Sweetness & Lightning Vol.1 - Actualité manga
Sweetness & Lightning Vol.1 - Manga

Sweetness & Lightning Vol.1 : Critiques

Amaama to Inazuma

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Juillet 2022

Très joliment inaugurée en avril dernier, l'astucieuse collection XS des éditions Noeve Grafx s'offre, en ce mois de juillet, sa deuxième salve de lancements, parmi lesquels Sweetness & Lightning. Déjà connue à l'international pour son anime qui a été diffusé en France en 2016 par Crunchyroll, cette tranche de vie terminée en 12 volumes (plus un tome extra) a été dessinée de 2013 à début 2019 par Gido Amagakure (une mangaka jusque-là inédite en France mais dont la prolifique carrière dure depuis 2008) pour le compte du magazine good! Afternoon de Kôdansha, le tout sous le nom Amaama to Inazuma.


On suit ici Kôhei Inuzuka, un professeur de mathématiques qui doit élever seul sa fille Tsumugi depuis le décès de son épouse six mois auparavant, un décès qu'il n'a pu lui avouer directement pour la préserver. Mais entre son travail d'enseignant, les allers-retours à la maternelle pour récupérer son enfant et les activités qu'il lui dédie, il n'a jamais pris le temps d'apprendre à cuisiner, ce qui ne le dérangeait pas plus que ça auparavant puisqu'il n'est pas un mangeur très exigeant. Seulement, alors qu'il nourrit principalement Tsumugi de plats tout préparés de moyenne saveur, quelques mots de la petite fille vont avoir un impact fort sur lui: elle voudrait manger quelque chose de vraiment délicieux, avec son papa. De fil en aiguille, voici alors Kôhei et Tsumugi dans un petit restaurant qui ne paie pas de mine, et où l'enseignant retrouve l'une de ses élèves, Kotori Iida, qui n'est autre que la fille de sa patronne. Entre des parents divorcés, un père qui habite loin et une mère qui est souvent absente, Kotori a pris l'habitude de manger seule, ce qui ne lui faisait pas forcément de peine puisqu'elle est d'un nature solitaire et qu'elle a conscience de tout l'amour que sa mère met dans les plats qu'elle lui prépare à l'avance. Mais au contact du professeur et de sa jeune fille, la lycéenne aux allures taciturnes propose qu'ils apprennent ensemble à cuisiner, pour se faire de bons petits plats qu'ils pourront manger à trois.


Sweetness & Lightning reposer sur une idée toute simple: offrir une tranche de vie culinaire où la cuisine va permettre aux personnages principaux, tous marqués par une absence dans leur vie, de s'offrir du bonheur voire de combler un véritable manque, tout en apprenant à concocter de bons petits plats. Et ainsi, une fois quelques règles posées (il faut avoir l'autorisation de la mère de Kotori et se voir uniquement au restaurant, car le fait qu'un prof et une élève se voient hors du lycée serait mal vu), chaque chapitre va pouvoir mettre en scène un nouveau moment de vie partagé à trois autour de la cuisine principalement, mais pas que.


Car si Sweetness & Lightning a notamment pour qualité de nous faire saliver avec des petits plats dont les recettes sont proposées entre les chapitres, l'oeuvre ne s'arrête pas strictement à ça, et va nous parler, avant tout, de relations humaines chaleureuses, à savoir celles se construisant entre les principaux personnages. Au gré de petits événements animant un peu plus les chapitres (une dispute de Kotori à la maternelle, la golden week, la petite fille qui tombe malade...), Gido Amagakure esquisse le plaisir simple qu'a Kôhei à voir sa fille heureuse de manger de bonnes choses, la joie de Tsumugi en pouvant manger plus souvent avec son papa (lui qui est habituellement trop occupé) et en devenant copine avec Kotori, et le plaisir qu'a la lycéenne à briser sa solitude en cuisinant avec ceux deux-là. Le mieux étant que l'on sent bien que les personnages, s'ils cuisinent pour eux-même, cuisinent aussi pour l'autre, et partagent ainsi des instants véritablement doux, conviviaux et positifs.


Cette atmosphère résolument chaleureuse et réconfortante, qui a un peu de quoi rappeler un peu le manga Chacun ses goûts (éditions Kana) pour celles et ceux l'ayant lu), est en plus très efficacement servi par un dessin assez simple et sensible, qui joue avant tout sur un style très clair et sur les expressions, en particulier celles très variées d'une Tsumugi d'ores et déjà adorable et attachante, chacun de ses larges sourires étant un bonheur communicatif.


Sweetness & Lightning semble bien partie pour s'ancrer parmi ces lectures simples, profondément réconfortantes, et aussi chaleureuses qu'un bon petit plat mijoté avec amour. Et côté édition, c'est une nouvelle fois du tout bon pour un tel rapport qualité/prix avec une couverture sobre dotée d'une vernis sélectif, un papier souple et sans transparence, une qualité d'impression convaincante avec une encre qui ne bave pas, un travail de lettrage très soigné de Clair Obscur, et une traduction impeccable de la part de Gaëlle Ruel qui se montre claire et qui, entre autres, colle bien au parler légèrement enfantin de Tsumugi.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs