pour y rencontrer Hanako qui est... un garçon, et un esprit assez taquin de surcroit ! Pour Yashiro, c'est la découverte avec un pan du monde dont elle ignorait l'existence, parsemé de créatures mystiques et d'autres entités folkloriques. Mais demander un souhait à Hanako a un prix, aussi la demoiselle devra le payer en restant à ses côtés... en tant que larbin !

Le concept des sept mystères d'une école n'est pas une idée nouvelle au sein du manga fantastique. Si on veut citer un exemple de titre paru en France reprenant ce concept, on peut évoquer le très bon Dusk Maiden of Amnesia. Pourtant, ce premier tome de Toilet-bound Hanako-kun se montre habile en présentant le concept que comme un point de départ et non comme un enjeu en soi. Parmi ces mystères, il y a celui de l'esprit Hanako et sa rencontre avec la jeune Yashiro, ce qui sera la ligne de départ d'une tranche de vie drôle et soumise à différentes aventures paranormales. En guise de démarrage, le récit se révèle logiquement classique en faisant se succéder les scenettes qui s'appuieront constamment sur l'univers imaginé par les mangaka. Puisant dans le folklore nippon comme dans la mythologie bouddhiste, les artistes ne se mettent pas de barrière et se servent à leur guide pour nourrir un monde qui multiplie les possibilités. En ce sens, chaque aventure de Hanako et Yashiro se renouvelle par rapport à la précédente, et on se laisse alors porter par le rythme très habile de ce début d’œuvre.

La série en elle-même, pour le moment, ne présente pas d'enjeu défini, bien que les fameux mystères du collège soient souvent rappelés pour créer un socle commun à plusieurs aventures. AidaIro préfère créer différentes histoires aux objectifs variés, introduisant parfois de nouveaux personnages, et nourrissant la relation entre les deux protagonistes. Dans l'ensemble, cette formule brille par l'humour très léger et bon enfant, confirmant le potentiel du manga en tant que comédie adolescente en plus d'être un récit fantastique intrigant. Il faut aussi admettre que la patte graphique proposée par la dessinatrice joue énormément dans notre entrée dans l'univers tant celle-ci a un cachet certain appuyé par des personnages mignonnets et expressifs, une mise en image impactante du folklore dépeint, le tout via un coup de crayon qui joue des contrastes de luminosité et noir/blanc pour se doter d'une vraie densité, y compris dans ses environnement représentés. La patte graphique de la dessinatrice vaut le coup d’œil, aussi il n'est guère étonnant qu'elle ait été appelée pour contribuer à différents projets.

Toilet-bound Hanako-kun, en ce qui concerne son premier tome, c'est un récit plein de charme et promis à de nombreuses possibilités. La longueur du titre rend la prévision de la suite compliquée, mais la formule proposée ici suffit à nous porter et à nous divertir, tant il y a une belle maîtrise du rythme et de l'univers, et des relations entre personnages classiques mais suffisamment drôles et bien dosée. Pika a eu raison de publier les deux premiers tomes en simultanée, afin de permettre au lecteur de se faire une idée plus appuyée sur le manga, pour son lancement.

Concernant l'édition, la maison reste fidèle à sa bonne qualité de conception avec un ouvrage au papier de qualité, tandis que la traduction de Benjamin Moro est efficace et vivante, aussi bien pour retranscrire l'alchimie entre les personnage que celle de cet univers fantastique et fantômatique.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs