Tetsumin Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Avril 2018

"Alors est-ce que j'ai été... un bon être humain jusqu'au bout ?"

Chika est étendue dans son lit, morte. Et Miro, horrifiée par cette vision après s'être réveillée, ne tarde pas à se rend compte qu'elle a les mains pleines de sang... Elle en conclut que c'est elle, la fille au coeur humain mais au corps robotisé, qui a tué sa propre meilleure amie pendant une absence. Et, dans un élan de désespoir, elle décide de mettre fin à ses jours, en se démembrant puis en se jetant d'une haut d'une falaise... Mais certaines personnes ne semblent pas vouloir la laisser mourir, car dans la lutte contre les êtres de fer elle a peut-être encore un rôle à jouer. Quelques mois plus tard, après que son corps a été rassemblé par un jeune inconnu, Miro va devoir accomplir son ultime mission...

Tetsumin tire sa révérence avec ce troisième volume, et le moins que l'on puisse dire est que Keita Sugahara mène plutôt bien sa barque. Le mangaka parvient suffisamment bien à justifier la plupart de ses événements en maintenant une bonne cohérence globale, car il s'applique à répondre à quasiment toutes les questions que l'on pouvait se poser: l'identité de l'homme au téléphone, ce qui arrive aux humains remplacés, l'utilité de Hatano... De même, l'auteur parvient à offrir un traitement assez honnête à l'évolution de Miro, héroïne cachant un fond véritablement humain derrière son apparence de fer, et peut-être même plus humain encore que les humains eux-mêmes, quand on voit l'accueil que ces derniers sont sur le point de lui réserver vers la toute fin de la série, ou même l'enfance que son père lui a fait vivre (enfin, qu'il a fait vivre à la vraie Miro). Dans son désir de vivre humainement et de venir en aide à ceux qu'elle aime, elle est parvenue à passer outre ses phobies... Mais surtout, l'auteur parvient à nous tenir accroché jusqu'au bout grâce à un vrai sens du rebondissement et de l'imprévu ! Sans baisser de rythme, il y a dans ce final quelques retournements de situation complets qui s'avèrent cohérents par rapport au reste et qui laissent penser que Sugahara avait bien prévu son coup... ou presque.

Car il y a quand même un couac dans cette conclusion à rebondissements: la toute dernière page. Alors que juste avant ça, la fin de Tetsumin aurait pu être satisfaisante (tout en restant assez ouverte, mais pas trop), autant dans sa tension dramatique que dans son propos autour de l'humanité de son héroïne ou dans le sort de l'espèce humaine, cette dernière page, un peu comme ont tendance à le faire certains films d'horreur de série B et un peu bancals, joue sur un ultime retournement de situation nous laissant sur une bonne note d'effroi... mais se révèle un peu incohérent par rapport au déroulement du scénario et à ce l'auteur avait construit auparavant. Ca fait son petit effet sur le coup, mais avec le recul ça ne tient pas la route.

Si l'on met de côté cette dernière page qui est en trop, Tetsumin, c'est un peu le genre de petit divertissement qu'on ne voit pas venir. Les illustrations des jaquettes sont assez austères, le titre n'est pas parlant (du moins en France), les dessins n'entrent pas franchement dans les standards qui plaisent et possèdent pas mal d'inégalités... mais une fois qu'on est dans l'intrigue et qu'on a accepté une galerie de personnages secondaires assez quelconque (seule l'héroïne a vraiment droit à un traitement un peu plus approfondi), il y a un petit paquet de surprises et de retournements de situation qui en font une série B vraiment honnête et prenante.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction