The Ancient Magus Bride Vol.5 : Critiques

Joel, le vieil homme qu’a rencontré Chisé peu de temps auparavant, est au plus mal et d’après Elias, ses jours sont en danger. La Leanan Sidhe, qui s’est amourachée du vieux monsieur, implore à la jeune fille de l’aider. Chisé ne peut pas guérir Joel mais, par un remède peu approuvé par la faune magique, elle peut lui permettre de quitter ce monde en toute sérénité…

Le twist dramatique du tome précédent laissait entrevoir une suite émotionnellement éprouvante. Ainsi, tout le passage autour de la maladie de Joel tient ses promesses et dans celui-ci, Koré Yamazaki nous livre un épisode touchant, mais sans trop en faire, nous livrant une poésie tragique qui nous rappelle que même dans The Ancient Magus Bride et son univers magique, le plus douloureux des sentiments n’est jamais écarté du récit. Ce passage, outre l’immense aura émotionnelle qu’il apporte, a des répercussions sur l’ensemble du tome et notamment l’évolution de Chisé en tant que pratiquante des arts surnaturels. Cela permet certes de diriger le récit vers de nouvelles contrées, mais aussi de mettre à l’épreuve la détermination de la jeune fille qui ne se sera jamais montrée aussi forte que dans ce tome. Et encore une fois, le tout passe par une grande bienveillance de ton, sans recourir à des personnages ennemis, tout l’entourage de Chisé étant formé de créatures au bon cœur, bien que chacune puisse avoir son petit caractère.

La relation entre Elias et Chisé progresse elle aussi puisque c’est à deux que se fait la plus grande partie de l’aventure de ce tome. Et encore une fois, c’est par la subtilité que la mangaka manie son duo. Constater l’évolution des deux individus est délicate tant il n’y a pas de grande différence de caractère entre le premier opus et le tome présent, mais les interactions entre les deux se révèlent toujours plus efficaces, chacun développant continuellement une plus grande confiance envers l’autre.

Viennent aussi les petits développements des personnages secondaires et de l’univers au sein de ce volume. Bien que plus discret, Ruth, le familier de Chisé, n’est jamais absent et l’autrice nous offre même un moment de quiétude rare dans le manga à travers le chapitre consacré à Silky, la fée gardienne de la maison d’Elias qui traduit à elle-seule l’identité de la série, un épisode peu avare en paroles et qui laisse davantage la place à la contemplation et à l’atmosphère de l’œuvre.

Alors, c’est un nouveau tome toujours aussi caractéristique de l’âme de la série que nous propose Koré Yamazaki. La série progresse, que ce soit dans son développement subtil et doux des personnages ou sa manière de nous faire naviguer dans cet univers féérique sans limite, le tout en dépeignant une aura qui happe sans grand mal à chaque fois.