Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 05 Juin 2024
Encouragée par sa bien-aimée Nikaido avec qui elle entretient une idylle secrète, la discrète Tadokoro a décidé de redoubler d'efforts pour percer dans le manga sous le pseudonyme de Maître Inko, et s'applique à suivre les conseils de son responsable éditorial actuel Toraiwa, qui lui a dit d'adapter son dessin aux modes actuels quitte à perdre en personnalité. Seulement, la jeune fille est-elle vraiment sur le bon chemin en procédant ainsi ?
Avec ce troisième tome, Tatsubon accentue un fil rouge plus clair autour du désir de notre héroïne de devenir mangaka et de se faire publier. Mais la lycéenne peu sûre d'elle est rapidement confrontée à certaines épreuves qui, même si elles sont très lisses et ultra expéditives, permettent quand même d'aborder quelques détails succincts sur les coulisses de l'édition de manga, principalement à travers les figures opposées des deux responsables éditoriaux Toraiwa et Ooyama: quand l'un ne voit dans les auteurs que des pions à formater et n'hésiterait pas à les laisser immédiatement tomber s'ils ne le satisfont pas, l'autre est une vraie passionnée, accompagnant vraiment son autrice et se montrant bien plus pédagogue. C'est certes très peu (voire pas du tout) nuancé en plus d'être lisse dans l'abord de la chose, mais ça a le mérite d'accompagner assez correctement le parcours de Tadokoro vers son rêve de devenir mangaka. Un rêve où, bien sûr, sa chère Nikaidô continue de la soutenir, voire de l'inspirer ! Car après tout, et si le modèle de personnage à la fois badass et sensible que Tadokoro veut dessiner était là, sous ses yeux, depuis un bon moment ?
La relation des deux héroïnes reste, alors, évidemment l'autre élément important du volume. Quand bien même leur relation campe sur ses acquis vite trouvés depuis le tome 1, et que l'on ne ressent pas spécialement d'évolution entre elles vu que l'auteur n'offre jamais de réel développement, le fait est qu'il y a encore un certain plaisir à les observer quand elles sont ensemble, si heureuses, notamment lors des petits moments de soutien (comme quand Nikaidô masse les mains endolories de Tadokoro), d'intimité et de complicité assez adorables, oscillant entre mignonnerie, maladresses et petits fantasmes leur donnant envie d'aller plus loin entre elles.
C'est en se partageant entre ces deux facettes que le tome nous amène jusqu'à une dernière partie qui semble enclencher la dernière ligne droite en vue du quatrième et dernier tome. Une dernière ligne droite qui là aussi s'annonce classique avec son concours de jeunes talents, et dont les premiers rebondissements autour du gain de popularité sur les réseaux reste dans une totale facilité, mais qui a facilement de quoi nous maintenir accrocher. Enfin, notons aussi que l'on appréciera assez que le nouveau personnage de Rui Ranbara, derrière son allure ultra méga clichée de gothloli avec froufrous et bandeau de pirate sur l'oeil (si si), évite au moins de tomber dans les poncifs de la rivale malintentionnée, ce qui permet aussi à l'oeuvre de rester dans son ambiance légère typique.
A vrai dire "légère" est vraiment le mot qui semble correspondre le mieux à cette oeuvre, en bien comme en moins bien, car elle est à la fois légère et donc sympathique dans sa tonalité, et trop légère dans ses rebondissements souvent clichés et toujours très faciles. A vous de voir si vous accrochez ou non, néanmoins on ne peut pas enlever à cette série un petit charme suffisamment agréable pour qu'on la suive jusqu'au bout.