Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.13 - Actualité manga
Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.13 - Manga

Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.13 : Critiques

Sen Ken Rokku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 12 Août 2022

Au sommet de l'hôtel de Pusan, Ken s'apprête à triompher de son adversaire, et par conséquent l'emporter sur le puissant clan Hakuryû-Kai. Dans ce contexte, le père de Yumin n'a d'autre choix que de ployer de genoux. Quant à cette dernière, c'est sur ses réelles ambitions qu'elle s'interroge, au point de commettre un acte qui bouleversera le cours de cette bataille...

Avec ce treizième et ultime volet de la belle édition Deluxe concoctée par les éditions Doki Doki (qui demeure une exclusivité à notre pays), Sun-Ken Rock touche à sa fin. En se penchant deux secondes sur le déroulé du scénario, il ne pouvait en être autrement : Le combat contre l'ennemi juré qu'est Hakuryû-Kai effleurait son dénouement, et il ne restait à Boichi qu'à conclure cette guerre intense et développer son épilogue. Un schéma classique mais qui semblait tout tracé... sauf que l'artiste a décidé de nous surprendre via un ultime coup de poker.

Ainsi, la fin du combat n'est pas celle qu'on pouvait prévoir, puisqu'un dernier retournement de situation centré sur Yumin et ses véritables objectifs va redistribuer un tantinet les cartes, au point de nous faire croire à une « mauvaise fin ». La tentative ne manque clairement pas d'audace, déjà parce qu'elle déjoue nos attentes, mais aussi parce qu'elle permet un épilogue assez unique, qui aurait même pu constituer un arc final à part entière, mais que Boichi choisit de traiter simplement pour montrer le destin de ses personnages.

Et il y aurait énormément à dire sur ce choix, mais impossible de le faire sans spoiler. Reste que la fin de Sun-Ken Rock divise clairement, certains y voyant un coup de poker maîtrisé, et d'autre une facilité pour créer une pirouette scénaristique un peu improvisée. Il faut dire que les indices sur l'indécision de Yumin sont plutôt récents, rien ne nous laissant présager une telle issue jusqu'à présent. Qu'en est-il alors ? Trouvaille de dernière minute du mangaka ? Ou plan minutieusement préparé ? Chacun sera juge.

Et quand bien même le point finale ferait grincer des dents, Boichi parvient à y apporter quelques derniers développements cohérents, notamment en ce qui concerne la morale et la destinée de Ken. Le personnage évolue encore un tantinet, sans pour autant se déroger à ses valeurs, ce qui le cristallise comme un héros solide et qui restera dans nos esprits. Malheureusement, le cœur de l'écriture de cette fin reste assez centrée sur le protagoniste, là où d'autres n'ont pas le rôle qu'ils méritent. On pense à plusieurs personnages dont on aurait mérité d'en savoir plus sur leurs trépas héroïques, ou la simple figuration de Benito qui s'annonçait pourtant comme une force brute maintenant qu'il occupe une place de Parrain de la mafia italienne. Le journaliste Kotani, lui, trouve une place plus importante en tant que témoin venant dresser le bilan de cette aventure. Ce dernier, en quelques volumes seulement, aura constitué un personnage tout à fait satisfaisant.

Et dans ces réflexions sur la conclusion, prévue ou non par Boichi, impossible pour le lectorat français de ne pas s'arrêter sur les quelques notes finales de l'auteur. Ce dernier évoque l'impact des attentats du 13 novembre sur son écriture, ce qui permet de comprendre davantage certains choix. Face à la terreur, c'est l'humanité qui doit perdurer, une bonté dépourvue de haine, soit ce qu'aura incarné Ken jusqu'au bout. Du côté du héros, on peut dire que le mangaka aura su s'assumer jusqu'au bout, malgré un dernier tome qui peut diviser par ses choix comme par ses derniers instants de légèreté (pas toujours très fins) sur les ultimes chapitres.

Pourtant, ce n'est pas « Sun-Ken Rock » à proprement parler qui boucle ce dernier ouvrage, mais un spin-off intitulé « J'ai envie de régaler Yumin » et qui restait inédit jusqu'à présent chez nous. Paru entre 2011 et 2012 au Japon, ce one-shot narre les découvertes culinaires du personnages de Yumin, sur un ton léger. Loin d'être indispensable donc, mais on se surprendra à apprécier ce complément, rigolo et sexy sans entrer dans le vulgaire, et qui a de quoi nous ouvrir l'appétit. En tant que plus-value de ce tome final (en plus des habituels bonus de la version Deluxe), c'est un sympathique cadeau fait aux fans de la série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs