Sounds of life Vol.1 - Actualité manga
Sounds of life Vol.1 - Manga

Sounds of life Vol.1 : Critiques

Kono Oto Tomare

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Mars 2023

Chronique 2 :


Il y a certaines séries qui, par leur longueur et leurs thèmes qui peuvent sembler hors des canons du marché francophone, ne sont qu'un doux rêve pour certains lecteurs. Ce fut le cas de Kono Oto Tomare, manga signé Amu, en cours depuis 2012 dans le magazine Jump SQ, et qui atteindra dans un futur peu lointain le cap des 30 volumes. L'histoire nous fut proposée par le biais de l'adaptation animée, dont les deux saisons sont disponibles sur la plateforme ADN. Un aperçu qui, jusqu'à ce jour, ne s'était malheureusement pas traduit en parution complète de l'œuvre originale.

Puis vint Akata, qui annonça le shônen, mêlant tranche de vie et musique traditionnelle nippone, dans son catalogue, avec sortie des deux premiers volumes sous le titre Sounds of Life, pour inaugurer l'année 2023. Un risque éditorial pour la maison indépendante, Prisonnier Riku ayant été sa seule série-fleuve, jusqu'à aujourd'hui. Une grande satisfaction pour les lecteurs qui peuvent, enfin, se plonger dans Kono Oto Tomare / Sounds of Life !

Maintenant que ses ainées sont diplômées et ont quitté le lycée, Takezô est le président du club de koto de son établissement... mais aussi son unique membre. Bien qu'il ait promis à ses anciennes mentores de prendre la relève, il peine à accomplir sa mission, et le fait qu'une bande de voyous occupent la salle du club en la dégradant n'arrange rien. Mais un élément perturbateur vient changer cela : Chika. Élève turbulent et bagarreur, autour duquel tournent de sombres bruits de couloir, ce dernier est bien déterminé à relever le club de koto, au nom de son grand-père ! Mais est-il vraiment sincère ? Et peut-il vraiment s'adapter à son environnement ? Si Takezô en doute, c'est bien sa rencontre avec Chika qui va changer le destin du club de koto.

Le « son de la vie », par ce premier volume, sonne comme le combat d'un groupe de personnages pour exister et briller au sein de leur entourage lycéen, par un art jugé désuet. Un combat qui commence par une rencontre, simple, celle du timide Takezô et du fougueux Chika, un garçon méprisé bien que le lecteur soupçonne immédiatement le bon fond du personnage. Sur un long chapitre d'ouverture, de près de 70 pages, tandis que le deuxième en fait à peine dix de moins, la mangaka prend le temps de créer cette rencontre qui part d'une bagarre entre voyous, jusqu'à aboutir à l'union de figures drastiquement différentes pour relancer le destin du club de koto. Et ce n'est pas l'entrée en scène de Satowa Suzuki qui viendra nous contredire, tant la demoiselle sort rapidement du stéréotype qu'on est d'abord tenté de lui coller, afin de prendre un rôle complémentaire vis-à-vis de ces deux camarades.

Ainsi, le premier tome narre la renaissance d'un club, par une tranche de vie lycéenne aux élans musicaux, dans laquelle chacun des personnages va affirmer sa place, ou du moins son ambition de s'imposer. Un début de récit globalement assez doux, non sans notes d'humour par les interactions entre les trois membres aux caractères bien différents, et qui montre régulièrement une certaine mélancolie, ou du moins une tendresse émotionnelle quand il s'agit de montrer les premiers pas de ces musiciens balbutiants, mais déterminés à faire exister leur groupe. Le récit n'en étant qu'au démarrage, c'est dans un cadre scolaire que celui-ci évolue, ce qui suffit à planter quelques enjeux. Alors, le trio doit se frotter contre le premier obstacle et pas des moindres : celui d'exister, ce en se surpassant et en prouvant sa valeur. Des dynamiques propres aux revues estampillées « Jump », mais qui fonctionnent très bien dans un tel climat, et sans faire d'excès.

Et si ce début de récit fonctionne aussi bien, c'est aussi grâce à la délicatesse du trait d'Amu, une mangaka qui a fait ses armes avec des one-shot shôjo, publiés dans les revues Ribon du même éditeur japonais. Une expérience qui se ressent sur son style et sa narration, mais qui s'adapte très bien à l'histoire racontée, et à toutes les énergies positives dépeintes par le récit. Sur près de 30 tomes, on ne demande qu'à voir comment sa patte a su évoluer avec le temps !

Concernant l'édition, Akata livre le format « Medium » qu'on lui connaît, incluant un papier de fin, mais de qualité, et les pages couleur de la version physique japonaise. Aline Kukor livre une traduction pleine de vie, à l'image du titre, en profitant de l'aide d'Aki Satô-Vergels, musicienne de koto professionnelle. Le lettrage comme le travail de couverture sont assurés par Tom « spAde » Betrand qui livre toujours un excellent travail, garantissant une clarté de lecture et offrant un visuel de jaquette aussi rayonnant que l'est ce premier tome.



Chronique 1 :


Alors que Chihayafuru est entré dans son arc final, voilà que son remplaçant est déjà là. Ne connaissant la série que de nom, ce fut une découverte totale, et quelle découverte ! L'année 2023 démarre sur les chapeaux de roue !


« Sounds of life » nous amène à suivre Takezô, un élève de première au lycée qui s'est retrouvé président du club de koto par défaut. Il en est le dernier membre, et il va essayer de tout faire pour sauver ce club que ses senpais lui ont laissé. Mais quand Chika, le célèbre « délinquant » des secondes, débarque dans son club et lui dit vouloir s’inscrire... Peut-il vraiment croire en son honnêteté ?


C'est Akata qui a décidé de se lancer dans cette série au long court. Ayant presque atteint les 30 tomes au Japon, « Sounds of life » est une série de tranche de vie axée sur la culture japonaise et la musique. On y suit un groupe de lycéen qui va se lancer dans un projet plus gros qu'eux : faire vivre un club de koto. Là où la série frappe fort, c'est sur sa narration diablement efficace. Les personnages sont tout de suite attachants. Nagi la « racaille » est un fait bien plus sensible et maladroit qu'il n'y paraît. Son caractère explosif nous amène à de multiples situations cocasses. Surtout quand il interagit avec miss « je prends tout le monde de haut », a.k.a Satowa Hôzuki. Ce duo est vraiment drôle à suivre, et à n'en pas douter, une petite romance risque de naître entre eux. Car si les deux ont chacun leur caractère, derrière la carapace, il y des personnes vraiment peu douée dans les relations sociales, qui ne savent pas communiquer. Et le koto sera finalement le vecteur, pour eux, de communication. Ça, et aussi le personnage de Takezô, le président du club, qui sera un peu le tampon entre les deux. Où plutôt le lien entre eux. D'autant plus quand ils arriveront à convaincre des amis de Chika d'intégrer le club, même pour de faux. Acte qui aura de graves conséquences : le vice principal va les prendre en grippe, notamment à cause de la réputation de Chika. Ce qui va pousser les trois loustics à devoir s'y mettre un peu sérieusement. Et à ne pas s'être rendu compte dans quelle galère ils s'étaient embarqués !


Niveau dessin, c'est peut-être là qu'on le tout petit côté négatif de la série : on a un beau dessin mais très marqué shôjo. Personnellement, ça ne me dérange pas, mais ça en rebutera sans doute plus d'un, et surtout, ça induira un peu en erreur sur le genre de public que la série veut toucher. Si on sent que des histoires d'amour sont possibles, il est évident que ce ne sera pas le cœur du sujet. En ce qui concerne le découpage, il est très bon et il rend vraiment la narration fluide.


Niveau édition, Akata a fait un du bon boulot. Deux pages couleurs au début, une couverture très jolie avec une type qui rend plus hommage au dessin qua la couverture japonaise, à mon humble avis. La traduction est bien et fluide, ce qui rend la lecture très agréable.


C'est un projet risqué pour Akata, car ils se sont lancés dans une longue série, qui est loin d'être fini je pense. Mais quelle belle prise de risque ! « Sounds of life » démarre très, très bien. Je n'ai qu'une envie : continuer cette aventure aux côtés de ce jeune club au potentiel encore insoupçonné. Vite, la suite !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan
17 20
Note de la rédaction