Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 30 Avril 2025
Enfant examinateur chargé par l'agence de procréation de juger si les candidats qui lui sont assignés sont dignes de devenir parents, le jeune Hikari est tombé sur des cas à-part en Daiki et Chisa qui, petit à petit, font vaciller les convictions qui lui ont été inculquées, tant ils sont différents des adultes calculateurs auxquels il est souvent confronté. A trois jours de la fin de l'examen, et alors que le couple affirme lui-même hésiter à devenir parents, le jeune garçon ne sait pas encore quel verdict il rendra, mais quelque chose commence à germer en lui: l'impression que rien n'est feint chez ces deux adultes, si bien qu'ils commencent à faire germer en lui de émotions qui sont elles-mêmes naturelles. C'est dans ce contexte que, lors d'un festival, Hikari recroise la route d'une figure de son passé qui, irrémédiablement, va précipiter beaucoup de choses...
Au bout d'un premier tome très intrigant et prometteur, il restait un doute au sujet de Stardust Family: l'auteur Poroyama Aki allait-il vraiment réussir à amener une conclusion correcte à son oeuvre, au vu de tut l'univers installé ? La réponse à cette question, une fois tournée la dernière page de ce deuxième volume qui en compte plus de 230, est assurément oui. Car le mangaka, loin d'avoir ambition d'étendre encore son récit, effectue ici le choix extrêmement judicieux de beaucoup plus se recentrer sur Hikari lui-même, pour un résultat vraiment satisfaisant.
En effet, après la découverte des attachants Daiki et Chisa dans le premier opus, ici il est surtout question de voir les conséquences que ces deux jeunes adultes ont sur le petit garçon examinateur, notamment en mettant cela en opposition avec les retrouvailles de notre jeune héros avec une femme qu'il a autrefois examinée. Et le résultat est multiple. Non seulement, à une grande échelle, l'auteur en profite très bien pour souligner la vacuité de ce système d'examen trop obtus, pour mieux faire ressortir le fait que les émotions humaines ne se contrôlent normalement pas. Mais en plus, à une échelle plus personnelle, il aborde de manière touchante le cas de Hikari, à la fois en révélant leur véritable nature à lui et aux autres examinateurs, et en soulignant une chose toute simple: pendant qu'il examine les potentiels futurs parents, qui se soucie réellement de lui, de ses blessures, et de ce qu'il peut être amené à ressentir ?
Les réponses données, en plus d'être suffisantes et d'exploiter vite et bien le contexte dystopique de l'oeuvre, permettent d'évoquer de plus belle les thématiques installées dès le tome 1 et de les pousser encore plus loin, ce qui est un petit tour de force en seulement deux tomes. Et à l'arrivée, on peut dire que Poroyama Aki mène très efficacement son histoire sans s'égarer, en allant à l'essentiel et en sachant frapper juste. Mieux encore, on a envie de dire qu'au vu de sa brièveté, de ses sujets bien menés et propices à la réflexion, et de son côté accessible, Stardust Family est typiquement le genre de titre que l'on a envie de conseiller en lycée et en CDI, pour faire découvrir aux élèves le concept de dystopie et ses possibilités.