Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 19 Juillet 2012
Un tigre blanc balafré est arrivé sur le domaine du Roi, où il est bien décidé à s'imposer. Impuissant, le jeune tigre que nous suivons depuis le début ne peut qu'assister à la mort de sa mère, et aux derniers instants de son père. Chassé de la terre de ses ancêtres, il fugue vers le nord, grandissant au gré des épreuves qui se présentent face à lui, et qui seront autant d'événements qui le renforceront afin de prendre un jour sa revanche sur le tigre blanc...
Dans Tigre 2, la nature est plus hostile que jamais, et fera tomber, les unes après les autres, les épreuves sur le jeune tigre. Chasse au cerf, face à face avec des ours... le regretté Ahn Soo-Gil prouve une nouvelle fois sa passion pour l'univers qu'il dépeint, et dont il fait parfaitement ressortir toute la majestuosité et la sauvagerie, notamment via le sens maternel des animaux rencontrés, ou les boucheries sanglantes perpétrées par le féroce tigre blanc.
Ici, le récit s'avère fort linéaire, puisqu'une grande partie de ce deuxième et dernier tome n'est guère consacrée qu'à la lutte pour la survie du jeune tigre au fil d'épreuves qui ne cesseront de le faire grandir, et il faut bien avouer que l'on attendait un peu plus qu'une simple quête vengeresse mûrissant au fil des épreuves imposées par la nature. On aurait aimé, par exemple, un travail un peu plus conséquent sur les à-côtés de ces épreuves : ici, on se contente de suivre des étapes qui s'enchaînent l'une après l'autre, sur un ton qui finit par être routinier. Mais malgré tout, l'essentiel passe : la nature sauvage permet au jeune tigre de gagner des forces et de s'imposer pour enfin faire face au tigre blanc dans un final convenu mais bien tourné, si l'on excepte toutefois la longueur d'un dernier duel rendu assez poussif par une mise en scène pas très fluide et trop rigide.
Visuellement, on retrouve les qualités et les défauts du premier tome : dans la peinture des tigres, on sent réellement qu'Ahn Soo-Gil a observé pendant des années ces majestueux félins, tant le trait se veut détaillé. Toutefois, cela ne l'empêche pas de commettre régulièrement des erreurs de proportion offrant parfois aux animaux des physiques assez improbables. Plus encore que pour les tigres, c'est le cas pour les autres animaux, loups comme ours. De même, l'humanisation voulue par l'auteur est un parti-pris intéressante, mais offre parfois aux tigres des expressions assez laides. Et en allant dans le détail, le tigre blanc est parfois tellement blanchi qu'on a l'impression d'avoir affaire à un fantôme de tigre...
En somme, ce deuxième et ultime opus de Tigre est dans la lignée du premier. Loin d'être parfait, le récit témoigne néanmoins de la passion de son auteur pour les tigres et constitue une lecture intéressante et prenante.
Du côté de l'édition, le temps d'attente assez long entre le tome 1 et le tome 2 se voit justifié par une édition toujours aussi satisfaisante.