The Fable Vol.13 : Critiques

L'affaire Utsubo touche enfin à son terme, et les plans de l'odieux bonhomme ont échoué: sa tentative d'éliminer Fable qui l'effrayait tant a raté, Suzuki s'est retourné contre lui en ne cautionnant plus ses actes, Hinako a pu être sauvée des dégâts de sa grenade grâce à notre héros, la jeune femme arrive même à remarcher petit à petit grâce aux leçons que Fable lui a données... si bien qu'il ne reste plus qu'une seule chose à faire dans l'immédiat: faire disparaître cet ennemi nuisible pour bien trop de monde. Toutefois, si la confrontation contre Utsubo, en elle-même, est vite et bien réglée au début de ce tome, cette partie dure tout de même encore jusqu'à environ la moitié du volume, car il y a beaucoup de petites autres choses à régler, et Katsuhisa Minami s'en occupe avec beaucoup de soin ainsi qu'une logique tantôt implacable, tantôt touchante, voire amusante via les petits soucis de voiture de Kuro. Que ce soit le besoin d'effacer les traces et d'inventer une excuse auprès de la police sur l'explosion du logement d'Utsubo et sur sa disparition, les choix de Suzuki, l'avenir de Hinako qui doit désormais tâcher de retrouver sa place en société tout en continuant sa rééducation, le sort évident d'Isaki, le cas de la mort de Kainuma, et l'issue du lien Hina/Fable né lors de l'accident d'il y a quatre ans, tout est impeccablement bouclé dans cet arc qui aura été très bon.

Mais après ces événements éprouvants, mieux vaut se détendre un peu plus. Et pour ça, quoi de mieux qu'une fête de Noël à quatre ? C'est exactement ce qui nous est proposé dans la suite du tome, sur proposition du patron d'Octopus. Voici donc ce dernier, Satô, Yôko et Misaki réunis pour une soirée costumée (si si) et très (très très) alcoolisée qui va réellement régaler d'un bout à l'autre, et cela pour plusieurs raisons.
D'un côté, on a une Yôko qui ne pense qu'à une chose: trouver un adversaire à sa hauteur en matière d'ingurgitation d'alcool, et le patron à une solide réputation dans ce domaine, ce qui donnera lieu à un duel de poivrots plus poussé qu'aucun autre auparavant dans la série, avec tout ce qu'il faut d'étapes hilarantes (les difficulté de plus en plus évidentes du patron pour parler, Yôko qui se régale en observant le spectacle...).
De l'autre côté, on a un patron qui vise surtout une chose: mettre Satô et Misaki, ses deux employés adorés, ensemble, tant il trouve qu'ils sont faits l'une(e) pour l'autre. En résulte des petits stratagèmes rigolos, à l'image d'une partie de bras de fer improbable où chacun essaie d'être plus faible que l'autre.
Quant à notre héros, il a surtout pour mission d'essayer de se comporter le plus normalement possible et de ne pas trahir sa couverture de "pleurnichard pratiquant un art martial", le tout donnant lieu à quelques instants ubuesques.
Mais dans ce flot d'humour, l'auteur sait également glisser des détails plus poignants, mine de rien. On pense notamment au fait que Satô vive ici la toute première fête de Noël de sa vie, aux petites leçons qu'une Misaki désinhibée lui donne pour son bien, et surtout à tout ce que l'on découvre sur les côtés "papa-poule" du patron avec ses trois camarades de fête, cet homme n'ayant jusqu'à présent jamais été aussi bien mis en avant que dans ce volume.

Katsuhisa Minami nous livre alors un volume particulièrement bon. Après avoir refermé l'arc Utsubo avec beaucoup de soin, l'auteur nous offre un aparté festif assez exquis avec sa déferlante d'humour typique de son oeuvre et ses petits éléments un peu plus touchants. Le cocktail The Fable fonctionne du tonnerre ici !