The Dark Saint Vol.1 - Actualité manga
The Dark Saint Vol.1 - Manga

The Dark Saint Vol.1 : Critiques

Kuro Tonbi no Seija ~ Tsuihō sa Reta Kaifuku-jutsu-shi wa, Ariamaru Maryoku de Yami Mahō o Kiwameru ~

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 17 Avril 2023

Que ce soit pas le biais de l'isekai ou non, la fantasy est assurément l'un des fers de lance des éditions Doki-Doki depuis quelques années. Et ce n'est pas The Dark Saint, la nouveauté de février dernier de l'éditeur, qui prouvera le contraire ! De son nom original (retenez votre souffle) "Kurotonbi no Seija -Tsuihô Sareta Kaifuku Jutsushi wa, Ariamaru Maryoku de Yami Mahou wo Kiwameru", ce manga voit le dessinateur Mugi Sawai (dont c'est la première publication française et la deuxième oeuvre au Japon) adapter une série de romans écrite par MasamiT et illustrée par Icomochi. Elle compte actuellement 3 tomes au Japon, et est prépubliée là-bas depuis 2021 dans le magazine Comic Gardo de l'éditeur Overlap, un magazine spécialisé dans le genre et d'où proviennent également des mangas comme Je suis un assassin (et je surpasse le héros), Faraway Paladin, Arifureta ou encore Skeleton Knight in Another World.

The Dark Saint nous immisce dans un monde typé fantasy typique, fait de bourgs anciens, d'aventuriers, de guildes, de donjons et de monstres. C'est au sein du village d'Adria que commence l'aventure de Russell, notre héros. En compagnie de ses trois amis d'enfance Vince, Emmy et Janet qui sont orphelins comme lui, ils tâchent de surpasse les regards négatifs sur eux simplement parce qu'ils n'ont pas de parents, et se sont promis de former une équipe soudée d'aventuriers quand ils seront grands. A l'instar de Vince, Russell rêve que la Déesse du Soleil, lors de la cérémonie de nomination divine qui aura lieux quand ils seront en âge, lui attribue le rang de Héros, et il s'entraîne dure pour cela. Mais hélas, il ne peut y avoir qu'un héros parmi eux, et quelques années plus tard c'est Vince qui se voit affublé du titre de héros, tandis qu'Emmy et Janet deviennent respectivement Paladin et Sage. Quant à notre personnage principal, il est nommé Saint, le rang le plus élevé dans la hiérarchie des guérisseurs. Prenant sur lui, Russell se dit que ce n'est pas si grave, tant qu'il peut protéger ses amis grâce à ses facultés de guérison et qu'il peut leur être utile. Mais malheureusement, après quelques aventures où chacun de ses trois partenaires a bien progressé au point de pouvoir aussi prodiguer des soins tandis que lui-même n'a pas le droit de combattre, Russell se voit mis de côté par un Vince qui semble enfin montrer son vrai visage en n'ayant toujours vu comme un rival à dépasser. Dépité, Russell rentre alors seul dans son village, où quelques surprises l'attendent: non seulement il décide de mettre son talent de guérisseur au service d'une villageoise gravement empoisonnée dans un donjon récemment apparu à proximité, mais en plus cet ace attire l'intérêt sur lui de Sybilla, une jolie et mystérieuse jeune femme qui décide de faire équipe avec lui... Mais qui est-elle réellement ?

Si les récits de ce type ont souvent des bases très communes, leurs auteurs essaient généralement d'insuffler à leur histoire une petite particularité pour essayer de la démarquer, notamment via leur personnages principal: le héros de The Rising of the Shield Hero a pour lui ses facultés purement défensives, celui de Je suis un assassin est... un assassin (avouez, vous ne l'avez pas vu venir), etc. Dans le cas de The Dark Saint, on a donc le cas d'un garçon estampillé guérisseur, et qui doit composer avec ça. Sur ces bases, le déroulement de ce premier tome est très classique: pendant que Vince montre de son côté des facettes peu reluisantes (une certaine goujaterie/perversité, ainsi qu'une bonne dose d'idiotie), Russell découvre que ses pouvoirs de guérison peuvent malgré tout être utiles (comme quand il sauve la vie de la villageoise, pour la plus grande joie de sa fille, ce qui lui vaut une reconnaissance sincère), a l'occasion d'explorer un donjon avec son énigmatique nouvelle partenaire, peut dès lors jauger un peu mieux le pouvoir de légende qu'il possède en réalité... et tout cela permet également aux auteur de distiller vite et assez bien certaines informations de background, par exemple sur le culte solaire prédominant ou sur le fonctionnement des donjons dans ce monde. L'élément le plus intrigant reste toutefois, bien sûr, la figure de Sybilla, cette jeune femme qui vient rapidement tourner autour de notre personnage principal, et dont la petite aura de mystère fait assez bien le job, jusqu'à ce que l'on découvre qui elle est réellement dès la fin de ce premier volume, en semblant alors marquer réellement le début des choses sérieuses.

On a donc un tome de mise en place qui se lit facilement, bien que le fond soit pour le moment on ne peut plus classique du genre, avec entre autres un personnage principal qui a une revanche à prendre et de grands talents à démontrer. Et si la lecture est globalement plaisante, c'est aussi grâce au bon travail d'adaptation du mangaka. Bien qu'il ne montre rien de vraiment bluffant sur le plan visuel pour le moment (les brefs moments d'action sont très simples, les designs humains sont très classiques et typiques de ce genre de manga, les premiers designs de monstres sont basiques), Mugi Sawai offre un rendu toujours clair, en particulier via une narration limpide et correctement rythmée. En somme, il y a de quoi se laisser facilement porter, à condition de ne rien attendre d'un minimum personnel.

En bref, on peut dire de ce premier tome qu'il offre des débuts standard mais suffisamment bien menés pour accrocher des fans du genre. Il n'y a pour l'instant rien de bien neuf à l'horizon, mais ce récit s'annonce divertissant et possède suffisamment de points d'intérêt (le statut de Saint du personnage principal que l'on espèrera approfondi, son alliance ténébreuse dans les dernières pages...) pour susciter la curiosité. Qui plus est, l'ensemble est servi dans une édition française de fort bonne qualité, entre la jaquette restant proche de l'originale japonaise, le papier assez épais et opaque permettant une impression convaincante, le lettrage très soigné du Studio Charon, la traduction fluide et efficace de Virgile Macré, et la présence de quatre premières pages en couleurs sur papier glacé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction