The Dungeon of Black Company Vol.2 - Actualité manga
The Dungeon of Black Company Vol.2 - Manga

The Dungeon of Black Company Vol.2 : Critiques

Meikyuu Black Company

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Septembre 2018

La Compagnie Noire du donjon ne semble pas loin de naître, Kinji étant bien décidé à utiliser ses acolytes humanoïdes ou monstres (comme la reine des fourmis, qu'il nomme directrice commerciale) pour grimper les échelons, faire tomber la Raizaher Mining entre ses mains et s'élever en haut de la société... mais pour ça, il faudrait d'abord qu'il se sorte indemne d'une île infernale, et qu'il parvienne à faire équipe avec une héroïne beaucoup trop corporate et à la raisonner... Plus facile à dire qu'à faire, quand on se retrouve toujours aussi endetté au fil du temps, et que l'on doit bientôt se frotter au monstre le plus dangereux du donjon !


Malgré ses très hautes ambitions, rien ne sera facile pour Kinji dans sa volonté de dominer la société sur le dos des autres, et dans ce deuxième tome ça se voit d'abord avec son passage obligé sur une île reflétant à nouveau tout l'horreur de l'entreprise pour laquelle il bosse: en plus d'exploiter ses employés comme des esclaves, la Raizaher Mining n'hésite pas à faire subir un véritable lavage de cerveau par des méthodes abjectes. Puis me^me après s'être sorti de là, pas sûr que notre antihéros fasse le malin aux côtés de la compagne d'aventure qu'on lui inflige: Shia Kinou, une héroïne pur jus, comme on pourrait en voir en personnage principal d'épopée d'heroic fantasy pur jus... mais dont le sens profond du sacrifice traduit surtout une complète exploitation par l'entreprise.


Youhei Yasumura sait tranquillement enrichir son univers avec quelques nouvelles données, par exemple les magasins de la Raizaher, le concept de héros dans cet univers, ou les cycles de purification du donjon qui voit réapparaître les monstres abattus. Et tout ceci, il l'exploite toujours à merveille, car chaque élément de fantasy qu'il reprend devient le symbole des horreurs des conditions de travail imposées par la Raizaher, entreprise qui a décidément bâti sa suprématie sur un système aussi abject que bien huilé. Le passage sur l'île, avec ses lavages de cerveau, est un bon équivalent des méthodes pouvant être pratiquées pour rendre des employés dociles et bien dans la norme, sans capacité à sortir du rang. L'extraction des pierres sert surtout à Raizaher pour créer des outils que ses propres employés achèteront, créant une boucle où l'entreprise peut s'enrichir indéfiniment sur le dos de ses employés. De ce fait, la régénération régulière du donjon arrange bien l'entreprise... Et puis il y a le cas de Shia, séduisante jeune femme qui serait une parfaite héroïne dans d'autres séries de fantasy, grâce à sa droiture à toute épreuve et à son sens du sacrifice... mais qui, ici, est un symbole de corporatisme exploité, son esprit d'entreprise en faisant une esclave totale des patrons de Raizaher. Cette façon de détourner des classiques de la fantasy s'avère vraiment maligne, mine de rien, et rend l'oeuvre vraiment unique.


Qui plus est, même s'il est plutôt rapide, on appréciera le petit background apporté à Shia vers la fin du tome. Quant à Kinji, il reste un personnage principal intéressant, à la fois détestable par moments et impressionnant à d'autres. D'un côté il n'hésite pas à se servir des autres sans scrupules (Wanibé en est le meilleur exemple) et il conserve des ambitions égoïstes, mais de l'autre il a la volonté de briser la suprématie de l'entreprise esclavagiste, et sait se montrer réellement très malin, en envisageant diverses possibilités et en sachant utiliser les moyens du bord, son stratagème pour venir à bout du démon étant un excellent exemple.


Et visuellement ça reste vraiment plaisant. L'auteur continue de travailler suffisamment ses différents designs au niveau des personnages et du bestiaire, et soigne assez ses décors et ses trames afin de ne jamais laisser d'impression de vide et de bien appuyer l'ambiance.


Après un premier volume intrigant dans son concept, ce deuxième tome confirme donc l'attrait de ce récit de "fantasy prolétarienne" qui ne ressemble à aucun autre. Dans l'ensemble, Youhei Yasumura pense bien les choses, et on a plutôt hâte de voir ce qu'il nous réserve par la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs