The Blue Flowers and the Ceramic Forest Vol.4 - Manga

The Blue Flowers and the Ceramic Forest Vol.4 : Critiques

Ao no Hana Utsuwa no Mori

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Août 2024

De retour après une longue absence, non sans troubler Aoko, son ex Ryôhei Kumada alias Kumahei va en plus participer au camp d'été de l'atelier, en ternissant alors un peu la joie de notre héroïne à l'idée de participer à l'événement. Face à cette situation, Tatsuki, avec qui Aoko s'entend de mieux en mieux, décide finalement de venir aussi au camp pour veiller sur elle, alors qu'initialement il ne comptait pas faire le voyage.

Sur place, certaines constatations s'imposent: au vu de la façon dont Kumahei s'amuse avec les autres sur place, c'est presque comme s'il n'était jamais parti, et cela rappelle subrepticement à Aoko des souvenirs qu'elles préférerait sans doute occulter de sa mémoire. Certaines très brèves scènes seront alors l'occasion de voir à quel point Yuki Kodama sait nous faire ressentir les petits troubles de ses personnages sans insister, par la seule force d'une mise en scène parfaitement suggestive. En plus de ça, ce camp est encore l'occasion de rapprocher Aoko et Tatsuki: le jeune homme vient désormais de lui-même se confier un peu à sa collègue sur des souvenirs précieux de Finlande, Aoko découvre aussi encore une autre facette de lui qu'elle ne connaissait pas en le regardant s'occuper des enfants...

Mais il va de soi que le point d'orgue de ce camp est à chercher du côté de Kumahei lui-même, qui n'a pas décidé par hasard de participer: après tant d'années d'absence et de silence, il décide d'enfin être transparent avec son ex petite amie sur ce qui s'est passé à Hokkaidô, pour un résultat très juste: dans une merveille d'écriture dont Kodama a le secret, via des textes mûris où il n'y a pas un mot inutile, et à travers un rendu visuel qui souligne soigneusement les petits tiraillements mélancoliques, la mangaka nous fait bien ressentir ce que Kumahei a vécu à Hokkaidô, nous fait comprendre vite et bien comment les choses ont évolué naturellement pour lui, jusqu'à une réaction d'Aoko tout aussi logique et appréciable. C'est touchant, humain et mature sans avoir besoin d'en faire trop, et pour parfaire cela Kodama semble même offrir une petite symbolique avec la chevelure d'Aoko: ses cheveux détachés, juste après ces explications et alors qu'elle les garde habituellement attachés, semble devoir refléter sa libération de ses chaînes du passé. Et à ce moment précis, elle n'a encore aucune idée que l'observation de sa chevelure ondulante va inspirer une nouvelle pièce à Tatsuki !

C'est là l'enjeu majeur de toute la suite du volume: quand Tatsuki propose de lui-même à Aoko de concevoir les motifs et de peindre une future poterie qu'il va concevoir, on sent que c'est le début d'une nouvelle étape importante dans leur art commun. Au fil de ces pages, et en profitant toujours autant de l'application de Kodama pour retranscrire visuellement chaque étape, chaque geste de ses personnages pour la conception de la céramique, on ressent un vrai plaisir à regarder ces deux-là réfléchir pour trouver le bon motif et travailler ensemble quasiment main dans la main, à voir Tatsuki s'appliquer dans une création qu'il pense avant tout pour mettre en valeur la peinture d'Aoko, et à suivre cette dernière dans ses efforts pour coller au mieux aux directives de son collègue jusqu'à aboutir à un résultat les satisfaisant tous les deux. Il y a quelque chose de beau à voir Aoko s'appliquer à concevoir les lignes les plus régulières possibles, quand on a conscience de la propre régularité de Yuki Kodama dans ses lignes de dessin pour son manga.

A l'arrivée, on sent qu'une réelle osmose continue de se renforcer entre Aoko et Tatsuki sur le plan artistique... mais et si cette osmose ne s'arrêtait pas là ? En effet, leur entourage n'est pas dupe quant aux sentiments qui commence bel et bien à naître entre eux, et le lectorat l'aura aussi bien remarqué depuis longtemps à travers la mise en scène virtuose de Kodama, toujours aussi douée pour suggérer naturellement, laisser deviner les choses sans les marteler. A présent, tandis que dans l'immédiat on s'amuse des réactions d'Aoko quand ses pensées "parasites" au sujet de Tatsuki la gagnent, il reste à ces deux-là à oser franchir les étapes suivantes. Et comme le suggère la fin du tome avec un futur événement intéressant, peut-être est-ce encore leur amour pour leur art qui leur permettra de continuer à se rapprocher...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs