To Your Eternity Vol.3 - Actualité manga
To Your Eternity Vol.3 - Manga

To Your Eternity Vol.3 : Critiques

Fumetsu no Anata e

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Septembre 2017

Critique 2


En compagnie de Piolan, Imm arrive dans un village où il en vient à être hébergé par un homme, le « vieux saké », et fait la rencontre de son jeune travailleur, Googoo, un homme garçon abandonné par son frère puis défiguré lors d'un accident, si bien qu'il revet toujours un masque désormais. Avec cette nouvelle rencontre, Imm poursuit sa découverte du monde qui l'entoure, et de ses propres capacités.


Troisième tome et troisième cadre de vie pour Imm, cette sphère mystique qui a pris la forme d'êtres aux portes de la mort qu'il a côtoyée jusqu'à présent, et auprès desquels il a énormément appris. Comme il est de coutume avec la série depuis ses débuts, un tout nouveau contexte s'offre au lecteur et, à l'instar d'Imm, celui-ci va devoir marquer ses propres repères, découvrant un nouveau cadre de vie et quelques personnages dans ce quotidien inédit.


Cette fois, pas de grand drame à l'horizon, aussi ce troisième opus revêt une dimension tranche de vie bienvenue. Pas de grande échappée dans une zone glaciale ou de tentative d'évasion, ce nouveau tome propose une recette plus simple : présenter le cadre de vie d'Imm aux côtés de Googoo, un gamin tête de mule, mais au passé peu enviable, et son opposée, Linh, une jeune fille de bonne famille qui semble étrangement attirée par le modeste quotidien des deux garçons. En résulte alors une ambiance plus posée et sereine véritablement apaisante dans ce tome, qui toutefois ne manque pas de rappeler les dures réalités de la vie. Ici, Yoshitoki Oima utilise comme ressort dramatique le personnage de Googoo, et renoue ainsi avec un thème déjà bien exploité dans sa série précédente, A Silence Voice, celui de la différence. Cette différence peut être aussi physique que sociale, occasionner le rejet de ses proches, une dimension que la mangaka utilise habilement pour apporter une profondeur à ces nouveaux personnages, et nous faire prendre de sympathie pour eux. Et la formule fonctionne parfaitement : le trio Imm, Googoo et Lihn est véritablement attachant, attendrissant souvent, et se dote d'un véritable relief tant les relations humaines entre les uns et les autres sont travaillées et totalement crédibles. A travers ce semblant de triangle amoureux, Yoshitoki Oima prouve encore une fois que To Your Eternity est une série d'une grande sincérité, qui n'a pas besoin de beaucoup d'artifice pour séduire son lecteur.


Le tome précédent appuyait pourtant une dimension plus fantastique pour l’œuvre, un trait de l'histoire qui revient dans la deuxième partie de volume, dans une mesure beaucoup plus appuyée à tel point qu'on est surpris par le contraste des ambiances entre les deux moitiés du récit. Rien d'anormal pourtant, c'est même totalement logique étant donné la facette surnaturelle du titre. Et là encore, Yoshitoki Oima donne cette impression que tout est légitime et rien n'est exagéré : les déboires de fin de tome servent alors le personnage d'Imm, son apprentissage et son évolution d'une manière globale, tout en apportant une facette assez spectaculaire d'autant plus crédible qu'elle utilise un aspect plutôt étrange du tome, lié à la modification apportée à Googoo en tant qu'être biologique. Le rythme s'accélère alors à ce moment et la séquence captive comme elle intrigue. D'une part, il y a cette crainte de voir ces péripéties s'achever dans le plus grand des drames, ce qui était une marque de fabrique de la série sur ses deux premiers tomes, et de l'autre on garde cette curiosité à l'égard de l'univers de la série, cet homme mystique qui s'adresse à Imm et semble connaître sa véritable nature, ou encore ces entités qui interviennent sans vouloir du bien à celui qui n'était autrefois qu'une simple sphère. Autant dire que l'intérêt du lecteur continue d'être piqué, et que To Your Eternity a encore tout un monde à décortiquer.


Notons que la toute fin du tome propose une fin d'arc plutôt inédite pour la série, comme si un cap avait été franchi et que les personnages présentés étaient voués à être cristallisés dans l'intrigue. Dans tous les cas, l'idée sert parfaitement ce volume qui a su briller par ses personnages, ses relations humaines, ses thèmes proposés et sa dimension fantastique. La nouvelle série de Yoshitoki Oima prouve qu'elle est une vraie réussite après trois volumes aussi captivants que touchants et intelligents. Forcément, on attend la suite avec impatience.


Critique 1


"Pourquoi j'ai cette vie-là ?"


Quelque part en campagne, le petit Googoo mène une vie paysanne on ne peut plus modeste et un peu miséreuse aux côtés de son grand frère Shin, sa seule famille. Souvent, tout en travaillant pour subvenir à ses besoins, l'enfant se demande pourquoi il est né ainsi, alors qu'à côté des familles heureuses vivent sans doute beaucoup mieux dans des châteaux et des grandes maisons. L'un de ses principaux réconforts : quand il part vendre des choses en ville, il peut observer une ravissante jeune fille, sans doute une demoiselle de bonne famille, dont il semble épris. 


Son grand frère et cette jeune beauté sont bien ses principales sources de joie... Mais dans cette vie de misère, il semble devoir subir la dureté du monde jusqu'au bout. Un beau jour, Shin finit par partir en le laissant, espérant trouver ailleurs une vie meilleure. Et peu de temps après, le petit garçon, désormais seul, sauve la vie de Lihn, la jeune fille qui lui plaît... mais sans qu'elle sache qu'elle lui doit la vie, et en y laissant son visage. 


Quand il se réveille, Googoo, défiguré, découvre qu'il a été recueilli par le vieux Saké, vieillard qui fabrique de l'alcool en expérimentant diverses choses, et qui est pris pour un fou peu recommandable aux alentours. Désormais, le jeune garçon vivra avec ce vieil homme, en travaillant pour lui et en étant son cobaye pour certaines expériences. Le tout, en cachant constamment sous un masque son visage déformé et effrayant, dont il a honte. 


Cette existence, il la pense déjà vouée à un avenir sans intérêt, où il fera toujours la même chose, et où rien ne changera jamais, surtout avec sa tête de "monstre". Mais de nouveaux événements pourraient finir par lui faire changer sa vision des choses : l'irruption chez Saké de Lihn qui a fugué, mais aussi, avant ça, l'arrivée de deux autres pensionnaires, à savoir la vieille Piolan accompagnée d'Imm...


Après deux premiers volumes d'une beauté folle, To Your Eternity s'ouvre encore sur une nouvelle partie, de nouvelles rencontres pour Imm, et une nouvelle étape pour son évolution. Mais cette fois-ci, le récit pourrait bien prendre une tournure différente de précédemment...


Une nouvelle fois, Imm n'est pas forcément le personnage le plus mis en avant pendant la lecture, car son évolution se fait avant tout au contact de ses rencontres, que Yoshitoki Oima prend toujours soin d'approfondir. Après le jeune garçon dans le tome 1 et la petite March dans le volume 2, ici le récit se focalise donc avant tout sur le jeune Googoo, enfant devant se relever de nombreuses blessures : vie de famille inexistante, abandon de son grand frère, visage défiguré qui lui vaut d'être moqué, voire craint et même qualifié de monstre... Une nouvelle fois, Oima décortique les affres d'un univers qui peut être à la fois dur dans son fond et poétique et fascinant dans sa forme.


"Le futur ne changera plus... Et ça, ça me fait mal... très mal..."


On a alors en Googoo un enfant qui, à force d'avoir été ballotté par la vie, s'interroge pas mal sur ce qu'il est et sur ce qui l'attend, permettant dès lors à la mangaka de poursuivre ses questionnements autour de l'existence. Quel avenir s'ouvre pour ce petit garçon ? Pourquoi tant d'inégalités dès la naissance ? Son frère Shin pourra-t-il seulement trouver meilleure vie ailleurs ? Parce qu'il est défiguré et moche, n'est-il donc plus humain ? Est-il voué à être toujours repoussé ? Est-il condamné à une existence de solitude ?


Googoo souffre de ses blessures et, à cause de son handicap physique et du regard qu'ont les autres sur lui, a perdu toute confiance en lui. Mais certaines rencontres pourraient l'aider à se relever malgré tout.


Il y a en premier lieu Lihn, jeune fille dans le fond absolument adorable, même si le fait qu'elle vienne d'une famille riche crée parfois des décalages entre elle et Googoo (sa cicatrice en est un bon exemple). Googoo a beau être amoureux d'elle, il refuse catégoriquement de lui montrer son visage, de peur d'être encore repoussé. Sans doute pense-t-il que la jeune fille a tout pour elle et doit être heureuse. Mais peut-être cache-t-elle, elle aussi ses propres tourments, ceux que créent des parents qui ont déjà tout tracé de son présent et de son avenir. Elle ne décide rien, a le sentiment de ne pas exister par elle-même, et on en revient à nouveau à cette question de l'existence.


Mais il y a aussi, bien sûr, Imm, dont il découvre d'emblée la nature d'être immortel et protéiforme, et qui va devenir pour lui une sorte de "petit frère" à qui il devra apprendre des choses. Une chose très positive se dégage d'emblée d'Imm pour Googoo : de par son manque d'expérience de la vie et du contact avec les humains, l'entité immortelle n'a pas une mentalité déjà conditionnée par ceux-ci, et il accepte alors sans sourciller le physique ingrat du petit garçon. Imm deviendra la seule personne à qui il accepte de montrer son visage. Mais tout ne sera pas toujours idéal dans la relation entre les deux êtres, il y a notamment quelques pointes de jalousie mal placée qui pourront apparaître chez l'enfant...


Mais Imm sera une vraie présence positive pour Googoo... et le contraire est vrai aussi. Au contact du jeune garçon, notre héros immortel, évidemment, poursuit son apprentissage de nombre de choses. Il comprend mieux ce qu'est la peur quand il doit retourner dans une forêt, un lieu qui lui rappelle forcément de mauvais souvenirs. Il apprend à dire "je ne sais pas" entre autres choses, s'essaie à des corvées comme le ménage, la cuisine et le travail, découvre aussi brièvement ce que peut être le ressentiment... Mais on cerne également de nouvelles choses à son sujet : certaines capacités comme la reproduction de nourriture, le fait que sa mémoire retient plus facilement les importants chocs positifs ou négatifs... Ainsi, son évolution suit son cours... Mais comme on pouvait le deviner à la vue de la fin du tome 2, certaines présences pourraient menacer tout ça.


L'apparition plus concrète d'un ennemi, dans la dernière partie du volume, amène un peu d'action bien rendue, tout en consolidant l'existence d'une menace, mais aussi l'évolution d'un Imm décidé à protéger ses proches. Tout cela nous amène jusqu'à une fin de tome qui ouvre de toutes nouvelles perspectives, de par le choix de vie qu'a effectué l'entité immortelle.


Visuellement et narrativement, c'est toujours aussi beau. Oima sait sublimer ses personnages quand il le faut, avec quelques splendeurs de mise en scène, comme quand elle insiste sur les bouilles de Googoo, d'Imm ou de Lihn, ou qu'elle croque certains découpages captivants (aaah,ce découpage sur Imm en loup page 56...). La mangaka adopte également un ton intelligent vis-à-vis de la défiguration de Googoo, où elle reste pudique en ne la montrant jamais.


Déjà trois tomes pour autant de moments de lecture magnifiques. To Your Eternity continue de fasciner pour les nombreux personnages qu'Oima décortique, pour l'évolution de sa fascinante figure, pour ses réflexions et pour son univers captivant.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs